Échos Contraires

Chapitre 2

L'appartement de Sébastien était vibrant de bruit, avec bien plus de monde que prévu. Les étudiants s'adonnaient à la boisson, à la danse, aux jeux, et aux discussions animées. Le tumulte des festivités était perceptible depuis l'autre bout de la rue. Sébastien enlaçait une jeune fille brune du nom de Catherine. L'étudiante en finance avait laissé de côté ses vêtements formels pour arborer, le temps d'une soirée, une élégante petite robe noire et un trait de rouge à lèvres.

Elle éclata de rire dans les bras de Sébastien, qui semblait un peu éméché après avoir consommé quatre verres d'un alcool non identifié.

Bien qu'ils semblaient former un couple, ils s'étaient en réalité rencontrés il y a seulement quelques jours, leur relation étant plus une attirance passagère qu'une véritable histoire d'amour.

Adélaïde et Clotilde conversaient avec un groupe d'étudiants sur le canapé du salon. Adélaïde avait trouvé un nouveau prétendant, tandis que Clotilde se voyait offrir un cocktail par une nouvelle connaissance, une fille rousse aux cheveux frisés :

"Et toi, comment le connais-tu, Seb ?

- Il sort avec mon amie Catherine, la fille aux longs cheveux là-bas !

- Ah, je vois ! Moi, c'est mon copain qui m'a proposé de venir, Virgile, le gars là-bas qui parle de foot !

-Je connais Virgile, nous avions des cours en commun en deuxième année. C'est un type sympa. Vous êtes en couple depuis longtemps ?

- Non, c'est tout récent. On s'est tournés autour pendant des années, si tu savais ! Viens, je te présente les garçons, ce sont tous des amis de longue date, propose la jeune femme. Et comme ça, tu laisseras ta copine flirter en paix.

- Pourquoi pas, je peux connaître ton nom ? s'exclama Clotilde, surprise par la franchise de l'inconnue.

- Je m'appelle Romane. Allez, prends ton cocktail, on y va."

Romane saisit le bras de Clotilde, et ensemble, elles se dirigèrent vers un groupe de garçons engagés dans une conversation animée sur les actualités de football :

"Virgile alors, tu m'abandonnes pour passer la soirée à converser football avec ces messieurs ? lança Romane, arborant un sourire jusqu'aux oreilles.

- Mais non, mais non, tu sais bien que c'est toi que je préfère, répondit le jeune homme, visiblement sérieusement éméché.

- Les garçons, voici Clotilde. Elle est étudiante en pharmacie, elle écrit actuellement sa thèse", annonça Romane d'une voix claire et audible.

Embarrassée par les sept paires d'yeux fixées sur elle, Clotilde adressa un poli signe de la main en souriant au groupe de garçons. Ils tendirent chacun leur main et se présentèrent : Virgile, Basile, Romain, Jean, Raphaël, Gauthier, et Samuel.

La conversation s'orienta ensuite vers les élections présidentielles. Chacun exprimait ses opinions sans réserve. Clotilde appréciait ce type de conversation ouverte, surtout lorsque les gens étaient sous l'effet de l'alcool, se montrant bien moins timides et plus francs.

Elle se concentra pour cerner la personnalité de chacun : Virgile était le bienveillant du groupe, celui qui prenait soin des autres. Basile était le petit génie à l'œil malicieux, toujours prêt à lancer une blague subversive. Romain était le séducteur, Jean le gendre idéal, Raphaël n'avait pas l'air de vouloir être là. Gauthier semblait peu recommandable, il affichait des idées bancales. Samuel n'était pas encore totalement intégré, elle déduisit au fil de la conversation qu'il venait d'arriver à Paris.

Après une demi-heure, Romane quitta la fête avec Virgile, laissant Clotilde seule avec ces six garçons qu'elle connaissait à peine. Heureusement, le courant passait bien avec Basile. Ils continuèrent à discuter de politique tandis que Jean, Romain, Raphaël, Gauthier, et Samuel se dirigèrent vers la télévision pour suivre le match de football en cours.