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chapitre 2 : notes de musique

Dès lors, je compose le numéro d'un serrurier pour planifier un rendez-vous dans l'heure qui suit. Mon coeur bat la chamade mais je ne peux avertir la police au risque d'affecter Yun Empire en faisant les gros titres ou tout simplement d'encourager un cambriolage. D'ailleurs, il me semble l'avoir vu sortir les mains vides ce qui porte à croire qu'il n'a rien dérobé.

Je m'efforce, malgré tout, de faire un tour dans le salon pour tenter de dénicher quelque chose qui pourrait expliquer les motivations de son intrusion.

En vain, je ne trouve rien.

La quiétude matinale disparaît complètement et laisse planer cette atmosphère morbide dans l'air. Je finis mon café en vitesse sans même prendre le temps de le déguster et file à la salle de bain qui me semble être le meilleur refuge face à cet évènement perturbant. Pendant quelques instants, l'eau chaude arrive à me faire oublier la situation occulte...

Après avoir attendu avec impatience, le serrurier arrive finalement. Un homme rassurant qui semble compétent puisqu'il se met au travail rapidement pour remplacer la serrure compromis par l'effraction.

« -Mademoiselle, c'était bien pour un changement de serrure ? Car votre serrure est toute neuve. » déclare-t-il en se grattant l'arrière du crâne, signe de confusion.

La stupéfaction est d'autant plus grande qu'elle ne l'a été auparavant. Comment a-t-il pu atterrir ici sans manigancer la serrure ?

« -J'aimerais la changer quand même car elle a tendance à être dysfonctionnel parfois... Profitez-en pour me la remplacer... La meilleure qui soit, s'il vous plaît. »

Il hoche la tête sans chercher à comprendre davantage mais son regard en dit long. Il pense définitivement que ce n'est qu'un énième caprice de la part d'une héritière gâtée.

En m'affaissant sur le canapé où se trouvait l'intrus plutôt me fait réaliser le danger auquel j'étais confrontée, ce matin même. Imaginant le pire, des frissons de terreur ne tardent pas à parcourir mon échine.

Dès lors, je décide de passer un coup de fil à ma mère pour la prévenir de ma visite sans donner une quelconque raison. Je ne compte pas le dire à mes parents, non seulement pour ne pas les inquiéter mais également pour ne pas compromettre mon indépendance. Les connaissant, ils me demanderont de revenir vivre avec eux pour me protéger. Or, je n'échangerais jamais mon indépendance pour quoique ce soit.

Le téléphone décroche et la voix pétillante de ma mère résonne enfin de l'autre côté du combiné, m'arrachant un sourire discret. Entendre sa voix apaise fortement les tracas qui me rongent. Nous bavardons tranquillement avant que le serrurier ne se tourne vers moi s'apprêtant à me dire quelque chose. Je lui fais signe de rester silencieux et raccroche précipitamment avec ma mère. Cette femme a un flair prodigieux qui m'empêche parfois de lui cacher les choses.

« -Désolée, dites-moi ? »

« -J'ai terminé. Je viens de vous installer la dernière nouveauté de notre entreprise. »

« -Vous m'assurez qu'avec cette nouvelle installation, je suis en sécurité chez moi ? » lui demandais-je.

L'artisan me répond d'un air professionnel, ses yeux reflétant une assurance légitime :

« -Absolument Mademoiselle ! La serrure que je viens d'installer est équipée des toutes dernières avancées en matière de sécurité. Son cryptage biométrique en fait une barrière infranchissable. Vous pouvez dormir sur vos deux oreilles, personne ne pourra entrer sans votre autorisation. »

Je soupire de soulagement à l'entente de sa déclaration d'autant qu'il semble certain de ce qu'il avance. Je le remercie d'un signe de tête, enfin rassurée.