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Jody

Au petit matin, la voiture dans laquelle l'on m'a fait monter de force, avec ma grand-mère, franchit le portail d'une vaste maison en brique d'un gris presque lugubre. Nous nous arrêtons devant l'entrée.

Mademoiselle ?

Je tressaute. Le chauffeur m'offre sa main. Je le gratifie d'un signe de tête tout en l'attrapant et saute de la voiture. Je laisse mon regard errer d'un point à l'autre de la propriété tandis qu'il aide ma grand-mère. Cette dernière m'attrape fermement par les épaules.

Allons-y.

Je jette un regard furtif au chauffeur qui remonte en voiture tandis que nous franchissons les marches et rentrons dans la maison. Un homme d'une quarantaine d'années vient à notre rencontre, le visage illuminé d'un grand sourire.

Enfin vous êtes là ! (Il embrasse furtivement ma grand-mère qui lui tend les deux joues.) Le voyage s'est bien passé ?

La fille de joie a tenté d'interférer dans nos projets mais, comme vous pouvez le voir, j'ai réussi a ramené notre petite-fille afin qu'elle ne grandisse pas dans ce milieu de dépravés.

L'homme que je suppose être mon grand-père émet un rire franc. Ses yeux aussi bleus que les miens s'arrête sur mon visage. Je lui adresse instinctivement une révérence timide essayant tant bien que mal de ne pas détourner le regard.

L'ombre de ce qui ressemble à un sourire bienveillant effleure ses lèvres.

Bienvenue dans ta nouvelle maison ma petite.

A mon plus grand étonnement, il m'embrasse le front avant de se concentrer à nouveau sur ma grand-mère.

Lord Pembleton et son petit-fils sont ici, dit-il d'une voix plus sérieuse. L'ensemble des résidents de l'hospice a été rassemblé dans la cour pour assister à... (Il me lance un coup d'œil incertain puis, ajoute dans un murmure :) la punition.

Parfait, approuve ma grand-mère.

Mon grand-père me regarde une fois de plus.

Peut-être devrions nous installer Jody dans sa chambre...

Jody aura tout le temps de découvrir sa chambre tout à l'heure, le coupe-t-elle.

Elle sort, laissant la porte ouverte derrière elle. Je lève les yeux vers mon grand-père qui se contente d'hausser les épaules tout en attrapant un manteau, un bonnet, une écharpe et des gants.

Plus vite nous y allons, plus vite ce sera fini.

Il glisse ses mains sous mes bras et me soulève afin de m'installer sur ses épaules. Le froid extérieur me fait frissonner. Le claquement de la porte retentit dans l'air hivernal alors que nous nous engageons dans le jardin. La neige crisse sous les pas de mon grand-père. Le vent fouette mon visage. Nous approchons d'un petit groupe constitué de personnes âgées, d'adultes et d'enfants qui nous jettent des coups curieux. Je rentre la tête dans les épaules, intimidée par l'intensité de leurs regards.

C'est devant que ça se passe, leur intime mon grand-père d'une voix autoritaire.

Tous détournent la tête comme pris sur le fait. Une voix forte et grave attire mon attention. Une simple analyse de sa tenue suffit à me faire deviner de quel personnage il s'agit : robe noire ample, d'un tissu soyeux à manches larges avec des plis qui partent des épaules...Un pasteur.

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⏰ Dernière mise à jour : Jan 25 ⏰

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Le Bienfaiteur (HISTOIRE SECONDAIRE)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant