10 - Dernier Recours

Beginne am Anfang
                                    

- Désolé, s'excusa-t-il. Je dois passer un coup de fil.

Les deux hommes quittèrent la pièce. Dans le couloir Julien attrapa son portable avant d'essuyer maladroitement ses joues imbibés de larmes. Le timbre saccadé se fit entendre, puis quelqu'un décrocha à l'autre bout de la ligne. On eut dit qu'il était ivre.

- Ouais !

- J'ai besoin de tes compétences.

- Quoi ? Là tout de suite ?

- Oui, fit-il.

- Je suis à Gonaives, je serai à Port-au-Prince dans moins de 2 heures. Argent comptant, précisa-t-il.

- Bien.

Lorsqu'il raccrocha le téléphone, il était déjà en face des bancs. Il prit place à côté de Patricia et enfouit sa tête entre ses mains. D'après le médecin, Cindy allait bien. Il était peut-être serein, mais Julien avait décelé sur son visage une forme de peur et d'incertitude. Sa dernière réponse, comme son discours de condoléances d'ailleurs n'était que des phrases toutes faites, qui, en répétant à longueur de carrière avait fini par lui coller à la peau.

Julien venait de solliciter l'aide de Solomon Des Salines, un type qui a déjà travaillé pour lui, il y a à peu près 3 ans. Son dernier recours. Même s'il exigeait souvent l'argent comptant, il n'était pas du genre à voir la thune avant la vie. Des Salines aimait son travail. D'après la légende, il était immortel. D'autres bruits racontaient qu'il était protégé par un démon très puissant. Plusieurs personnes affirment l'avoir déjà vue. Mais ce qui divergeait des dires était la forme que prenait l'entité. Certains racontent que c'est un serpent écarlate et d'autres racontent que ce serait un énorme chien noir.

Julien s'en foutait pas mal, du moment que l'homme assurait dans son travail et apportait des solutions.

***

- Jacob ! Jacob ! Jacob !

La troisième exclamation lui fit sursauter. Il était perdu dans ses pensées. En plus de se sentir faible, il venait d'assister, non pas directement, à la mort d'une jeune femme. Une jeune femme qui avait peut-être de la famille, un mari, des enfants. Des personnes qui vont être inconsolables. Elle avait une vie, des rêves, des ambitions. Tous volés en éclats. LA MORT.

« Elle avait quoi ? 28 ans tout au plus ! »

D'un coup, il se sentit menacé. Cette entité, il l'avait déjà rencontré. Une face à face qu'il ne risquerait pas d'oublier.

- Tu dois rentrer maintenant, laisse moi t'aider, lui dit Evelyne.

Grâce à l'amour de son frère, il jouissait là, d'une prolongation miraculeuse. LA MORT avait abandonné une âme déjà condamnée pour livrer un marché avec une autre peut-être déjà condamné elle aussi. A quelle fin ?! Ayant reçu aucune réponse venant de lui, Evelyne passa ses mains sous ses aisselles et essaya de le soulever de toutes ses forces. Remarquant que la jeune fille souffrait à vouloir le soulever, il fit violence sur lui-même pour se mettre debout. Adossé au mur, il prit un temps fou pour reprendre son souffle, tout en grimaçant.

- Tu pèses une tonne, toi, fit Evelyne.

Jacob ne pu s'empêcher de sourire. Ensemble ils regagnèrent la chambre, l'homme s'allonge sur son lit, Evelyne s'assit sur une chaise près du lit et pianotait dans son téléphone.

- Merci, Evelyne ! fit-il, d'une voix triste.

Elle fit mine de ne pas comprendre.

- Bah, Pourquoi ?

La listeWo Geschichten leben. Entdecke jetzt