Chapitre 1 🌹

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Je m'en souviens comme si c'était hier :

Je frotte mes yeux avant de m'asseoir au bord de mon lit.
Je lève la tête vers le plafond et le fixe pendant une dizaine de minutes.
Je finis enfin par baisser ma tête puis enfiler mes chaussons.
Je me lève délicatement et ouvre les stores de ma chambre.

La lumière m'éblouit, elle se pose doucement sur ma magnifique peau pâle. J'ouvre ma fenêtre et prends un grand bol d'air.
Je me retourne vers ma porte et me mets à courir...
J'avançe à petits pas dans les couloirs, mes pantoufles couinent sur le carrelage glacé.

Mes cheveux bruns dégagent un léger parfum de sucreries...
Mes yeux noisette charment chaque personne qui croise mon regard...
Ce matin, la fraîcheur arrose la maison, le froid traverse mon corps,
je me dirige donc vers la salle de bain pour me préparer pour aller à l'Élysée.

Je me déshabille et me glisse sous la douche, laissant l'eau chaude couler sur ma peau. Je savoure ce moment de détente, me sentant revigoré.
Une fois sorti de la douche, j'enroule une serviette autour de ma taille et me dirige vers mon armoire.

Je choisis soigneusement ma tenue pour la journée, optant pour mon uniforme de boulanger.
Je m'habille rapidement et me regarde dans le miroir, ajustant mon tablier avec précision.

Je me rends ensuite dans la cuisine pour prendre mon petit-déjeuner. Je prépare un bol de céréales accompagné d'un verre de jus d'orange frais. Je déguste mon repas en savourant chaque bouchée, me préparant mentalement pour la journée qui m'attend.

Une fois mon petit-déjeuner terminé, je rassemble mes affaires dans mon sac à dos et vérifie une dernière fois que je n'ai rien oublié.
Je sors de chez moi, prêt à affronter une nouvelle journée d'apprentissage et de découvertes.

Je marche d'un pas décidé vers l'arrêt de bus, saluant les voisins que je croise en chemin. J'attends patiemment le bus, en profitant de l'air frais du matin. Lorsque le bus arrive enfin, je monte à bord avec enthousiasme, prêt à commencer ma journée au grand palace.

Tout me paraissait parfait pour passer une bonne journée mais, une fois un pied dans le labo de boulangerie, j'ai commencé à ressentir un profond sentiment d'angoisse. J'ai toujours eu des difficultés dans ce domaine, mes calculs sont souvent faux, ce qui modifie ma recette de base.

Le prof m'en veut car j'ai 34 ans et je fais "des erreurs de seconde". Bref... À cause de la boulangerie, j'ai juste une envie, c'est de tout arrêter car je sais que même en m'entraînant, je n'y arriverai jamais de plus, l'Élysée n'est pas fait pour moi.

C'est pour cela que j'ai ouvert mon propre compte Instagram dédié à la pâtisserie. Je publie toutes mes fabrications mais également les boissons que j'ai pu réaliser pendant les vacances d'été.
J'ai percé et beaucoup de personnes habitant à proximité de chez moi souhaitaient acheter mes produits.

C'est donc depuis le 20 mai 2023 que je fais des allers et retours de ma maison jusqu'à la grande place avec mon chariot rempli de provisions. Au début, je faisais environ dix clients par jour et je ne vais pas vous mentir, la plupart de mes clients étaient des personnes âgées et des enfants sortant de l'école, qui m'achetaient des produits.

Aujourd'hui, je suis fier de rentrer à la maison avec mon chariot complètement vide et un public varié. J'ai également un assistant, Minwoo, un Coréen qui est venu faire ses études en France, qui est aussi mon ami, évidemment je ne l'ai pas forcé.

Je me souviens de notre rencontre si inattendue. C'était un jour pluvieux, il était dix-sept heures passées, ça faisait deux semaines que j'exerçais le street baking, je m'apprêtais à rentrer chez moi, mon chariot et mes affaires presque remballés quand soudain je sentis une main sur mon épaule, intrigué et inquiet croyant que j'avais oublié une commande, je me tourna face à la personne :

"Oh non dites-moi que vous n'êtes pas fermé monsieur ! J'ai impérativement besoin d'un beignet au chocolat. Je suis désolé d'arriver à l'improviste, j'ai fini les cours en retard... Auriez-vous l'amabilité de me servir ?"

Pauvre garçon. Il était trempé de la tête aux pieds à cause du sale temps. Ses cheveux noirs étaient ébouriffés mais bien coiffés. Son maquillage noir coulait de ses yeux noisettes, mais malgré cela il restait beau et craquant. Ses lèvres roses et pulpeuses définissaient parfaitement son beau visage. Comment refuser une telle demande ?
Je le voyais sur son visage, sa journée avait été un enfer pour lui.

"Bien sûr, je vous donne ça de suite"

J'échappa de mon chariot, tenant non pas un, mais deux beignets entre mes mains. C'était une demande si inhabituelle que je voulais lui donner envie de revenir encore et encore.

" Excusez-moi", Minwoo m'interrompt, "je vous en ai demandé un juste un seul..."

Avec une détermination résolue, je lui offris un large sourire avant d'envelopper tendrement les deux beignets. Puis, d'un geste assuré, je les lui remis entre les mains.

"C'est gratuit...pour vous..."

"Oh vraiment ? Mais je vous dois bien quelque chose ! En plus...je vous ai fait perdre votre temps...vous alliez fermer et je suis arrivé... Alors..."

"Je vous assure ! C'est gratuit, maintenant rentrez vite chez vous il pleut des cordes"

Il serra sa marchandise contre son cœur comme pour me remercier et parti.
Depuis ce jour, Minwoo venait m'acheter des beignets au chocolat. Au bout de la deuxième semaine, j'ai pu en apprendre plus sur lui. Ses proches le surnomment Amin, ce qui signifie "Agi Minwoo" (Baby Minwoo).

J'ai également appris qu'il n'avait que 19 ans, je le pensais plus vieux... mais non ! C'est un jeune homme très timide mais serviable et surtout craquant.
Bref, revenons à nos moutons. C'est donc en travaillant main dans la main que nous avons rencontré Yewang, Hyunwoo, Yejun, Kyungmin, Jaeho, Dawit, et Donghyun.

Je me souviens 🤭🤭🤭 Yewang pensait que je vendais des fruits, il cherchait des oranges pour sa maman. Je lui ai donc gentiment expliqué que ici, nous sommes une pâtisserie, donc nous ne vendons pas de fruits ou de légumes, juste nos produits.

Mais j'ignore pourquoi, il l'a mal pris et s'est mis à pleurer. Quant à Yejun, il est arrivé avec toute sa collection de peluches et m'a demandé de les garder le temps qu'il aille acheter des verres...
Dawit lui m'a tout simplement acheté une tarte, néanmoins, je me souviens de lui car il était élégant et très grand.

Donghyun était vraiment furieux, j'ai même cru qu'il allait casser mon stand, au final, il ne m'a rien acheté. Jaeho lui voulait juste une chaise pour s'asseoir et fuir la chaleur. Kyungmin n'était qu'un passant mais je l'ai trouvé mignon. Et Hyunwoo ahhh, Hyunwoo, il a pris une heure à faire son choix, de plus, il parle très doucement et de manière soutenue, en plus, sa voix est aiguë donc je ne comprends pas tout quand il parle.

Nous sommes 9 apex différentes, 9 personnalités. C'est ainsi que nous avons eu l'idée de monter notre propre groupe, au début c'était juste pour se faire un peu plus d'argent de poche car Amin et moi voulions à tout prix voyager au Japon, mais tout a changé.

C'est donc un soir d'été, après une longue journée de travail que nous sommes allés devant des collèges, des universités, des supermarchés, bref, en espérant retrouver ces fameux garçons.

"Gaby... t'es sûr que, enfin que... que c'est une bonne idée ?"

"Ne t'en fais pas Amin, j'en suis sûr et certain ! Le garçon aux peluches avait l'air d'un collégien et il n'y a pas vingt mille collèges ici, attendons près du portail, ne t'en fais pas tout va bien se passer !"

"hmmm d'accord, alors... attendons"

Mes yeux se posèrent sur son visage magnifique, une œuvre d'art vivante je vous jure. Dans ce moment précis, le monde entier semblait s'effacer, ne laissant place qu'à lui et moi. Chaque détail de son être était gravé dans mon esprit, chaque sourire, chaque regard complice. Mais soudain, la réalité brutale revint à moi lorsque Yejun sortit du collège.

Il nous reconnut directement...

- Quand Les Frontières Nous Séparent - (Epex) Amin × Gabriel AttalWhere stories live. Discover now