Chapitre 35 (Nina)

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Je ressens une bouffée d'excitation alors que je compose le numéro d'Enzo. Il me manque, et entendre sa voix devient plus que nécessaire.

Ce matin, en me réveillant, j'ai vu plus de 6 appels manqués et je m'en veux de ne pas les avoir vus.

J'entends les sonneries défiler, mais il ne décroche pas. Il est 17h et je me demande bien ce qu'il peut faire.
Je lui laisse un message, lui demandant de me rappeler dès qu'il le voit.

Je retourne m'asseoir en face de mon père, il a enfin déplacé son pion sur l'échiquier après de longues minutes de réflexion face à mon échec.

Maîs je le vois tout de suite, il sera en échec et mat en moins de 3 coups. Je ne peux m'empêcher de sourire en constatant la position critique dans laquelle il se trouve. Cela fait des années que nous jouons aux échecs, et bien que nos parties soient toujours intenses, celle-ci semble être à mon avantage.

Mon père relève la tête, son regard rencontre le mien, et il comprend instantanément la situation. Un sourire malicieux se dessine sur son visage ridé. Il ne dit rien, mais il n'a pas besoin de mots pour exprimer son admiration envers ma stratégie bien pensée.

Le silence règne dans la pièce alors que nous observons l'échiquier avec une concentration digne des plus grands joueurs. Il commence à déplacer ses pièces avec précaution, cherchant désespérément une issue à la situation délicate dans laquelle il s'est retrouvé.

Mes yeux scrutent chaque mouvement, anticipant ses réactions, essayant de prévoir ses prochains coups. Bien qu'en difficulté, il ne se laisse pas abattre. Il continue de jouer avec détermination, tentant de repousser l'inévitable défaite qui plane au-dessus de lui.

Les minutes s'écoulent, nous sommes absorbés par le jeu, chacun essayant de prédire les mouvements de l'autre. Mon père ne cède pas facilement, et son esprit stratégique n'est pas à sous-estimer. Cependant, ma position reste dominante, et il le sait.

Finalement, je place son roi dans une position impossible. Un sourire satisfait se dessine sur mon visage, et je lance un regard taquin à mon père. Il incline la tête, reconnaissant ma victoire imminente.

-Tu t'es amélioré.

- J'ai appris du meilleur ! L'élève a enfin dépassé le maitre on dirait.

- C'est ta mère qui m'a appris à jouer, dit-il nostalgique. 

Un éclat de surprise traverse mon visage.

- Elle avait une manière unique d'aborder le jeu. Elle avait une vision stratégique exceptionnelle. Je me souviens encore de nos parties, elle m'impressionnait à chaque coup.

Son regard se perd brièvement dans le passé, les souvenirs flottant devant lui. C'est une facette de ma mère que je n'avais pas vraiment explorée.

- Elle serait fière, tu as le même jeu qu'elle.

Mon sourire s'étend, je ne savais pas que ma mère jouait aux échecs, ou du moins je ne m'en souviens pas.

Mon téléphone, posé sur le plan de travail de la cuisine, se met à sonner. Je me précipite en espérant que ce soit Enzo qui me rappelle, mais c'est le nom de Dimitri qui s'affiche

Je décroche :

- Dimitri ?

- Salut Nina, comment ça va ?

- Ça va super et toi ?

- Ça va, je voulais prendre de tes nouvelles, je n'en ai pas eu depuis que tu es arrivé à l'aéroport.

Nina ( TOME 1 ) Kde žijí příběhy. Začni objevovat