𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟐

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— 𝗃𝗈𝗎𝗋 𝟥

𝐓𝐖 : mention très légère d'humour noir

Cette foutue clim n'allait donc jamais marcher ?

Atsumu jeta rageusement la télécommande sur le sol, en proie à un accès de colère.

La journée d'aujourd'hui n'avait pas été terrible pour l'instant.

Sa mère l'avait appelée aujourd'hui et il avait entendu les sonneries se succéder avec un goût amer dans la bouche.

Elle allait de toute façon lui demander la même chose qu'hier. Lui répéter que ces vacances loin de tout allaient lui faire du bien et surtout, surtout d'envoyer un message à Osamu.

Atsumu, sans clim, n'avait pas eu la force de l'écouter aujourd'hui encore et avait donc laissé les sonneries défiler jusqu'à ce qu'elles s'éteignent.

Sa mère ne le rappela pas.

Il songea avec amertume à la climatisation de chez lui qui elle fonctionnait correctement.

En ayant marre de déprimer dans son lit, il se leva, prit d'un élan de courage.

Il descendit en faisant le moins de bruit possible, malheureusement l'une des marches craquait comme si c'était un éléphant et non Atsumu qui avait marché dessus. Mais il n'entendit aucun bruit à l'étage, sa tante devait faire une sieste.

Il traversa rapidement le salon pour arriver au genkan. Il enfila rapidement ses baskets et se couvrit la tête d'une casquette pour éviter de rentrer avec la tête aussi noire que son humour.

Il rit à sa propre idiotie avant d'ouvrir la porte et de sortir.

Comme prévu, il n'eut à peine le temps de faire un pas que la chaleur l'étouffait déjà. Le chant des cigales qui l'empêchait de faire des grasses matinées agressa ses oreilles. Heureusement pour lui qu'il ne dormait pas à la belle étoile.

Il se traîna vers l'arrière du jardin où se trouvait un minuscule garage. Ce n'était pas à proprement parler d'un garage mais plutôt d'un entrepôt avec non pas un rideau de fer comme celui habituellement des garages mais une porte normale. Arrivé devant, il l'ouvrit et entra.

Après quelques minutes de recherche, c'est sous une bâche couverte de poussière qu'il trouva un vélo gris parfaitement à sa taille. Les pneus semblaient un peu mous, il attrapa une pompe traînant là et entreprit de les gonfler. Une fois satisfait, il sortit le vélo du garage et ferma la porte.

Le portail passé, il fit rouler sur quelques mètres le véhicule pour s'assurer de son bon fonctionnement. Une fois presque certain qu'il n'allait pas s'étaler sur la route comme une flaque, Atsumu l'enfourcha et commença à pédaler.

Le bruit des roues sur le chemin goudronné était agréable à ses oreilles et le vent sur son corps quand il entama la descente suffirent à mettre en arrière plan ce qui le préoccupait depuis son arrivée ici. Le vent sifflait dans ses oreilles et Atsumu s'oublia quelques instants. Le vent sur sa peau lui suffisait.

Même le soleil brûlant ne l'atteignait plus.

Alors que la fine route goudronnée laissait place à un chemin de campagne après avoir pédalé pendant une dizaine de minutes sur un terrain plat, Atsumu s'arrêta brusquement. Il hésita quelques instants à continuer, la route semblait cabossée et pleine de trous.

Alors qu'il continuait dans ses tergiversations, il releva la tête vers le paysage. Son regard balayait les champs des agriculteurs, quand il s'arrêta sur un arbre, à une cinquantaine de mètres de là, entouré d'un champ de fleurs violettes. Mais ses yeux ne fixaient pas l'arbre, ou plutôt ils fixaient la silhouette adossée à lui.

Penché sur son livre à la couverture verte, l'inconnu avait les cheveux d'une délicieuse couleur mauve. Il semblait concentré sur son ouvrage puisqu'Atsumu ne voyait pas son visage caché par sa frange.

Mais comme si le destin l'avait voulu, l'inconnu releva ses yeux vers lui.

À cette distance, Atsumu ne voyait pas la couleur de ses pupilles mais était persuadé qu'elles étaient magnifiques.

Le cœur d'Atsumu loupa quelques battements et il retint son souffle quand son regard s'ancra dans celui de l'inconnu aux cheveux mauves séparés par seulement un champ de plantations.

Finalement, au bout d'interminables secondes, Atsumu détourna le regard, enfourcha son vélo et entreprit de faire le chemin inverse de sa course qui l'avait menée ici.

Mais ce n'est qu'après sa douche, les cheveux encore humides, où il s'était affalé sur son lit qu'il s'en rendit compte.

Il s'était enfui.

Cette réalisation l'empêcha de dormir quelques heures durant lesquelles il tergiversa avant qu'il ne sombra dans un sommeil sans rêve.

Le garçon aux violettes [Atsumu M x Mâle OC]Tempat cerita menjadi hidup. Temukan sekarang