𝐂𝐇𝐀𝐏𝐈𝐓𝐑𝐄 𝟏

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— 𝗃𝗈𝗎𝗋 𝟤

L'air était lourd, l'odeur de l'huile était rance et Atsumu voulait juste rentrer.

Cela faisait seulement deux jours qu'il était arrivé chez sa tante pour les vacances d'été qu'il voulait déjà retourner chez lui à Kobe profiter de ses amis et surtout jouer au volley.

Tout cela était impossible, et bien qu'il savait que c'était entièrement de sa faute, le blond maudissait ses parents d'avoir une famille aussi disponible encline à accueillir chez elle un adolescent grincheux lorsque ses parents n'en pouvaient plus.

Sa tante était actuellement dans la cuisine à préparer des tempura d'où l'odeur de friture. Atsumu trouvait que ce n'était pas la bonne saison pour faire de la nourriture brûlante étant donné qu'il faisait assez chaud comme ça.

Néanmoins il ne se plaignit pas devant sa tante quand celle-ci le servit et se contenta d'enfouir dans sa bouche une crevette panée. 

C'était bon, Atsumu ne pouvait le nier. Mais le fait étant qu'il était là contre son gré, il ne fit pas le moindre compliment à la quadragénaire en face de lui.

Il prit quand même un autre tempura qu'il mît dans sa bouche après l'avoir trempé dans la sauce.

La sauce de 'Samu n'aurait pas été aussi liquide, remarqua tout de même Atsumu.

Il se tendit à cette pensée et s'empressa de penser à autre chose.

— Si tu veux, commença sa tante, il y a un vélo dans le garage. Il faut juste peut-être regonfler un peu les pneus mais tu devrais pouvoir t'en servir, si tu veux te déplacer autrement qu'à pieds.

Atsumu hocha la tête mais s'empêcha de répondre que de toute façon, il n'avait aucune envie de sortir par cette chaleur et que le soleil tapait si fort qu'il risquait d'attraper une insolation au moindre pas dehors.

— Et puis... comme ça tu pourrais te balader, qui sait. Ce n'est pas comme si t'avais grand chose à faire de toute façon.

Atsumu perçut la pointe de reproche dans sa voix. Elle devait encore lui en vouloir quand elle l'avait entendu dire la veille au téléphone que ce village était « un trou paumé au milieu de nulle part rempli de petits vieux et sans rien à faire. »

En plus Ginjima ne l'avait à peine écouté se plaindre, il aurait du s'abstenir de dire ça.

Il se contenta d'acquiescer sans réellement savoir quoi dire d'autre. Il n'était pas encore habitué à être seul à table avec un adulte, il y avait toujours Osamu avec lui en temps normal.

Encore une fois les doigts tenant ses baguettes, au même titre que le reste de son corps, se tendirent à tel point qu'il faillit faire tomber la friture qu'il tenait entre elles.

— Atsumu, je sais ce que tu penses de ce village mais tu n'as pas totalement raison. J'en conviens qu'il y a majoritairement des personnes âgées ici mais pendant les périodes scolaires il y a quelques enfants de ton âge qui habitent ici !

Atsumu n'aimait pas être traité d'enfant mais ne répliqua rien. Il savait aussi que le « de ton âge » englobait beaucoup trop de choses. La dernière fois qu'on lui avait dit ça, il s'était retrouvé à garder des préados scotchés à leur téléphone à un dîner de voisinage.

— Si tu sortais, je suis sûre qu'il y aurait au moins une personne avec laquelle tu t'entendrais.

Les gens se connaissaient tous ici et Atsumu avait l'impression de faire tache dans ce village rempli de petits vieux. Il l'avait sentit, ce sentiment d'être étranger lorsque sa tante l'avait amené à la réception du village pour fêter le début des grandes vacances.

Il se garda bien de le lui dire cependant.

Elle sembla plongée dans une intense réflexion pendant quelques instants avant de s'illuminer :

— Mais j'y pense ! Sumire doit être encore là !

À cet instant, quelqu'un toqua à la porte et sa tante s'empressa d'aller lui ouvrir, sans en dire plus sur cette fameuse Sumire.

Atsumu supposa simplement qu'il s'agissait une fois de plus de l'une de ces adolescentes énamourées de leurs magazines pop culture qui allait zieuter sur ses biceps avant même de chercher à connaître son prénom.

Sa tante ne revint qu'après cinq minutes de rires et de remerciements avec un panier rempli de fruits. Elle le posa sur le plan de travail de la cuisine avant de se rassoir sur sa chaise.

— Nakamura-san est si gentil !, s'exclama-t-elle, il m'a encore apporté des fruits qu'il a récolté dans son verger ! Avec ça je vais pouvoir nous concocter des bonnes boissons rafraîchissantes !

Elle continua de parler de l'homme en question sans reprendre le sujet de Sumire.

Bah, songea Atsumu, elle doit être comme les autres.

Atsumu n'aurait pas pu plus se tromper.

Le garçon aux violettes [Atsumu M x Mâle OC]Where stories live. Discover now