-je suis là. Ioe lay deglou ( je t’écoute)
Badiene Awa : aah sma doom loy melni kuma merei ( ma fille qu’y a t’il ?tu as l’air fâchée contre moi ).
C’est quoi ce scénario encore ? Dès qu’elle parle comme ça c’est qu’elle a une idée en tête.
-j’écoute. Fais vite je dois aller réviser.
Badiene Awa : aah mane deh warouna. Dngamay wane ni mageunga dal d’accord ( tu me rappelles que tu n’es plus une enfant c’est ça)
Ma chérie legui deh mashAllah tu es ravissante. Djeek nga annn( tu es ravissante) et tu ne laisses pas les hommes indifférents ioe khamnga ko sakh. ( tu le sais bien ). Si seulement cet idiot de Abdou savait ce qu’il rate je suis sure il s’en mord les doigts en ce moment. mais il y a bien mieux que lui...
-va droit au but. Et ne parlons pas d’une relation qui a rendu l’âme depuis.

( elle parle de mon ex. Un gars que j’ai fréquenté pendant trois ans et qui a fini par épouser comme par hasard la fille d’une amie de badiene.  Je ne les envie pas car depuis ils vont de wahala en wahal ( problèmes). Trahison thieee. )

B.Awa : ta tante Adji qui est à Boston ne cesse de demander après toi. Je lui ai d’ailleurs envoyé quelques unes de tes photos. Tu vois celles que tu postes sur internet. Elle n’en croyait pas ses yeux. Et elle n’était pas la seule. Dit-elle en me tapotant la cuisse.
J’étais toujours debout et elle assise. Je manifestais tant bien que mal mon impatience qu’elle termine et me foute la paix.

B.Awa : son fils là qui a un bon travail là-bas ne dort plus depuis qu’il a vu tes photos. Il n’a qu’une obsession venir au Sénégal te voir durant les vacances. Wa li nekhoul.  Sa kharit yi dinen la gneee deh ( tes amis vont t’envier deh ) il est beau. Il parle l’anglais khamnga kone dingen nekho ( vous allez bien vous entendre.) tei nak djotna nga seuyi say morom yeup ngi henne time wala di bienvenue prince/princesse. Louniula eupeulei? Dara ( il est temps que tu te maries, il te faut une cérémonie de henné time et de baptême. toutes tes amies sont dans les liens du mariage et certaines sont devenues mamans. Qu’ont-elles de plus que toi? Absolument rien. )

Je restai de marbre. Elle palabre toujours.
B.Awa : mani demal khalei bi djeul la niu khew lu riche ( va devenir sa femme. Qu’on t’organise une grande réception). Et j’ai bien prévenu sa mère la dot ne doit pas être en dessous de 5millions. Ndakh meun nen ko ( ils ont beaucoup d’argent ) les cadeaux nak. Chiii ya nara reuy beuss ( quel grand jour tu auras ). Magvision yii ak anouar boni makeup la khawma duniula oump deh. Khew de l’année mala wakh lii ( magvision, photographe de mariages et l’autre Anouar est un make up artist très prisé. ) ce sera le mariage de l’année. Sou lep sotei dinako wakh sa  yaye. Mais nen gaw diap beuss thiat dfa gaw. ( j’en informerai ta mère plus tard le plus urgent c’est de fixer une date avant que le mauvais oeil ne s’abatte sur toi).

( C’est bon il est temps qu’elle redescende sur terre )
-li nga wakh li yeup nekhna. Mais beugouma. ( c’est bien beau tout ce que tu dis. Mais je ne veux pas de ce mariage ).
Elle se lève d’un bond. Et se met face à moi. Puis sourit. Elle pense que c’est une blague.

B.Awa : beuri thiakhane mola sonal. Doneu nga sa papeu dh. ( t’aimes trop les blagues comme ton père). En riant.

-tu n’es pas sans savoir que tu es la dernière personne avec qui j’aurai envie de blaguer. Lui dis-je sur un ton ferme et droit dans les yeux. Des yeux qui ne vous aiment pas, ça refroidit direct.
Son sourire s’estompe. Dommage pour elle.
B.Awa : ioe dof la diap wala alkou. ( tu es folle ou maudite). Des filles et leurs mères tueraient pour avoir ce que tu vas avoir et tu te permets de jouer à ce jeu. J’ai déjà donné m parole et ce mariage aura lieu.

-su gneuwei, bess bi diot nga seuy seuy bi ak mom. Ce sera sans moi. Ta parole elle ne vaut rien pour moi ( s’il vient et qu’arrive le fameux jour, tu seras la mariée ).
B.Awa : hey je ne te permets pas de me manquer de respect. Sale ingrate tout ce temps qu’on s’occupe de toi banga mel ninga mel tu oses t’opposer à mes choix. 24 ans, pas encore mariée so amon liguey mou tanei mais amo guat ( tu n’as ni boulot ni rien ). Wanal niu suniu thieb yi day suniu douche yi legui ngani ya lankeu do seuyi ( tu bouffes notre nourriture et ch*es dans nos toilettes. Maintenant tu te permets de refuser de te marier. ).

-arrêtes ton hypocrisie. Tu as besoin de profiter de leur argent. De me vendre? Loupé  !
B.Awa : Fatima damani demal seuyi ndakh nga bayi founei nga dioutou fa ou oubi fa say tank si weuyou kogne ( va te marier et arrête
d’ouvrir tes cuisses aux voyous du quartier ). Bagages yima leb dieund ko noumakay def kone buma fonto ( que vais-je faire des bagages que j’ai déjà achetés par crédit ne te fous pas de moi ).

C’est la ligne rouge. Je la gifle si fort qu’elle tombe à la renverse. La peur se lit sur son visage. Je bouillais de rage. Personne ne peut me traiter de la sorte. J’allais lui en coller une autre, mais un des locataires intervient.

Un petit monde s’était déjà regroupé autour de nous ( la maisonnée) mais personne ne disait rien. Ils étaient choqués je ne sais pas par les propos de cette sorcière ou par la claque que je lui ai foutue.

On me demande de me calmer. Je ne disais toujours rien. Je ne veux pas me rabaisser à son niveau mais elle a compris le message.

« Sors de la maison » ki dou fi fanane ( elle ne dormira pas ici. « Dégage toi et ta saleté de soeur ».
Elle a besoin de rappel.
-fi sama keur baye la. J’y reste autant que je voudrais bakham lossi meun ioe « montre nous de quoi tu es capable pour nous dégager de là. ».

Père Daouda, le plus âgé de la maison nous consolait autant qu’il pouvait. C’est d’ailleurs un peu grâce à lui qu’on est toujours là. Il passe le plus clair de son temps dans un village. Il n’est donc pas toujours au courant de ce que nous vivons.

Il m’installe dans le petit salon qui me sert de chambre et me console de son mieux. Je versais quelques larmes. La colère gagnait chaque parcelle de mon corps. Je vais faire des ablutions et prier. 

Plus tard, Mariam sanglotait. Elle se veut ma protectrice. Cette petite. Mais je l’ai dissuadé de s’en mêler. Elle accepte à contrecœur. Je recevais des appels ‘Amina mais je n’avais pas le coeur à répondre ni à lui expliquer tous mes problèmes. Je me contentais de lui dire que j’étais fatiguée, que j’ai eu beaucoup de boulot au salon. Salon où je n’ai pas mis les pieds depuis des jours.

Je croyais que la gifle allait lui servir de leçon. Mais Cette sorcière a visiblement plus d’un tour dans son sac...

La suite dans le prochain chapitre

Fatima : La Femme Du BossWhere stories live. Discover now