Captive

Chapitre 39

Après que Massimo ait tué Margaret Layce tout s'était passé très vite. Trop vite. Ses hommes l'avaient embarquée dans une voiture sous les ordres du mafieux.

Désormais dans un avion qui la conduisait en Italie, Abby essayait en vain de comprendre. Elle n'avait pas été seulement trahie, elle avait été utilisé par toutes les personnes avec lesquelles elle avait bêtement pensé être en sécurité. Les larmes roulaient sur son visage et elle n'avait pas la moindre envie de les arrêter.

En face d'elle, Massimo Di Marzio demeurait silencieux, le regard rivé en direction du hublot.

Ses yeux étaient froids, dépourvus de cette chaleur avec laquelle il s'était présenté au manoir quelques mois plus tôt.

Elle n'osait pas lui parler ni même lui demander une dernière fois si Silas était bel et bien mort.

Son ventre se serra violemment à cette pensée.

- On va devoir changer ton identité, lança-t-il soudain en déviant son regard vers elle.

Abby se redressa péniblement sur le siège.

- Est-ce nécessaire ? Demanda-t-elle d'une voix hésitante.

- Oui, il est temps de changer d'identité et de vie. Je vais t'aider, il me faut juste un nouveau prénom. Tu peux choisir un prénom qui se rapproche du tien, mais si tu souhaites le garder il faudra changer les prénoms qui le suivent.

Par réflexe elle toucha ses cheveux courts en inspirant difficilement.

- Abigail Théodora, dit-elle les yeux dans le vague.

Le mafieux acquiesça en silence et elle n'osait pas le regarder dans les yeux trop longtemps car elle avait l'impression d'être coupable.

À l'évidence les deux hommes étaient très proches et elle avait l'horrible sensation qu'il lui reprochait la mort de Silas.

- Tu as l'air épuisé, tu devrais dormir un peu le vol va être long.

- Je suis désolée, lâcha-t-elle avant de ne plus pouvoir le dire. Je sais que je suis en partie...

- Non, la coupa-t-il sévèrement. Tu n'es pas coupable de ce qu'il s'est passé. Ils ont délibérément attiré mon ami jusqu'à Mercer Island et je crois que tu es la meilleure chose qu'il lui soit arrivé de toute sa vie. N'essayes pas de te rendre responsable.

Ces mots ne furent pas suffisamment pour effacer le poids de la culpabilité.

- Le vol va être long, essayes de dormir un peu, insista-t-il en se levant. Je vais me charger du reste.

Abby hocha de la tête et le regarda partir dans l'allée le cœur serré.

Elle voulait dormir, seulement la peur de se réveiller et de ressentir cette douleur lancinante et insupportable l'empêchait de fermer les yeux, car à chaque elle avait l'impression de revivre cette réalité qu'elle souhaitait fuir.

Elle lutta un long moment avant que ses paupières se ferment d'épuisement.

Au moment de les rouvrir Abby sursauta lorsque ses doigts rencontrèrent une texture douce et froide. Une légère odeur de lavande lui chatouilla les narines.

Abby ouvrit les yeux complètement et crut d'abord qu'elle dormait toujours. Elle se redressa sur le lit et embrassa la chambre d'un regard intrigué et méfiant.

Un silence très profond l'accueillit et si au début ce dernier lui parut salvateur, elle fut rapidement prise de panique.

Tout en sortant du lit elle dévisagea le balcon qui était ouvert ainsi que les rideaux qui se soulevaient à cause du vent. Bien qu'elle se rappelait que son voyage jusqu'en Italie s'était fait avec un ami de Silas elle demeurait sur ses gardes.