Chronique D'un samedi soir

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Elle te prend avec elle, tu sais qu'elle est là mais tu le la vois pas, tu veux tout faire, tu aimerais être omniscient, avoir le dont d'ubiquité, ne pas en louper une miette. Douce montée, dans la durée elle se précise et prend son assise, plénitude, dans l'action ou dans l'observation, dans l'extraversion ou l'introspection, l'enjaillement est au rendez-vous. Tu poses ton corp lourd sur n'importe quel support, la quiétude et le soulagement t'envahit. Tu danses pour toi, finit le temps où tu dansais pour te donner l'illusion de t'amuser, tu t'amuses, la musique tu l'entends, les basses tu attends, les regards les perforent, les sourires les diffusent, le plaisir le répand, le présent tu le vis. La peur n'est plus qu'une information, tu entreprends et accepte ce qu'il en suit, les femmes et les hommes se mélangent, tu fait la part de choses, le plaisir désintéressé est naturel. Tu lui rend visite à nouveau, la sérénité te gagnes, tu sais que les prochaines heures seront bonnes, une légère angoisse à l'idée qu'il n'en reste pas tant que ça, tu sais malgré tout que toutes les bonnes choses ont une fin, que les nuits sans fin n'en sont guère meilleures, du coup tu savoures, tu exaltes, tu oses, tu fais, tu vis. Tu fumes, tu bois, tu observes, tu parles, tu danses, tu bouges, tu respectes, aucun signe de consommation, ton comportement est juste parfait, seul un proche pourrait savoir que tu es accompagné, les autres, eux, te valide et aime ta compagnie. La frustration tu n'en as pas, tu acceptes la destiné de ton escapade, un bon moment, un baiser, une suite torride, qu'importe, toutes ces branches sont similaires, tu sais que tu es toi-même, le résultat est évident. La fin est là, tu pleures avec ton ventre, tiraillé entre l'envie de poursuivre vers une suite échappatoire, et la relative acceptation de ce choix salutaire. Tu sais malgré tout que les prochains jours, tu devras en assumer les conséquences. Tu y es, dans ce Uber, avec ce chauffeur amorphe, lessivé de son labeur passif. Le son est médiocre, un jeune rappeur profane des insultes, cela te révulses, tu songes à lui demander de changer de station, mais à quoi bon ? Te taper des pubs pour prolos vantant les le bas coût de tu ne sais quelle raclure de merde congelé, ou, au mieux, un son qui ne te donneras pas trop la nausée. Tu te résignes, et à travers la fenêtre, les images de ta nuit, se superposent à ce défilé de façades. 

Une sameDi soir sur le terreWhere stories live. Discover now