Chapitre 13:

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Deux heures après et toujours installées dans un canapé de jardin avec Maddy, je lui lance :

- Pourquoi Zachary reste toujours avec sa deuxième conquête à batifoler ? Il ferait mieux de passer à la troisième qu'on en finisse.

J'ai envie de rentrer dormir.

Maddy, saoule, se marre.

- Je vais aller le voir.

- Quoi ? M'étonnais-je. Attends, tu es sûre ? Tu es complètement ivre.

Elle ricane à nouveau.

- Mais non je ne vais pas lui dire tu sais quoi, je vais lui dire de se dépêcher. Il nous a connu à mieux, d'habitude on a même pas le temps d'en voir certaines qu'il a déjà embrassé toutes les invitées.

Zachary, toujours les mains posées sur le fessier de sa conquête, n'arrête pas d'entremêler sa langue à celle de sa partenaire et ça en devient gênant. Surtout quand il lève la tête pour me regarder.

- J'ai juste envie de rentrer dormir, dis-je en ruminant à Maddy.

- Et bien vas dormir, je te raconte demain s'il a validé son pari mais entre nous on sait tous qu'il va réussir.

- Je ne peux pas à cause de votre règle de rester jusqu'à la fin et là si je me lève Zachary va me voir partir.

- Quelle règle ?

- Bien, celle qui oblige les personnes présentes lorsque l'action est donnée d'être présentes à sa résolution.

- Mais t'as entendu ça où ?

- C'est Zachary qui m'a dit ça.

Elle ricane encore.

- Il s'est payé ta tête, cette règle n'existe pas !

Quel idiot.

- Ok je rentre alors, ça m'énerve.

Je bondis du canapé, rouge de colère en me dirigeant vers la sortie de la chambre. Hors de question que je reste une seconde de plus ici.

Je vais tellement vite que je bouscule un gars qui renverse son verre sur le lit de Zachary. Au début je m'excuse mais ensuite je me dis tout haut dans ma tête : « bien fait pour lui. »

Le garçon râle car il n'a plus rien à boire et s'en va en titubant.

Je regarde la tâche brune s'étendre sur les draps blancs quand une voix me fit sursauter.

- Tu m'en veux autant de là à souiller mon lit ?

- Ce n'est pas vraiment moi mais j'avoue que j'aurais aimé avoir le plaisir de te faire ça.

Je ne m'attarde pas plus et continue mon chemin vers la porte, cependant Zachary me suit.

- Tu vas où comme ça ?

- Dans ma chambre.

- Le pari n'est pas fini.

- Justement tu devrais y retourner pour chercher ta troisième conquête.

- Je ne l'ai pas trouvée donc tu dois rester.

- Ah donc c'est ça ton petit jeu ? Tu veux me torturer en me retenant à ta soirée pourrie c'est pour ça que tu ne passes pas tout de suite à ta troisième cible ? Manque de bol Maddy m'a dit que cette règle n'existe pas, alors je peux rentrer quand je veux.

- Madison ne sait pas de quoi elle parle. Tu n'as pas le droit de rentrer maintenant.

- Le droit carrément ? Sérieux Zachary tu devrais arrêter.

- Zach putain de merde, s'énerve-t-il en frappant le mur à côté de ma tête.

Je sursaute de peur puis cette peur envahie mon corps.

Je reste immobilisée pendant plusieurs secondes et lorsque Zachary bouge enfin en passant une main sur son visage je prends la fuite.

Je me rue dans le couloir et une fois rendue dans l'ascenseur je clique une dizaine de fois sur l'étage du dessous sans regarder derrière moi.

Il me fait peur.

Je m'enferme ensuite dans ma chambre me jurant de ne plus accepter ou de participer à un seul de leur pari.

****

3 jours plus tard je peine à me lever de mon lit si bien que, je saute le petit-déjeuner, comme la veille et l'avant-veille.

Tout ce qui a pu se passer à la soirée m'a donné le cafard. Je ne suis pas sortie de ma chambre depuis et franchement je compte les jours jusqu'à notre départ. Plus que 2 jours à tenir.

Arrivé aux alentours de midi je me décide enfin à bouger pour aller à la piscine. C'est le dernier jour où je peux profiter avant la fin de l'été. Enfin, je le fais surtout car mes parents ont besoin d'être rassurés. Ils ont remarqué que je n'étais pas sortie et pas venue aux derniers dîners. Si je veux qu'ils me laissent tranquille à la YBS je dois faire bonne figure.

Je me pose sur mon transat habituel et au bout de seulement quelques minutes Zachary sort sur sa terrasse fumer.

Comme par hasard.

Je ne réagis pas, évidemment. Derrière mes lunettes de soleil il ne peut pas savoir que je le regarde.

Finalement il ne fait aucun geste à mon égard et retourne à l'intérieur de sa chambre lorsqu'il a pris sa dose de nicotine.

Je continue à me prélasser et peaufiner mon bronzage avant la rentrée.

Le soleil tape tellement que la chaleur en devient presque insupportable.

- Salut.

Malgré ma surprise mon corps pour une fois ne réagit pas et je ne me fais pas trahir par un sursaut.

Pourquoi Zachary viendrait me parler après ce qu'il s'est passé ?

- Je sais que tu m'entends.

Je ne réagis toujours pas. J'espère juste qu'il va s'en aller.

- Cathelyn.

Il me retire mes lunettes de soleil et malgré moi je me redresse d'un bond.

- Eh !

- On peut parler ?

- Crois-tu vraiment que j'ai envie de te parler ?

Je reprends mes lunettes et me réinstalle sur mon transat.

- Je n'ai pas été cool.

- Sur quels points ? Parce qu'il y en a tellement que je n'arrive même pas à me souvenir de tout.

- Je fais l'effort de venir m'excuser alors sois un minimum sympa s'il te plaît.

- Je n'ai pas entendu d'excuses pour l'instant, Zachary.

- Ça va laisse moi le temps, répond-il en serrant les dents mais sans me reprendre sur son prénom pour une fois.

Je l'entends gigoter sur place, sûrement ne sachant par où commencer.

- Je n'aurais pas dû lever la main aussi proche de toi l'autre soir.

Par respect, je tourne la tête vers lui. Jamais je n'aurais cru que Zachary Pullmayers s'excuserait.

- Et j'ai réembauché l'autre serveur niait, enchaine-t-il.

- Merci pour lui.

- Si tu crois que ça vient de moi c'est faux. Mes parents ont compris en ne venant plus aux dîners que tu avais un problème avec moi. Peu importe ce que j'avais pu faire, ils m'ont demandé que je rattrape mes bêtises avant votre départ. Voilà c'est fait, j'espère que t'es contente.

- Connard, balançais-je en récupérant mes affaires de piscine. Tu avais une seule chose à faire : t'excuser. Tu es obligé encore une fois de tout gâcher tout ça par fierté. Tu devrais commencer par chercher au fond de toi ton empathie ou alors ne plus jamais côtoyer personne. T'es qu'un pauvre type.

Je le laisse seul au bord de la piscine pendant que je remonte en vitesse dans ma chambre.

Quel idiot sans cœur.

BlahChat Don't Read It - Tome 3Where stories live. Discover now