Tous les sentiments ne sont pas Agréables

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"Envoyez un émissaire dans chaque pays membre de l'accord divin, dites-leur de les convaincre à tout prix de venir !

- Oui votre Majesté !"

  Le serviteur s'arrêta, un papier à moitié griffonné entre les mains.

"Qu'est-ce qu'ils doivent dire...?"

  Le doré fronça les sourcils, ses yeux brillaient d'une peur bien cachée et d'une incertitude grandissante.

  Faisait-il ce qu'il fallait faire ?

  Cependant, il se résigna rapidement. Ce n'était pas le moment de se mettre le doute.

"La vérité. Dites aux rois membres que Vindagnyr a brisé le pacte et attaqué Khaenri'ah.

- Bien."

  Il s'inclina, avant de disparaître dans le couloir, laissant le jeune roi seul dans l'allée qui lui sembla bien froide tout d'un coup. Il regarda à travers la fenêtre de verre polie, pour y voir des marchands s'affairer dans leurs champs au loin, mais surtout, le reflet d'un garçon perdu.

  De l'extérieur, on aurait pu croire qu'Aether s'était mis à réfléchir, lorsqu'il souffla et regarda au loin, le visage crispé par la concentration. Mais derrière un des murs des nombreux croisements du château, Xiao put apercevoir ses mains qui tremblaient.

  Il n'avait fallu que deux jours pour recevoir une réponse favorable du roi aux milles pierres, un peu plus longtemps pour les autres. Les réponses arrivèrent à quelques jours d'écarts, et le blond fut soulagé que sa lettre ait été prise au sérieux. Tous affirmèrent leur présence au rassemblement le jour où la date fut communiquée.

  Alors que le jour de l'assemblée approchait lentement, étouffant le jeune adolescent d'une inquiétude croissante, tel un serpent enserrant sa proie, une question s'était implantée dans son esprit, pesante.

  Qu'allait devenir son pays, s'il venait à partir en guerre ?

  Cette question ne trouva aucune réponse, seul le silence de la nuit étoilée lui répondit, et Aether ferma les yeux de fatigue.

  La veille de la date fatidique de l'assemblée, le doré vint chercher son aîné à la cour où il s'entrainait au maniement des armes.

  Celui-ci, au tout début, ne semblait pas l'avoir remarqué. Trop concentré sur les soldats armés d'épées aiguisées - qui eux mêmes n'avaient pas l'air des plus enchantés à l'idée de s'attaquer au grand Alatus, il ne se rendit compte de sa présence qu'une fois les hommes tous à terre, se tenant le ventre ou feignant l'inconscience.

  Il se dirigea vers l'estrade où le blond se tenait, un léger sourire sur les lèvres, tenant dans sa main la gourde que Xiao avait apporté avec lui pour se désaltérer.

  (Durant ce temps, la plupart des soldats s'étaient enfuis.)

  Le vert esquissa un mouvement du buste vers l'avant, saluant son roi respectueusement.

"Que se passe-t-il ? Il est assez rare de te voir ici."

  Une lueur inquiète passa dans ses yeux ambrés en voyant des rougeurs aux coins des yeux de son ami.

"Si ce sont encore les soldats qui se battent entre eux, je m'en occupe..."

    Il secoua la tête doucement, faisant virevolter ses cheveux dorés autour de lui.

"Rien de tout cela." assura-t-il en esquissant à nouveau un sourire.

  Pourtant, ses yeux ne brillèrent pas comme d'habitude.

Conte d'HiverWo Geschichten leben. Entdecke jetzt