Barbie - 2023 (Greta Gerwig)

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(ps : l'absence de résumé en début d'analyse est voulue ! Il y est en partie incorporé pour cette fois)

Barbie n'est pas un film féministe.

Oui, vous avez bien lu. Il ne l'est pas.

Ou en tous cas, pas seulement. Laissez moi vous expliquer.

Ah, et préparez vous à une analyse avec spoiler, bien détaillée comme on les aime, parce que c'est un bon petit morceau que je vous ai prévu...

Alors.

J'entends bien, il y a des aspects du film qui versent effectivement dans le féminisme, ça c'est clair comme de l'eau de roche. La critique des standards de beautés dont Barbie fait les frais (et qui fait pleurer le personnage de Margot Robbie) en est un bon exemple. Mais au delà de quelques séquences, Gerwig se concentre plutôt sur son intrigue, dans laquelle on peut trouver un message féministe plus sous-jacent :

À Barbie Land, Ken importe le concept de patriarcat après s'être pris un énième mépris de la part de l'héroïne. Il accompagne Barbie dans le monde réel, mais comme elle l'ignore, il finit par s'aventurer tout seul dans les rues de Los Angeles, et tombe sur des bouquins qui en parlent. Le film semble donc sous-entendre que la source du patriarcat en question est la frustration de certains hommes, et le juge ridicule, comme démontré par le fait qu'il soit à l'initiative de Ken, personnage le plus ridicule du film. Et surtout, personnage en mal d'amour.

Notre protagoniste n'étant pas le pingouin qui glisse le plus loin sur la banquise, il apporte sa découverte chez lui, à son état le plus caricatural, et à partir de là, la vie parfaite que menaient les différentes barbies s'effondre totalement.

Ce qu'il est intéressant de constater, c'est que la domination d'un sexe sur un autre existait déjà à Barbie Land. Et jusque là, c'était les barbies qui représentaient cette idéologie peu glorieuse, ce qui transforme l'initiative de Ken en mouvement de résistance sociale (le quoi ? le féminisme ? ça se mange ?) plutôt qu'en patriarcat classique. Le film inverserai donc les rôles afin de moquer l'idée de stéréotype de genre en général, et non de verser dans le féminisme uniquement.

Sceptique ? Poursuivons.

Barbie apprend les projets de Ken, le suit, et découvre ce qu'il a fait de sa maison et de ses amies, dont le cerveau semble avoir été lavé. Bien entendu, elle est indignée, mais perd espoir assez vite, à l'inverse des deux autres héroïnes du film : Sacha, jeune femme du monde réel, révoltée contre le rose et le société de consommation (notre petite féministe en herbe quoi), ainsi que sa mère Gloria, liée à Barbie depuis son enfance. À la base, elles abandonnent aussi, mais sont aidées par Alan, un personnage masculin peu produit par Matel, qui les convainc, en faisant preuve de courage, de revenir sur leurs pas. (Alan, notre sauveur ! )

Enfin, ce n'est qu'ici que la seule part purement féministe du film commence : La mère de Sasha, interprétée par America Ferrara, fait tout un discours sur le paradoxe féminin, pour sortir les barbies de leur coma, en une tirade de dix bonnes minutes (le show, don't tell c'est important), qui atteint quand même son objectif en permettant aux barbies éveillées de monter les kens les uns contre les autres et de réécrire la constitution à leur sauce.

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