3 ans

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Trois ans.

Les jours s'écoulaient comme les secondes d'une horloge. Le marin avait passé ses trois années à la chercher, il avait abandonné, un an, jour pour jour.
L'espoir n'y était plus.
Dans sa tête, une autre femme parcourait les rebords, il était amoureux d'elle.

- Mendoza ! Comment vas-tu ? Je peux dire que tu n'es plus le fidèle client, des marins viennent tous les jours se rassasier de kilos de nourritures, si tu savais. Ils parlent de cités d'or à tout bout de champs, j'ai tout de suite pensé à cette femme que tu aimais.

- Rico, oui je ne viens plus très souvent et j'en suis navré. Comment vas-tu ?

- Tu ne réponds pas à mes questions !
Je te parlais de cette femme, comment l'appelais-tu déjà ?

- Laguerra. Mais je ne suis plus amoureux d'elle et tu le sais très bien, Rico. D'ailleurs, demain dans la soirée je serai accompagné d'une femme, elle s'appelle Carla. Je voudrai que tu nous sert quelque chose de délicieux. Je te paierai le lendemain.

- Carla ? Qui c'est ?

- Je l'ai rencontré lors d'une soirée entre amis depuis... 1an je crois ?
Je pense que c'est elle que j'aime.

- Tu es sérieux ? Il y a 3 ans tu disais que tu aimais cette espionne. Je te rappelle que tu as tout abandonné pour elle.

- Oui mais j'ai trop attendu. Les autres ont raisons, je ne vais pas l'attendre éternellement.
Et puis belle comme elle était elle doit être amoureuse de quelqu'un d'autre. Peut-être même qu'elle est déjà mariée.

- Ce n'est pas toi qui disait que l'amour était interdit au sein du Château ?

- Laisse tomber Rico, tu ne peux pas comprendre.

Le marin se releva de sa chaise. Déçu par se ''faux'' ami,il se sentait trahis car il ne l'aidait pas à surmonter cette épreuve, au contraire Rico lui faisait rappeller le passé.
Un passé bien trop dur à endurer pour lui.

PDV MENDOZA


En partant, j'avais laissé une pièce d'or posé sur la table.
C'était la première fois que je me sentais autant en colère.
Pourquoi parler de Laguerra me provoquait rage ?
J'avais peut-être été amoureux d'elle mais je me rends compte que ce n'était peut-être pas de l'amour. Plutôt de l'admiration ou que sais-je.

Je sors calmement de sa taverne malgré ma colère. J'ai envie de me défouler, que pourrais-je faire aujourd'hui ?
Que faire lorsqu'un beau dimanche se présente alors que depuis une semaine pluie s'acharnait sur l'Espagne ?

- Oh je suis désolé !

Qui est-il ?

- Non, ce n'est pas grave. Je n'ai pas regardé devant moi c'est aussi de ma faute.
Lui dis-je.

Peu importe.
Je m'apprêtais à m'en aller mais mes yeux s'étaient accroché à son pendentif.
Les gravures, elles étaient les mêmes que celles dans le dossier.
Je releva la tête, en face, trois enfants et deux adultes.

J'ai la vague impression de les avoir connu, peut-être avais-je dû rêver mais alors... Le dossier... Les cités d'or !
Je les voyais s'éloigner et ce fut sans réfléchir que je me décida à attraper le poignet du garçon au pendentif. Mais qu'est-ce que je fais bon sang ? Je m'étais pourtant promis de ne plus m'en mêler !

- Oui ?

Mince ! Je le tiens toujours !

- Excuse-moi... Tu fais parti... De la quête des cités d'or ?

Mais qu'est-ce que je dis ?
Si je me trompe il me prendront pour un fou.

- La quête des cités d'or ? Mais comment vous le savez ?

- C'est- c'est peut- peut peut-être un-un es-espion.
Dit un adulte en bégayant.

- Oui ! Tu as raison, Sancho !

- Un espion ? Non, je ne suis pas un espion !
Je me nomme Juan Carlos Mendoza et je suis navigateur, marin si vous préférez.
J'ai été espion pour le compte de Charles Quint mais je vous assure que je ne suis plus à son service.

- Il peut nous aider, qu'est-ce que tu en penses Esteban ?

- Oui surtout qu'on s'en n'ai pas sortie à l'aide de Sancho et Pedro mais plutôt grâce à notre chance.

- Quoi ? Ah non ! On s'est déjà fait avoir par Ambrosius, vous voulez que ça recommence ou quoi ?

Le petit à la tunique jaune ne me semble pas très agréable et qui est Ambrosius ?
Décidément, dans quelle affaire je suis en train de me fourrer...
Il faudrait que je leur dise que c'est une blague ?
Demain j'ai mon premier rendez-vous avec Carla et me mettre dans se pétrin ne m'apporte rien du tout. Laguerra doit en ce moment être accompagné d'un homme, ils doivent sans-doute s'embrasser à pleine bouche alors à quoi bon la retrouver.

- Si vous ne voulez pas de mon aide je peux toujours partir...

- Non !!

Avaient répondu les deux enfants aux pendentifs.
J'en avais presque assez de cette scène et j'avais pourtant dû attendre jusqu'au soir pour qu'ils fassent leur choix.
Ils m'ont emmené dans une sorte d'oiseau en or qu'ils ont appelé '' Le grand condor '' et je pouvais dire que la taille de cet oiseau était plus grande que ma demeure.

L'enfant à la tunique jaune porte le nom de Tao, la jeune fille du groupe s'appelle Zia et le garçon au pendentif s'appelle Esteban, il me semble qu'il vivait autrefois ici en Espagne. Les Espagnols le surnommait '' fils du soleil '' car il avait autrefois le don de changer le mauvais temps.

Esteban fit pivoter son médaillon et le bec de l'oiseau d'or s'ouvrit, s'était une échelle qui donnait accès au pilotage et en y accédant je voyais que c'était plutôt spacieux.
Je n'avais pas encore tout vu.

- Il y a des chambres dans le grand Condor, vous pourrez dormir dans la 3ème.
Me dit Esteban.

- C'est d'accord.

Je me demande ce que je fais...
Je devrai chercher une fenêtre et m'enfuir...
Oui, je devrai faire ça.
Il est tard et j'ai toujours mon rendez-vous prévue pour demain soir.
Je ne peux pas tout abandonner pour Laguerra.

Rico ! Je ne l'ai même pas prévenu de mon départ, et mes collègues... Et mes amis !
C'est une grosse erreur que je m'apprête à faire si je les suit.

Peut-être qu'à l'époque j'aurai été l'homme le plus heureux du monde mais... Qu'est-ce qui a changé ?
Oui, qu'est-ce qui a changé...

Mots 1037

À suivre...

Qu'est-ce qui a changé ?Where stories live. Discover now