- La légion de Nyx se tiendra juste derrière nous, me chuchota Bellona. Nous allons aller droit face aux portes du Palais. Nous tiendrons le premier flanc, tandis que Yaro tentera de pénétrer le palais par derrière.

Je hochais la tête, reconnaissante.

- Et Arik, demandai je.

Bellona se rembrunit.

- Arik va mener ses troupes face au Cercle.

- Ils vont affronter les enchanteurs de l'ombre, m'étouffai je.

- Espérons que le Cercle n'est pas un peu plus sombrer dans leur noirceur... Leur magie n'en serai que plus destructrice pour nous.

Je me tournai à nouveau face au Palais. J'attendis en silence un long moment. Puis enfin, Valeryan apparut dans un éclair blanc et d'un signe de main nous indiqua de le suivre. Nous avancions très lentement. La brume régnait autour de nous. Le temps que nous contournions le Palais, je vis la légion de Yaro bifurquait et s'avancer en direction des remparts se tenant face à la Forêt Sombre. Je priais pour qu'il parvienne à s'en sortir vivant. Pour que tout se déroule sans accroc. Quelques minutes plus tard, nous atteignions les premières habitations de la Ville Haute. Je tentai d'ignorer le ressentiment qui me prenais. Je me souvenais encore très bien, alors que j'étais dans cette charrette, combien ces riches seigneurs se moquaient de nous. Nous huaient et riaient. Et pariaient sur notre espérance de vie. Je fermai les yeux une seconde. Ils n'avaient pas eut à tenir leurs paris bien longtemps. Seulement quelques temps plus tard, ils étaient tous morts autour de moi. Et moi... moi j'avais été poussée tête la première dans cet enfer sombre. Je tentais de me persuader que ces gens ignoraient tout de ce qui se passait réellement dans le palais. Mais, une colère sourde pulsait en moi. De peur de perdre le contrôle sur la bête, je me forçais à inspirer plusieurs fois. Ces gens étaient tout comme moi, des victimes de Menevras. Ils en avaient seulement moi conscience. Nous avançâmes parmi les habitations. Mais rapidement, je vis que quelque chose clochait. Nyx était partit en tête de sa légion à lui qu'il guidait. Il était réellement un Commandant qui s'appuyait sur ses lieutenants. Il avait une totale confiance en eux. Juste derrière moi se tenait Valeryan. Je pouvais presque sentir sa colère incandescente me brûlait la nuque.

La Haute Ville était déserte. Plus aucun bruit ne sortait des rues, plus aucune vie n'était perceptible. Lorsque nous arrivâmes en vue des portes de l'enceinte du château, nous n'avions toujours pas croisé âme qui vive. Le silence était si assourdissant que des vibrations me remontaient le cerveau. Un geste de la main de Bellona, nous fit nous arrêter. Les portes fermées, une énergie étrange semblait s'en dégager. Un étrange pressentiment me pris à la gorge. L'intégralité de mes muscles se contractèrent douloureusement.

- Par la Déesse, prions pour que Yaro parviennent à pénétrer le palais, murmura Bellona.

- Pourquoi cela, chuchotais je.

- Parce que nous allons tenir un combat ici, qui nous ne le permettra pas. Nos chances reposent sur Yaro...

Une peur viscérale au ventre, je me forçais à respirer normalement. Un énorme bruit de fit entendre derrière les portes. Elles s'entrouvrirent et s'en déversa alors les monstres les plus horribles que j'ai jamais vu. Une chose était sûre. Le roi Menevras nous attendait. Et il était prêt à nous recevoir. Mon cœur se contracta d'horreur. Mes veines se glacèrent tant mon sang se transforma en piques de terreur. La marée qui s'étendait aux portes du palais, n'était pas une marée humaine. Ces créature l'avaient peut être été fut un temps. Mais désormais, leur peau était d'un rouge brûlé. Leurs traits déformés. Leurs bouches béantes. Leurs dents taillées en pique acérés.

- Par la Déesse, laissa échapper une femme derrière moi.

- Ce sont des drakain, souffla une autre voix.

- Comment a t'il put...

- Une aberration...

Un vent de panique commençait à souffler sur nos troupes. Je tournai la tête et entrevu la légion de Yaro contourner le palais. Je priais pour qu'ils parviennent à entrer d'une autre façon. Car ce n'était pas les armées directes du roi que nous allions affronter. Il voulait vraisemblablement nous épuiser. Nous user. Un grand silence c'était abattu. La masse grouillante de monstre, continuait à se déverser. Les cris de ces créatures commençaient déjà à parvenir à nos oreilles. Une véritable vague était en train de nous foncer dessus.

- Des drakain, me confirma Bellona en croisant mon regard. Il est aller encore plus loin...

- Mais que sont ces choses ?

- Anciennement humains, ou simplement être vivant. Morts. Puis ramenés dans un état bien pire...

Mon sang se glaça.

- ... condamnés à servir celui qui les a invoqué jusqu'à la fin des temps..., termina d'un ton sombre la guerrière. Menevras c'est crée une armée presque invincible en dépit de la souffrance et de la mort qu'il allait engendrer.

Une nausée me prit. Je regardai ces monstres qui continuaient à nous courir dessus. Le silence persistait. Comme une chape de plombs, il c'était abattu devant la consternation des troupes. La légion de Yaro avait dut atteindre l'arrière du château désormais. Arik devait être quelque part en train de mener les enchanteurs droit face au Cercle. Et Nyx... sa légion était juste derrière la nôtre mais je n'avais pas le moindre idée de sa position. Il avait disparu avec Valeryan. Un long frisson me remonta tout le dos. Dans un chuintement, je dégainai mon épée. Le bruit se détacha parfaitement dans le silence qui c'était abattu. Puis, comme un seul homme, mu par l'impulsion de cet unique bruit, des milliers d'épée sortirent de leurs fourreaux. Une à une. Chacun des guerriers présents, levèrent leurs armes. Cette mélodie métallique résonna dans mes oreilles comme un chant de guerre. Le premier cri nous frappa un instant plus tard. Ces créatures qui se ruaient sur nous étaient tous droit sorties de l'Autre Monde. Monstrueuses et ignobles. Leurs bouches béantes laissaient échapper leurs dents pointues. Bellona fit tourner sa lame. Elle se pencha légèrement et l'agrippa à deux mains.

- Deux légions contre un régiment de monstres, lâcha t'elle.

- Ça pourrait être pire, ironisai je en adoptant une position de combat.

Les cris se rapprochaient. La ville, déserte autour de moi, me perturbait. Je me demandai comment Menevras avait put la faire évacuer. Comment avait il put savoir que nous arrivions ? Mais j'en fis abstraction. Je me concentrai.

- C'est parti, fit mon amie en croisant mon regard.

Je lui souris avec confiance. Elle me le retourna. Une seconde plus tard, ce fut une armée de morts qui s'abattît sur nous.

Le Royaume perduWhere stories live. Discover now