- Cet endroit n'est que pour quatre personnes, expliqua t'il inutilement.

Je sentais mes joues s'enflammer à nouveau. Je croisai les bras et lui jetant un regard noir.

- Blâmez donc le conseil ancestral, me dit il en haussant les épaules.

Je vis qu'il se retenait de rire.

- Je vais dormir sur un canapé, lâchai je. Ce n'est pas ça qui manque ici...

Je fis un pas en arrière mais il me rattrapa aussitôt. Sa main s'abattît sur la porte la refermant et me coinçant entre elle et lui.

- C'est ridicule enfin, me souffla Nyx.

J'allai le repousser lorsque je vis qu'il se payait à nouveau ma tête. Je n'allai pas lui donner cette joie.

- Très bien, lançai je en lui souriant faussement à mon tour. Je vous vois donc tout à l'heure...

Ses yeux se plissèrent et je vis combien ce petit jeu le divertissait. L'espace d'un instant ce fut exactement comme dans la forêt.

- A tout à l'heure...

Sa voix glissa sur moi alors qu'il se reculait. Je me décalai et il ouvrit la porte pour partir lentement de la pièce. Sa présence en moins, je pouvais maintenant un peu mieux respirer. Mon cerveau c'était déjà fais un peu plus à l'idée qu'il était le prince Nyx. Mais une partie de moi restait sur mes gardes alors que je jouais avec lui et que nous nous taquinions. Une partie de moi était nauséeuse à l'idée qu'il soit le fils de Menevras. Et j'en étais malade pour lui, qu'il est dut naître, grandir et vivre dans cette famille. Je tournai sur moi même. L'odeur de Nyx était partout. Je m'approchai du bureau. Ses armes étaient éparpillées de partout dans un bazar monstre. Je furetais un peu partout et ne trouvai rien d'autres que des livres de guerre et de stratégie ainsi que des armes. Une chambre d'un commandant d'armées. Je tournai sur moi même et trouvai la salle d'eau. Je m'y engouffrai aussitôt. Un bain me ferait le plus grand bien. Je fis couler l'eau brûlante en remerciant intérieurement la déesse que les Vaïens ait une avancée aussi technique pour leurs ablutions. Je dénichai dans les habits de Nyx une grande chemise et un pantalon trois fois trop grands. Ils feraient l'affaire pour dormir. Bientôt, je me glissai dans l'eau bouillante et fermai les yeux d'aise. Je revins à moi quelques minutes plus tard. Déboussolée, je gesticulai dans l'eau un instant, tentant de retrouver mes esprits. L'eau était tiède et je me sentais bien plus reposée que je ne l'avais été depuis plusieurs jours. Je sortis de l'eau et me séchait. Je m'habillai rapidement. L'odeur de Nyx m'enveloppa. Je fronçais le nez et tentait de l'ignorer. Mais peine perdue. Je me secouai et aller directement dans le lit. Je tentai d'occulter le fait que c'était celui de Nyx. Celui de l'homme que j'avais appelé Abrax durant ces derniers jours. J'avais certes appris à le connaître, mais ces dernières heures n'avaient fait que me prouver mon erreur. Il restait un mystère même après en avoir beaucoup appris sur lui. Je m'allongeai sur les couvertures sans oser me glisser dessous. Me pelotonnant, je tentai d'endiguer le froid qui me traversait les os. La chaleur ambiante de la cité ne semblait persister que la journée. A peine le soleil c'était il couché que les températures chutaient. Mais, j'avais déjà enduré bien pire. Le sommeil ne tarderait pas à venir. Pourtant, je sentais mon cerveau en ébullition. Quand est ce que Nyx allait il revenir ? Comment Bellona, Arik et Valeryan m'avaient il trouvé à m'enfuir comme une enfant face à leurs révélations ? J'avais un frère. Un autre frère que celui que j'avais laisser derrière moi. Zahir. Mon cœur brûla à ce souvenir. Je me retournai. Une hybride. L'hybride. Menevras était il au courant ? S'il fallait réellement le sang d'un enchanteur de lumière alors aurai je suffit ? De quoi aurai retourné le rituel ? Je me tournai à nouveau. Comment pouvais je être une enchanteresse de lumière et avoir pareil monstre en moi ? Être un pareil monstre ? Mon sang de sorcelleuse peut être ? D'un seul coup je pensai a ma mère. Ma génitrice. Elle avait donc était une sorcelleuse mille ans auparavant. Était elle encore en vie ? Qu'était elle advenue après avoir mis au monde une enfant ? Après m'avoir enfanté ? Je me tournai pour la énième fois. Pestant, je repoussais les couvertures et me levai. Je sortis à grands pas de cette chambre et marchait dans l'étage sans but. Je passai un grand salon douillet et débouchai sur des couloirs. Les portes étaient fermées, je n'osai pas les ouvrir. Elles donnaient sûrement sur des chambres. Je rebroussais chemin. Je retournai dans le salon et m'avançai vers le côté s'ouvrant sur l'extérieur. Les grandes arches de pierre n'avaient pas de vitre. Les rideaux fins qui occultait la vue étaient rabattus sur le côté. Une douce brise faisait voler mes cheveux. L'esprit encore survolté, je fis les cent pas, là à la vue de quiconque passerait. Je remontai mon pantalon qui continuait de glisser sur mes hanches. Mes pieds nus, se serrèrent sur les épais tapis. J'avais de plus en plus froid. Je finis par m'affaler sur un fauteuil. Je laissai basculer ma tête en arrière. Je fermai les yeux et doucement, baissai les défenses que j'avais érigé dans mon esprit. Je tressaillis. Je sentais la bête encore tapie me guetter prête à sauter sur la moindre occasion. Je claquai la porte que je venais de créer. J'enfouis mon visage dans mes mains. J'ignorais comment j'avais pus réussir à dompter cette créature en affrontant le monstre d'ombre. L'espace d'une douce seconde je m'étais cru sortie d'affaire. J'avais même dit à haute voix que je contrôlais mes facultés. Mais c'était faux. A peine prononcées, j'avais sut que ces paroles étaient fausses.

Le Royaume perduDonde viven las historias. Descúbrelo ahora