☆ Ayden

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Encore une journée qui commence, encore un jour de cours, encore un enfer à vivre. C'est une boucle temporelle qui ne se finira jamais. Ayden espère qu'aujourd'hui ça soit la dernière fois qu'il vit tout ça, il en a marre.

Ayden se retourna dans son lit et engouffra sa tête dans ses draps, cette nuit encore il n'avait presque pas dormi à cause de ses cauchemars. Maintenant même chez lui, même dans la nuit, ils étaient là. Qui ça ? Ses harceleurs.

Ils étaient au moins huit, une bande de potes tous super populaires et aimés de tous. Depuis quelques mois déjà, enfin depuis qu'Ayden avait fait son coming out au lycée et qu'il avait affirmé vouloir changer de genre, ces populaires s'étaient amusés à lui faire des remarques. Puis ça avait évolué, maintenant ça pouvait aller jusqu'à se faire frapper, des insultes à chaque recoins du lycée et ça tout les jours.

Ayden n'en pouvait plus de toute cette transphobie qui le suivait dans toutes les salles du lycée, il voulait changer d'établissement mais il ne pouvait pas car rare sont les lycées qui font encore l'option qui l'intéresse vraiment.

Mais heureusement, les profs avaient accepté de le genrer au masculin et avaient accepté son nouveau nom. Mais ça s'arrêtait là, la direction fermait les yeux sur le harcèlement qu'il subissait même si il s'en était plaint plusieurs fois.

Il se leva de son lit avec dégout mais il était bien obligé d'y aller. Il alla se préparer et descendit manger quelquechose avant d'aller à l'arrêt de bus. Depuis quelques jours, voir même quelques semaines, il mangeait peu et ce matin encore il ne prit qu'un tout petit morceau de gâteau qui trainait là.

Il sortit dehors, il faisait froid ces jours ci, l'hiver était maintenant bien installé et bientôt, il neigerait doucement chaque matin. C'était la saison préférée d'Ayden, il pouvait observer la neige tomber pendant des heures, cela le relaxait et lui faisait oublier ses problèmes. Lentement, il commença à marcher dans la rue pour rejoindre son arrêt. Le jour se levait à peine, il faisait encore sombre dans les rues, tout était calme. Le matin était le seul moment où le jeune homme était tranquille.

Il mit sa musique en essayant de ne pas penser à ce qu'il allait encore se produire dans les couloirs et en cours. Il se demandait des fois si certains voyaient qu'il souffrait et qu'il était seul. C'est vrai, chaque matin en descendant du bus, il espérait pouvoir retrouver quelqu'un qui l'aimait un minimum comme tous les autres mais seul le banc au fond de la cours était là pour lui.

Le bus arriva quelques minutes après que le jeune garçon se soit assit sur le banc de l'arrêt. Il monta dans l'engin qui l'emmenait une fois de plus en enfer...

- Ah les gars regardez, y a l'autre morveuse ! Alors Emma, tu t'es enfin fait greffer une fausse teub ? dit Luc, l'un des harceleurs d'Ayden.

- Oh, bah alors, c'est pratique pour pisser ? Tu nous montres ? Rajouta Raph en arrivant derrière Ayden.

- Lâchez moi..., dit tout doucement Ayden.

- Hahaha, tu crois vraiment qu'on va te laisser t'en sortir comme ça sale merde, t'as même pas de couilles et tu te prends pour un mec.

- LAISSEZ MOI PUTAIN !

- Jeune homme, vous vous permettez de dire des gros mots dans l'enceinte de notre établissement, c'est inadmissible. Dans mon bureau, de suite, dit le proviseur en surgissant de nulle part.

Ah oui, petit plus. Ce lycée était très strict et le proviseur ne pensait qu'à sa bonne réputation. C'est aussi pour cela qu'il fermait les yeux sur le harcèlement. Bon sang, Ayden le détestait tellement ! Mais pour une fois il lui était reconnaissant de l'avoir fait sortir de ce mauvais pas, même s'il en amenait un autre.

Il s'ensuivit d'un long monologue où le proviseur sermonnait Ayden qui ne l'écoutait qu'à moitié, stressant déjà de devoir retourner en cours. Il savait qu'il n'allait pas s'en sortir aussi facilement des griffes de ses harceleurs.

Une fois les sermons finis, Ayden sortit avec une heure de colle qui se déroulerait le lendemain. Bon dieu qu'est ce qu'il avait fait pour mériter ça ?! Il avait juste essayé de se sortir de ce mauvais pas... Il traîna des pieds jusqu'à sa salle, les cours avaient déjà repris. Une fois la porte atteinte, le jeune homme se ravisa de toquer.

Il n'avait pas la force d'affronter les regards moqueurs de ses camarades et les questionnements des uns et des autres sur le lieu où il était. D'habitude il ne séchait pas mais là, s'en était trop, son moral était détruit alors que la journée ne faisait que commencer, il n'avait plus la force de combattre ce harcèlement. Il n'en pouvait plus...

Il tourna les talons et se dirigea à toute allure aux toilettes pour vomir le peu qu'il avait mangé ces derniers jours. L'odeur le dégoutait, il se releva et se rinça le visage. Le miroir renvoyait l'image d'un jeune homme qu'il ne reconnaissait pas, le visage trop fin pour son âge, les yeux meurtris par les nuits trop courtes, les bleus scindant ses bras. Plus rien n'allait, ni même physiquement. L'enfer se voyait sur son corps.

Il sortit en courant du lycée, il ne s'arrêta pas et escalada le portail avant de courir sans jamais ralentir jusqu'au pont le plus proche. Les larmes dévalaient ses joues, ses pensées se dirigeaient vers la mort. Une mort qu'il souhaitait désormais, plus rien n'allait, plus rien n'irait jamais, personne ne l'aimait, personne ne le respectait, il vivait déjà un enfer alors autant aller voir le vrai, après tout, c'est ce qu'il méritait, la mort.

Le vide, c'est tout ce qu'il voyait en cette instant. Il était absorbé par ce vide étrange en dessous de ce pont où les voitures semblaient être des jaguars. Il n'entendait plus rien, si, seulement des chuchotements de ses camarades disant toutes sortes de choses absurdes dans son sillage. Il était dans une sorte de transe bizarre, à observer le vide, accompagné de toutes ces stupides remarques discriminantes...

Ding

La sonnerie d'une notification le réveilla, et les joues trempées de larmes qu'il n'avait pas sentit rouler, il releva la tête et sortit son téléphone de sa poche pour composer un numéro sans même s'en rendre compte.

- Assistance d'aide et de prévention au suicide, j'écoute. Êtes-vous en besoin de parler ? Je suis là pour vous empêcher de sombrer, dites moi, dit l'opératrice à l'autre bout du fil.

- Est ce que la vie vaut vraiment la peine d'être vécu si personne ne nous aime pour ce que l'on est ?

- Ecoutez, la vie vaut toujours la peine d'être-

Un grésillement coupa la dame, un silence s'installa sur la ligne, puis un nouveau grésillement.

- Allo ?

- Allo ?

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1143 mots

Hello, voici le premier chapitre de cette coutre histoire sur le harcèlement et la discrimination pour le concours, est ce que ça vous plait pour l'instant ?

Kisses <3

✍︎ HELP US ᶜᵒⁿᶜᵒᵘʳˢWhere stories live. Discover now