𝗛𝗔𝗣𝗣𝗬 𝗡𝗘𝗪 𝗬𝗘𝗔𝗥 | 𝖦𝖮𝖩𝖮 𝖲𝖠𝖳𝖮𝖱𝖴

𝐋𝐞 𝐣𝐨𝐮𝐫 𝐝𝐮 𝐧𝐨𝐮𝐯𝐞𝐥 𝐚𝐧 ?

𝐇𝐀𝐏𝐏𝐘 𝐍𝐄𝐖 𝐘𝐄𝐀𝐑
𝗌𝖺𝗍𝗈𝗋𝗎 𝗀𝗈𝗃𝗈 𝗑 𝗒𝗎𝗆𝖾 𝗌𝖺𝗄𝗎𝗋𝖺

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CHAPITRE VIII

31 décembre 2005, 
vingt trois heures cinquante six.

LES DEUX ADOLESCENTS POUSSENT

un cri simultané lorsque les lumières de l'ascenseur clignotent et que celui-ci se remet tout à coup en marche. Dans une hâte commune, ils se lèvent et se mettent face à face, le sourire aux lèvres.

« Il re-fonctionne ! » s'exclame Gojo, le sourire aux lèvres.

« T'es vraiment obligé de tout commenter... » pouffe Sakura.

Ils observent les portes s'ouvrirent et soupirent d'aise, mais alors que celles-ci étaient sur le point de se refermer, le blanc se dépêche de se placer entre elles et de les maintenir ouvertes. La noiraude lui fait passer ses sacs un par un, avant de prendre son propre sac ainsi que sa veste, vérifiant qu'elle n'a rien laissé derrière elle et sort de l'ascenseur. Elle se retourne vers lui et souffle un bon coup, ce dernier l'imitant, avant que les deux sursautent et virevoltent à la vue d'une vieille dame en peignoir rose, des chaussons de la même couleur ainsi que des bigoudis sortir de chez elle, tenant son chat noir dans ses bras. Elle sourit tendrement et Satoru ne put que la reconnaître. C'était la dame qui n'a pas voulu lui ouvrir la porte...

« C'était vous !... » s'exclame-t-il.

« Je savais que j'avais entendu du bruit dans l'ascenseur. » rit la grand-mère. « J'ai appelé la feignante de concierge pour lui dire de remettre en marche l'électricité de l'ascenseur. »

« Merci beaucoup, madame. » répondit poliment Yume qui inclina son dos, fameuse forme de respect japonaise.

« Oui, merci. » fait Satoru en s'inclinant à son tour.

« Ce n'est rien, voyons. Aller, bonne année, les jeunes. » elle tourne les talons et ferme derrière elle. 

Gojo reprenait ses sacs en main et Yume se recoiffa d'une main. Leurs regards s'échangèrent. Ils rirent brièvement.

« L'appartement d'Alina est là-bas. » dit-elle en pointant du doigt l'extrémité gauche du couloir. « Je pense repartir par les escaliers après... »

« Tu m'étonnes. » répond Satoru, souriant. « Celui de Suguru est là bas. » dit-il en pointant du doigt l'extrémité opposée. « Tu veux qu'on s'échange nos numéros? »

Un silence se fait entendre. 

« Pas besoin. » elle hoche la tête négativement. « Je suis sûre qu'on se reverra. »

« Y'a rien qui le garantit, pourtant. »

« J'ai une intuition. » Yume sourit tendrement, et le plus sincèrement possible. « J'étais sérieuse, tout à l'heure. Je suis vraiment contente de t'avoir rencontré. J'espère que ça ira pour Suguru. Sache que je penserais à toi à chaque nouvelle année. »

Satoru lui sourit à son tour. Il ne peut s'en empêcher. Il lâche ses sacs et la prend dans ses bras. Une étreinte chaleureuse qui scelle cette promesse de se revoir. C'était naturel. Il avait besoin de ce contact physique comme si cela lui garantirait de revoir Yume. Après tout, il sait qu'elle ne reviendrait jamais dans ce bâtiment après cette soirée — par rapport à Alina. La noiraude se tend mais enroule finalement ses bras autour de lui, fermant les yeux et posant son menton sur son épaule. Ils se détachent finalement, le cœur embaumé d'un sentiment d'affection tendre.

« Ce n'est pas un adieu. » annonce Satoru en attrapant ses mains délicates dans les siennes, paume contre paume, leurs doigts s'entrelaçant doucement. « Après tout, les âmes sœurs ne se perdent jamais vraiment de vue. »

Âmes sœurs.

Ces mots si simples vibraient en Yume comme une évidence. Un fil s'était tissé durant cette soirée. Un fil qui continuera de s'étendre jusqu'à ce qu'ils soient adultes. Ce fil prendra sûrement des formes différentes, il ne sera pas toujours droit, se détachera en deux parties différentes, il manquera même plusieurs fois de se détruire, mais il sera toujours là. Le fil des âmes sœurs. Le fil si fragile mais indestructible de la confiance. 

La noiraude hoche la tête et manque de laisser échapper une larme mais la ravale. Elle lâche les mains du blanc, à contre coeur, et lui fait signe de la main, les lèvres tremblantes, se retournant et se mettant à marcher vers l'appartement d'Alina. Lui aussi, lui fit un signe de main, avant de rattraper ses sacs et de se mettre à marcher vers l'appartement de Suguru, les pupilles brillantes.

C'est fou comme chacun s'est attaché à l'autre si brusquement et fortement. C'est peut-être ça, les âmes sœurs. 

« On se reverra. » chuchotèrent-ils en chœur, ouvrant la porte et y pénétrant. 

Trois...deux...un...

Bonne année !

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