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La nuit était tombée depuis un moment sur la ville de Sumeru. Toute la région était exposée à une période de pluies violentes qui rendaient les rues glissantes et innondées , ce qui réduisait la visibilité humaine de manière considérable et rendaient les sorties extérieures bien difficile. Tous les habitants étaient rentrés chez eux après l'annonce d'un dangereux déluge, prévu pour cette nuit, via l'utilisation exceptionnelle de l'Akasha. C'était l'archon elle même, avec l'aide du Grand Sage par Interim, qui avait averti son peuple. Pourtant un jeune homme courait sur les pavés glissants malgré le temps désastreux. Ses vêtements étaient trempés et déchirés à cause de ses nombreuses chutes sur le sol instable. Un bon nombres d'égratignures ensanglantées et de bleus pouvaient être aperçus sur les parcelles de peau visible. Ses cheveux blonds étaient plaqués sur sa tête et ses yeux carmins peinaient à voir la route qu'il empruntait dû à la pluie violente.

« Je ne vais plus être la lumière du Kshahrewar et briller bien longtemps si ce déluge continue ! » pensa le jeune homme avec une pointe de panique dans le regard.

Son client actuel n'avait point voulu l'héberger malgré le déluge et les heures tardives qu'il avait fixé pour leur rendez-vous. Malgré son statut de plus grand architecte de Sumeru, le génie du darshan Kshahrewar, Kaveh ne vivait pas la vie que tout le monde croyais. Son plus grand projet l'avait plongé dans une dette interminable, ses clients l'exploitaient pour seulement un tiers du salaire à la fin et il n'avait jamais le temps de se reposer. Et le voir courir ainsi vers son domicile actuel sous un déluge monstrueux alors que tout le monde était au chaud chez soi  ne faisait que confirmer sa précarité.

« Alhaitham j'espère pour toi que tu n'as pas fermé la porte à clé après avoir osé prendre les miennes ! » jura-t-il intérieurement.

Il trébucha une nouvelle fois, sa semelle glissant sur un pavé plus rond que les autres. Kaveh n'avait plus la force de réagir et s'écroula misérablement, face contre le sol. La pluie dégouilanait sur son visa so ge tandis que sa bouche laissait passer un gémissement plaintif. Il sentait le sang couler sur sa joue, avertissant d'une nouvelle écorchure.

« J'espère que ce n'est pas une blessure à la tête. Sinon je serai bien embêté pour mes projets à venir. » réussi-t-il a penser alors que seul la douleur et le bruit violent de la pluie résonnaient dans son cerveau.

Il se releva après avoir de nouveau ressenti le froid glacial de l'eau s'infiltrant dans les moindres recoins de sa peau. Il marchait à l'aveuglette, priant pour que la prochaine maison sur laquelle il tombe soit la bonne. L'architecte tituba encore une vingtaine de minutes dans l'inconnu avant de tomber sur le palier de la demeure de son colocataire, qui serait peut être aussi la sienne si il arrivait à payer tous les loyers qu'il a en retard. Il leva sa main jusqu'à la poignée dans un mouvement las et exerça  un légère pression dessus. Par ce qui était pour le jeune homme un miracle, la porte s'ouvrît dans un grincement distinctif. Kaveh se dépêcha de rentrer et soupira de soulagement quand il sentit la douce chaleur de l'intérieur l'envelopper. Alhaitham n'avait pas l'air d'être dans les parages ce qui l'arrangeait fortement. La dernière chose qu'il voulait c'était que son colocataire le voit dans cet état. L'architecte se dirigea vers la chambre le plus discrètement possible, rêvant d'une douche brûlante et de bandages. Il ferma la porte et s'avachit sur la chaise de son bureau. Il avait mal partout et le soudain changement de température le faisait frissonner. Il décida donc de fermer les yeux un instant après avoir salué Mehrak.. Il ne parvenu pas à les rouvrir et perdu toute notion de l'espace où il était.

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Alhaitham eut un léger sursaut lorsqu'il entendit un bruit sourd. Il fronça légèrement les sourcils et leva les yeux de son livre un instant. Il était censé être seul à la maison ce soir. Son cher colocataire avait été appelé par un client à la dernière minute et devait donc passer la nuit là-bas conformément aux instructions de Nahida et lui-même. Il était censé pouvoir passer une soirée tranquille sans nuisance sonore quelconque. Alors d'où venait ce bruit sourd ? Le Scribe décida de ne pas s'en préoccuper et replongea dans sa lecture. Mais quelques minutes plus tard, un nouveau son troubla sa concentration. Cela ressemblait à des bip robotiques.

Enrhumé | HaikavehWhere stories live. Discover now