Le bal des fous (Hanma Shuji)

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ATTENTION : cet OS peut-être dur à lire pour les personnes fragiles psychologiquement. On parle d'alcoolisme, de s'attacher à son plan cul, de slut shaming, bref c'est pas joyeux.

Il s'agit d'une song fic sur la chanson "Le bal des fous" de Columbine que je vous conseille vivement d'écouter avant en regardant les paroles ou pendant. 


J'ai toujours vécu dans l'idée de croiser mon prince charmant au détour d'un café. On apprendrait à se connaître jour après jour, on vivrait les plus belles aventures du monde et on aurait plein d'enfants. Je pensais pas baiser le premier inconnu qui m'aborde lors d'une soirée. Et encore moins qu'il revienne dans mes draps tous les vendredis.

— Va-t-en ; reviens

quand tu souffriras vraiment

Le va et vient résonne encore dans mon appartement.

— Eh, mon amour. Je souffre toute la semaine de pas te voir. Mon cœur se tord quand je pense au fait que je peux pas mordre tes petites fesses.

— Me parle pas d'amour, j'me rappelle d'hier soir... Toi non.

Hanma Shuji est étendu sur mon matelas dépourvu de drap, son torse nu à moitié couvert par la couette. Un mince rayon de soleil se glisse à travers les stores cassés et révèle la poussière qui flotte au-dessus de sa peau étonnamment douce. Les cheveux sales, l'air fourbe, il ne semble pas se soucier des très longues mèches blondes qui frôlent son nez. Je sais qu'il les avait courts dans sa jeunesse. Enfin, j'en sais rien. J'étais pas là. J'aurais aimé. Peut-être.

— T'as vu tout l'alcool que j'avais dans le sang ? C'est encore étonnant que je me sois souvenu d'où j'étais en me réveillant. Enfin, si tu buvais pas des bières à la cerise de lopette, tu comprendrais.

— J'aime pas l'alcool.

— Moi non plus, chéri. Je bois pas pour le goût.

Putain d'alcoolique, je me dis. Puis je me rappelle que ça se fait pas trop de dire ça. Peut-être qu'il l'est vraiment et qu'il en souffre. Je sais pas. Je le connais pas. On se voit toutes les semaines, mais on n'est encore que des inconnus ; c'est une sorte de règle silencieuse qui régit le monde des plans cul. Et dans ce microcosme, je suis la reine des connes.

— Qu'est-ce que tu cherches à oublier ?

Il rit à peu près. Il a plus l'air de glousser pour me faire passer pour une idiote que par hilarité, ça ressemble à un doublage de film américain. J'aime pas quand il se fout de ma gueule. Je préfère quand il loue ma beauté et... y'a pas beaucoup d'autres compliments qu'il connaît. Jolis yeux, belles fesses, délicieux seins, splendides hanches, cuisses à croquer. Je dis à mes amies qu'il sait pas s'y faire, qu'il est maladroit, mais je sais qu'il en a juste pas grand chose à faire du reste. Au moins, c'est une constante stable : tant que je suis jolie, il reste.

— C'est quoi cette question, t'es une psy ?

Je souffle bruyamment et tourne sur moi-même pour lui montrer mon dos ; ça marche à tous les coups, c'est comme si je tirais sur une laisse. Il m'attrape dans ses bras et pose son menton sur mon épaule. Il est tellement grand que ses pieds dépassent de mon lit. Le matelas est rugueux, la couette fait des peluches, et je transpire tellement qu'on dirait que je me suis pissée dessus, mais je ne compte pas mettre les pieds au sol avant une bonne heure. Finalement, il se décide à répondre.

— Je sais pas, moi. J'ai déjà tout oublié. Je bois tellement que je me souviens pas de ma propre vie. Qu'est-ce que je faisais y'a un an ? Aucune idée. Je sais plus l'adresse de mes parents, ça fait un bail que je les ai pas vus. Des fois j'oublie que j'ai un taff. Je sais pas pourquoi ils me gardent.

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⏰ Dernière mise à jour : Sep 30, 2023 ⏰

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