Chapitre 2 : La rentrée

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« BIP! BIP! BIP! BIP! » mon alarme retentit si fort que je me réveille de mon sommeil en un éclaire. Je l'éteint rapidement et je réfléchis à ma vie encore la tête dans le cul. Je me lève difficilement de mon lit et je me douche pendant des plombs en repensant à ma vie de merde. J'ai pas envie de retourner en cours et encore moins dans une nouvelle école avec de nouveaux profs mais surtout de nouvelles têtes. Je déteste le changement au plus au point et ma mère a décidé de me faire la misère jusqu'au bout.
Bref, je ne prends aucun petit déjeuner sinon je vomis tout. Et c'est avec le ventre vide habituel que je me rend au lycée. J'y vais à pied vu qu'il est tout près et je vois pleins de gens d'à peu près mon âge se retrouver de plus en plus nombreux sur mon chemin. On se retrouve finalement tous entassés dans la coure à attendre qu'on nous attribue nos classes. Ça me regarde de partout comme si j'étais une bête de foire, je sais pas ce qui leur choquait le plus, le fait que je sois typée, mon style un peu baddie ou le fait que je sois nouvelle. Après ils doivent tous se connaître tellement ce village est minuscule et voir une fraîcheur comme moi ça doit être du nouveau pour eux.

On appelle enfin mon nom et je rejoins ma nouvelle classe. Bon, sans être surprise y a que des blancs mais c'est pas grave je m'y suis faite en posant les pieds dans cette maudite ville. Pas que j'ai quelque chose en particulier contre eux mais un peu de diversité ça ne fait pas de mal. On nous fait ensuite le fameux discours de pré-rentrée en nous racontant de la merde et en ajoutant cette fois que nos parents avaient déboursé une somme astronomique pour qu'on ait les fesses collées à ces foutues chaises dures. Est-ce que j'ai assez rappelé que j'étais au lycée Sainte-Céline, une école catho et privée ? Et qu'en plus de ça cette année c'était l'année du bac ? En tout cas ça m'a tellement saoulé que ça m'a donné envie de pisser et je lève la main pour demander la permission.
Je sors de la classe après que ma prof ait accepté et je cherche rapidement les toilettes avant de tout ça ne finisse mal. Je me retrouve donc devant des toilettes mais il n'y avait aucune indications apparentes pour démarquer le côté fille et le côté garçon, bon tant pis ça devait être des toilettes mixtes. Je pousse la porte et je me précipite pour me soulager. Ça faisait un bien si fou que j'avais oublié que j'étais à l'école, je pousse un « aaaaaaah » et je sors de la cabine. Je me lave soigneusement les mains et les sèche de même.
Au moment de tirer la porte pour en ressortir je tombe nez à nez avec un garçon qui me regarde de haut en bas et qui me dit sèchement « Tu fous quoi là ?». Mais, est-ce qu'on est aigri comme ça? Je sais pas pour qui il se prenait ce p'tit connard mais je voulais juste le démarrer avec sa tête de concombre de mer. Et pour ma défense je pouvais pas savoir que c'était chez les garçons vu que cette école est mal foutue.

Je lui réponds « Comme c'est les toilettes à ton père, tu lui diras de mettre des panneaux hein ? »
Je le laisse sur cette réponse et je pars sans me retourner. Je regagne ma classe et suis à nouveau les blabla incessants de la prof.

Comme la pré-rentrée ne durait que 1 heure, on rentre immédiatement à la maison par la suite et la bonne nouvelle c'est qu'on avait le reste de la semaine de libre. Ugo était partie bosser à la mairie et comme maman était femme au foyer, elle s'occupait de la maison donc je pouvais passer plus de temps avec elle quand je n'étais pas en cours. Parce qu'avant de rencontrer Ugo, maman et moi vivions un peu à la dure et elle devait enchaîner deux boulots pour payer les factures et tout, ce qui fait que je ne la voyais jamais. Je la rejoins dans la cuisine où elle commençait à faire à manger pour ce midi.

« - Maman on est libre toute la semaine, est-ce que je peux aller faire du shopping à Châtelet avec Anaïs et Sam cet aprem ?

- Oui mais tu iras après manger et tu rentres avant 20h.

- C'est compris chef ! »

Je monte dans ma chambre pour enfiler une tenue plus adaptée pour la capitale parce que flemme de ressembler à rien alors que je me rends sur la place des influenceurs. Puis je redescends à la cuisine pour donner un coup de main. Le temps passe sans qu'on ne se rende compte et Ugo rentre pour déjeuner avec nous avant de repartir de plus belle. Et je fais de même en prenant direction vers la petite gare. J'attends sur le quai et qui voilà-je (faut avoir la réf) ? Le connard de ce matin. Il voit que je l'ai vu et je le regarde super mal pour lui montrer que je l'avais pas oublié. Le train arrive et je monte sans plus attendre.

Une bonne demie-heure plus tard j'arrive à Gare de l'Est et je prends le métro 4 direction Châtelet-les-Halles où j'avais rendez-vous avec mes copines. On se retrouve toutes sourires et on se prend dans les bras, je les avais pas vu depuis 1 semaine mais ça comptait pour 1 mois tellement le temps passait lentement dans l'autre trou à rat.
Nour, je la connais depuis la CM2, c'est une belle marocaine à la peau matte et aux cheveux densément bouclés, c'est la goofy du groupe, elle est vraiment trop à l'aise et elle a peur de personne. Quand à Sam c'était ma voisine avant que je déménage du coup je la connais depuis presque toujours, c'est une camerounaise d'origine, elle est très grande de taille et elle à un corps élancé, un vrai mannequin même si elle ne veut pas le reconnaître. Elle aime trop prendre soin de son entourage c'est vraiment un amour, bref, c'est la maman du groupe. Elles me racontent toutes leurs aventures de pré-rentrée qui avaient l'air incroyable parce qu'elles étaient toujours dans mon ancien lycée et dans la même classe et cette année y avait beaucoup de nouveaux, dont des tiktokeurs super beaux.
On fait en même temps le tour du centre commercial et comme d'habitude y a des micro-trottoir, des cercles de danse, des BDG et des BDH bref c'est Châtelet quoi.
Je m'achète deux-trois ensembles et mes copines achètent des paires ces bourgeoises.
On passe au footlocker pour faire un coucou à Kéraïm, le frère de Sam. Bon c'était plus parce qu'elle voulait lui taxer des sous mais moi ça ne me déplaisait pas non plus de le voir, j'avais vite fait un faible pour lui mais bon c'était un secret mdrrr. Il était grand, pas trop musclé, il avait une voix grave et un regard perçant en plus d'être une douceur. Elle me tuerait si elle savait mon petit secret du coup je me suis toujours gardée de lui dire, que son frère, je le mariais quand il voulait.

« - Comment vont les deux femmes de ma vie ? Dit-il en nous regardant Nour et moi avec un large sourire.

- Laisse mes copines tranquille sale pointeur. Rétorqua Sam sur un ton agacé.

- Casse toi de là mocheté.

- Bref maman elle a dit que tu devais me passer 20€.

- Heu non j'suis pas la banque de France

- Ah tu veux jouer à ça ?

- Bah ouais y a quoi ?

- Maman elle sait que le voleur qui était monté sur le balcon à 4h du mat' samedi dernier c'était toi ?

- Eh vas-y vas-y.. »

Il lui tend un billet sur ces mots et nous salue rapidement avant de disparaître à l'arrière boutique. Sam lâcha un rire de méchant avant de quitter les lieux. On fini notre petite balade en buvant des bubble tea financé par Kéraïm et elles me raccompagnent à la gare. On se quitte toutes tristes et je prends la ligne de retour.

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⏰ Last updated: Sep 26, 2023 ⏰

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Les garçons du 77 sont comme çaWhere stories live. Discover now