Chapitre 32 / Premier rendez-vous d'affaire

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Darius avait levé un sourcil interrogateur. Lupita n'avait rien de romantique en tête. Elle abordait leur future relation avec la rigueur et le pragmatisme d'un général en campagne. Pas d'hésitation. Elle avait réfléchi à ce qu'impliquait la proposition. Alors que lui, n'avait pas pensé à ça. Les tenues...

— Si vous me laissez deux secondes, je pourrai répondre, dit-il finalement en réfléchissant à toute vitesse.

— Vous n'y aviez pas pensé ? C'est ça ?

— Pas exactement. J'imaginais que vous aviez...

— Non, je n'ai pas. Je ne suis pas ce genre de fille. Et je ne peux pas non plus emprunter des vêtements à mes amies. Leur style ne vous conviendrait pas. À moins que vous n'aimiez les styles gothique lolita et sportive branchée ?

— Hum... non. Je vais vous ouvrir une carte à plafond illimité. Vous n'aurez qu'à acheter deux trois trucs.

— Plafond illimité ? Vous rigolez ? Vous me la jouez pretty woman ? Pas que ça me déplaise, mais franchement ! Et puis, de cette manière vous ne saurez pas ce que j'achète exactement. Visuellement, j'entends. Et si ça ne vous plaît pas ?

— Vous n'attendez pas que je vienne faire les boutiques avec vous, quand même !

— Non, non... mais le jour où je les fais, il faudrait que vous me donniez votre avis par photos interposées. Parce que je ne sais pas ce qui conviendra le mieux, moi.

— À vous entendre, vous habiller pour faire semblant d'être ma fiancée tient du challenge.

— Ben... c'est à peu près ça, quand même. Je ne sais pas si vous avez remarqué... probable que non, mais je n'ai pas trop le style vestimentaire de la petite amie bien sous tous rapports.

Contrairement à ce que la jeune femme supposait, Darius avait très bien remarqué qu'elle s'habillait comme un sac. Mais il l'avait aussi vu en cheerleader. Il savait donc ce qu'elle pouvait obtenir avec quelques efforts et des vêtements plus féminins.

— Je ne pensais pas que vous habiller de la sorte était la preuve d'un handicap manifeste concernant la mode et les vêtements.

Lupita soupira. Ça n'était pas qu'elle n'aimait pas faire les boutiques... mais si, en réalité, c'était tout à fait ça ! Elle détestait entrer dans ces antres souvent bondés de folles furieuses, prêtes à tout pour le dernier pantalon à la mode ou le top dernier cri ! Elle détestait devoir essayer ! Elle détestait choisir entre plusieurs couleurs, plusieurs coupes... Merde ! Elle était sa mère, en fait ! Après ce constat consternant, elle n'était pas loin de penser qu'elle aurait mérité une prime supplémentaire, rien que pour le désagrément qu'allait lui procurer cette partie du contrat.

— Ça n'est pas ma tasse de thé.

— Toujours mieux à faire ?

— Que traîner dans les boutiques ! Ça, c'est sûr ! s'exclama-t-elle en souriant.

— Très bien. Le jour où vous ferez les boutiques, avertissez-moi par un message. Je tâcherai d'être disponible pour donner mon avis.

— Il faudra combien de tenues ?

— Et si vous commenciez par une ou deux, soupira-t-il lassé de cette conversation qu'il trouvait franchement sans intérêt.

Il était à peu près sûr que personne de son cercle proche ne se focaliserait sur ce que porterait sa « fausse » fiancée. Quoique...

— Ok. Ça, on va dire que c'est bon, checka-t-elle encore. Bien, passons au contrat lui-même. Je n'ai rien vu d'inattendu ou de mal formulé. J'ai juste besoin d'une dernière précision, concernant la nature de cette fausse relation. Nous nous verrons à des dîners ou des évènements, c'est bien ça ?

— Oui. En effet.

— Cela impliquera une intimité réduite... genre, prise de main en public, sourire extatique et collage temporaire.

— Collage temporaire ?

— Oui. Je me mets près de vous et je vous enlace la taille ou simplement le bras.

— Inutile d'en faire trop. Je ne suis pas du genre démonstratif. Il ne sera donc pas nécessaire que vous le soyez outre mesure.

— OK. Pas de collage temporaire. Ça me va aussi. Et nous sommes bien d'accord qu'il n'y aura rien de plus question intimité ?

— Qu'est-ce que vous voulez qu'il y ait de plus ? Nous n'avons pas l'habitude de baiser en public dans notre famille, si c'est de ça dont vous parlez. Il ne s'agit que de dîners ou de soirées !

— Ok. Alors, on est d'accord. Tout est bon pour moi. Voilà votre exemplaire. Bien. Je vais y aller alors, dit Lupita en se levant à regret.

Elle n'avait même pas touché au café qu'il avait posé devant elle et qui dégageait pourtant une odeur bien agréable.

— Pas si vite, dit-il alors en prenant le document signé.

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