Chapitre 3 : A smooth operator but not so smooth talker

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A quel moment décide-t-on de démissionner ? Quand les horaires de travail sont insurmontables ? Quand on est mal payé ? Quand nos collègues sont affreux ? Edith ne vivait rien de tout ça et pourtant elle hésitait entre poser sa lettre de démission dans la seconde et continuer sa journée. L'estomac noué elle fixait son écran et les messages de désespoir envoyés par ses deux amies. Après quarante six appels et trois cent quatre vingt dix messages sans réponse, la blonde avait du se résoudre à frapper à la porte du pilote espagnol. Mais puisque le destin s'acharnait à lui rendre la vie difficile, là encore, le pilote n'avait pas daigné lui répondre. Pourtant il était bien là, Edith en était certaine, elle pouvait entendre les jappements de son chien de l'autre côté de la porte. 

- Carlos ! Si tu ne m'ouvres pas tout de suite j'appelle Lys pour qu'elle vienne t'hurler dessus !

S'il pensait pouvoir se débarrasser d'elle aussi facilement il n'était pas au bout de ses surprises. En effet la blonde avait dans son champ de vision une fenêtre grande ouverte qui n'attendait qu'une chose être utilisée. Par acquis de conscience elle frappa une dernière fois à la porte. La maison restant toujours aussi silencieuse, Edith se résigna a faire son sport de la journée non sans avoir prévenu ses deux compères de ses projets. Noëlle la nargua en lui envoyant un selfie d'elle et Matt, la toute nouvelle pilote d'Alpha Tauri, en train de déguster un sorbet au soleil. Lys quant à elle proposa de la rejoindre pour brûler du pilote. 

Edith n'était pas particulièrement du genre sportif, tout le contraire, ayant délaissé la danse à ses dix ans, elle préférait maintenant nettement se blottir dans un fauteuil en compagnie d'un livre avec du chocolat. Les courbatures et la transpiration, non merci, pas pour elle, au grand dam de son frère aîné pour qui le sport était une seconde nature. N'ayant pour compétence en escalade que ses maigres cours d'EPS au collège, avant qu'elle ne soit dispensée complètement à cause d'entorses à répétition, Edith entreprit de s'agripper à la gouttière afin d'atteindre la fenêtre du premier étage.  

Quatre presque chutes plus tard Edith réussit à se hisser par la fenêtre remerciant tous les dieux d'avoir choisi de mettre un pantalon ce jour là. Elle n'était pas assez payée pour ça, sa manager avait intérêt à lui donner une augmentation. Entre poster du contenu sur les réseaux sociaux de Ferrari et rentrer par effraction dans la maison de leur pilote il y avait un monde. Soufflant comme un bœuf asthmatique, Edith se lança dans sa chasse à l'homme. 

Elle ne mit pas longtemps à deviner sa position en entendant les paroles de la chanson préférée du pilote émaner de sa salle de sport. D'humeur vengeresse Edith se glissa discrètement dans la pièce se saisit du téléphone du pilote concentré sur sa course, un casque vissé sur les oreilles ignorant tout de sa présence, et changea sa musique pour la bande son de vendredi treize. La réaction ne se fit pas attendre et le pilote se retourna mortifié vers son téléphone laissant échapper un petit cri étouffé, sous les éclats de rire de la blonde. 

- Oh mon dieu si tu voyais ta tête ! Tu ressembles à un blobfish !

Carlos dont le rythme cardiaque peinait à retrouver une allure convenable, lui lança sa serviette dégoulinante de sueur au visage. Ce qui eut le mérite de faire décamper la blonde de plusieurs mètres en arrière.

- Ça va pas ?! C'est répugnant, couina la blonde au bord du malaise. 

- Dit celle qui s'amuse à me foutre la trouille ! Tu veux me faire avoir une crise cardiaque ?!

- Si tu m'avais ouvert la porte on n'en serait pas là ! Non, mieux, si tu avais daigné répondre à ton téléphone j'aurais même pas eu besoin de venir à ta porte ! 

Sentant la main forte lui échapper, Carlos se renfrogna et la toisa du regard. L'espagnol croisa les bras et s'appuya contre le mur ayant bien l'intention de garder le silence. Edith soupira et puisa en son fort intérieur le peu de patience qu'il lui restait à dépenser de la journée. Usant du ton le plus mielleux dont mère nature lui avait fait cadeau, Edith entama la discussion. 

- Carlos, trésor, je ne suis pas là pour me disputer. Juste mettre les choses au clair. 

- Mettre quoi au clair ? Je suis responsable de ce que disent les autres maintenant ? Non, pardon, de ce que like les autres ? 

- Donc tu n'étais pas au courant ? 

- Non, enfin, je savais qu'ils étaient convaincus du favoritisme pour Leclerc et qui ne le serait pas ? C'est gros comme une maison. Mais je ne leur ai jamais demandé de laver leur linge sale en public.

- Leclerc n'est pas le pré-

- Oh je t'en pris ne me prends pas pour un idiot, il suffit de voir un seul gp pour le comprendre. 

Ne sachant pas quoi répondre au pilote, Edith lui tapota l'épaule maladroitement tout en respectant une distance de sécurité afin que ses vêtements ne se retrouvent pas imbibés de la transpiration du brun. 

- Carlos, tu sais quoi ? Tes thirst trap sont mes préférés à poster. 

L'espagnol laissa un ricanement s'échapper de ses lèvres arquées d'un léger sourire.

- Je suppose que tout n'est pas perdu alors. 

Soudain la porte d'entrée se mit à trembler sous les coups enragés d'un nouvel arrivant. Carlos lança un regard perdu à Edith qui détourna les yeux. Sifflotant innocemment, les mains nouées dans le dos Edith recula de quelques pas avant d'avouer au brun que Lys avait décidé de les rejoindre. Le pilote fut parcouru d'un sursaut d'angoisse, qui ne fit que s'empirer quand la voix de Lys se fit entendre. 

- Je te jure Carlos putain de Sainz que si tu ne m'ouvres pas tout de suite la porte je vais te faire bouffer ta commode par le nez ! 

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• Par Aphrodite

ᴏʟʏᴍᴘɪᴀ ᴄʀᴇᴀᴛɪᴏɴ

𝐅𝐞𝐫𝐫𝐚𝐫𝐢 𝐠𝐢𝐯𝐞𝐬 𝐲𝐨𝐮 𝐡𝐞𝐚𝐝𝐚𝐜𝐡𝐞 ⸢ 𝐅𝐨𝐫𝐦𝐮𝐥𝐚 𝐎𝐧𝐞 ⸥Where stories live. Discover now