8- Girlhood

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J'ouvre les yeux, le monde autour de moi tourne à une vitesse à me donner la nausée, je me redresse sur les coudes, je suis allongée sur un lit qui n'est pas le mien, la nuit est tombée et personne à mes côtés, les bips constants des machines à mon chevet résonnent en écho dans ma tête. Je laisse ma tête s'enfoncer dans l'oreiller dur et m'effondre, chaudes et salées, mes larmes coulent le long de mes joues jusque sur mes lèvres. J'entends la porte de la pièce s'ouvrir dans un grincement désagréable. Une grande femme aux cheveux noirs et la blouse blanche s'approche de mon lit, une tablette entre le coude. Elle me sourit tendrement, j'y trouve un certain réconfort. Elle se saisit d'une chaise qui était au côté de mon lit. Elle s'y installe et soupire

- Melle Hudson, commence-t-elle en marquant une longue pause

Des frissons parcourent mon dos et mes bras en entendant le nom de mon père, une dernière larme coulent sur mon visage.

- Je me présente, je suis Evelyn Portman, tu sais pourquoi tu es ici ?, me questionne-t-elle

Aucun mot ne sors de ma bouche, je suis comme figé par la peur et l'incompréhension

- Tu as été transporté ici, dans cet hôpital par un jeune homme, un certain Billy Loomis, tu as fait un malaise assez... important, m'annonça-t-elle
- Où est-il ? Où est Billy ? lançai-je en me redressant brusquement
- Il vous attends malheureusement votre génitrice refuse que celui-ci ne vous approche, je suis désolée mais vous êtes mineur et son accord, je ne peux pas le faire entrer, me dit l'infirmière avant de me laisser avec mes pensées

Après seulement quelques petites minutes de solitude, la porte se mit à grincer une nouvelle fois. J'espère reconnaître la silhouette de mon copain mais je m'aperçois que trop bien la chemise en dentelle rouge de ma mère passée le pas de la porte. Elle se tient face à mon lit, des larmes perlent au creux de ses yeux, ses cheveux sont détachés et en bataille et des cernes foncées prônent sous ses pupilles bleues. Je ne lui adresse pas la parole et elle n'a pas l'air de vouloir le faire non plus alors on reste là, nous regardant dans le blanc des yeux, de la tristesse et de la déception dans son regard, du dégoût et de la haine dans le mien.

- C'est de ta faute et tu le sais, lui dis-je finalement après un long moment
- Je sais, me répondit-elle en s'effondrant au pied de mon lit
- T'as pas le droit de pleurer après tout ce que tu m'as fait maman, ajoutai-je n'osant même pas la regarder vider ses émotions sur la couette
- Je suis désolée ma chérie, continua-r-elle de répéter à bout de souffle pendant que je la rejoignit dans cette tempête de pleurs.

*flashback 2 ans en arrière*

Une autre dispute a éclatée, depuis ma chambre, j'entends leurs cris, la verrerie se briser de partout, des pleurs et tout ce cocktail atomique qui me fait perdre patience. Je suis allongé sur mon lit, je prie pour ne retrouver aucun de mes parents dans une marre de sang, une balle logée dans la tête ou un couteau planté dans le buste. La porte d'entrée claque, signe que mon père est parti se bourré la gueule dans un pub ou baiser une pute dans une chambre d'hôtel pas trop cher. À vrai dire, je m'en fous, ce qui m'inquiète c'est d'être seule avec ma mère, à chaque dispute, elle vrie complètement, je me souviens qu'un jour, après un dispute, elle m'a emmener au parc avant de me laisser seule sur le bord de la route, j'avais seulement cinq ans, je me souviens avoir passé la moitié de la nuit sous un arbre enroulé dans ma doudoune avant que ma mère ne vienne me récupérer en pleurant et ne cessant de s'excuser. Depuis je fais pas mal de crises d'angoisses mais je préfère le garder pour moi, j'ai d'autres problèmes à régler. Après une dizaine de minutes, j'entends ma mère, toujours hors d'elle, se diriger vers ma chambre. Je me lève pour fermer ma porte à clé et tenter lui échapper mais elle défonce littéralement ma porte avant de m'agripper violemment par les bras, plantant ses ongles dans ma peau.

- SI J'APPRENDS QUE TU FRÉQUENTES N'IMPORTE QUEL HOMME, JE TE TUE TU M'ENTENDS, hurla-t-elle en me secouant avant de me jeter à l'autre bout de ma chambre comme si je n'étais rien qu'un déchet à ses yeux

Je sens ma poitrine se comprimer douloureusement, elle quitte ma chambre en hurlant et cassant tout sur son passage. Je me lève en passant mes mains sur mes bras avant de saisir ma doudoune et de partir par ma fenêtre. Je cours pendant presque une heure, la nuit tombe, une pluie diluvienne s'abat sur la ville qui s'endort doucement et je me retrouve en face de ce fameux parc où ma mère m'a laissé ce jour lors de mes cinq ans. Je m'assoie sous un arbre avant de me blottir dans mon manteau et de m'assoupir comme la petite fille que j'étais et qui n'espère qu'une chose... ne jamais tomber amoureuse.

Chapitre 8 mes starlettes 🫶🏻🪷🦢

Après une absence assez longue quand même (encore une fois lol), j'avoue j'ai un petit coup de blues mais i'm back en force. j'espère que ce chapitre vous a plu et à très vite pour la suite

BISOUSSSSSS 😻

~ 931 mots ~

p.s. : écoutez les musiques de laufey, c'est du miel auditif ahaha 🫶🏻

Psychose (Billy Loomis)Where stories live. Discover now