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— Super tir Hiori !

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Super tir Hiori !

Passant son bras sur son front transpirant, le concerné envoya un sourire à son coéquipier qui leva son pouce vers le ciel en signe de victoire. Essoufflé, il sentait le soleil qui avait décidé de rester un peu plus, lui tapait sur sa peau découvert. La chaleur était difficilement supportable aujourd'hui, c'était un peu de la folie d'exercer une activité physique sous cette météo de plomb ; Sa langue était pâteuse et sa gorge aussi sèche que les déserts du Sahara n'avait qu'une envie : attraper sa gourde d'eau et se désaltérer.

Ce qu'il fit sans hésitation. Cela faisait presque une heure qu'il courait de part et d'autre du terrain, le ballon au pied, tirant et passant sans s'arrêter. Les muscles de ses cuisses et de ses mollets commençaient à le tirer, sans compter les milliers de gouttes de sueurs qui dévalaient de son front, de son dos et de son cou. Au vu de la météo, il était fortement conseillé de s'hydrater dès qu'on pouvait et ça, Hiori ne mettait pas de côté. Il se dirigea vers les bans, passa une serviette blanche autour de son cou et attrapa sa gourde pleine et fraîche.

Ce ne fut pas le seul à avoir eu l'idée puisque ses coéquipiers se rejoignirent tous au niveau des bancs, se mettant à discuter joyeusement. La mine du jeune homme se fit plus sombre. Ils avaient tous l'air si passionné par ce qu'ils faisaient. On ne leur avait rien imposé à eux, ils ont choisi le chemin qu'il traversait et le font à fond. Ils attendaient chaque fin de journée de pouvoir fouler la pelouse du terrain, ils y pensaient toute la journée, devant leur pupitre devant les tir des interminables des professeurs, chaque midi devant leur repas, entre eux, ils ne parlaient que de ça. Une certaine étincelle se voyait dans leur regard à chaque fois que leurs yeux croisaient un ballon de football, un feu indescriptible crépitaient dans leur poitrine à chaque fois qu'ils tiraient au but. Sur leur terrain, ballon au pied, ils étaient vivants.

Lui, il ne ressentait rien.

Il n'avait pas cette excitation omniprésente, il n'avait pas la moindre once de flamme dans la poitrine quand il traversait le stade, il n'avait pas cet éclat dans ces mirettes. Sur le terrain ou dans la rue, il était comme mort, vagabondant comme un zombie qui s'accrochait à une vie insensée. Il foulait du pied la pelouse pour survivre, pour sauver sa famille au bord de la faillite. Toute sa vie a été tracée au millimètre près. Et s'ils ne suivaient pas cette route, tout allait s'écrouler. S'il ne jouait pas de tout son saoul, il allait tout briser. Il était devenu le seul et unique espoir d'un équilibre fragile.

Au dépit de sa propre joie.

Hiori poussa un soupir, comme pour rejeter toutes ces mauvaises pensées, et prit une longue gorgée, l'eau bien fraîche traversant son œsophage lui faisant le plus grand bien. Puis, inconsciemment, son regard partit de l'autre côté et il la vit encore.

Elle apparut comme un enchantement, de nulle part et au moment où il s'y attendait le moins. Gambadant simplement, sautillant, ses cheveux se balançant au rythme de ses pas, ses bras compressés contre sa poitrine comme si elle tenait quelque chose. Elle portait encore l'uniforme scolaire, sûrement allait-elle à nouveau dans la salle d'art. Néanmoins, il remarqua un détail : Ses jambes, ses bras et ses vêtements étaient recouverts de terres. Sa touffe était en bataille et des branches et feuillage s'étaient incrustés entre ses mèches.

Alors qu'il réprimait un rire, Mio le remarqua du coin de l'œil, s'arrêta et fit de grands gestes du bras pour le saluer.

Yo-yo !

Encore et toujours ce surnom. Bien que cela ne faisait pas longtemps, il avait commencé à s'y habituer et rien que de l'entendre suffisait maintenant à le faire sourire. Il jeta un coup d'œil vers ses coéquipiers et s'avança ensuite vers son amie qui semblait l'attendre derrière la petite barrière en bois. En s'approchant, il vit les dégâts d'un peu plus près. Sa touffe de cheveux était en effet parsemé de multiples branches et feuillages, au point qu'on aurait pu y faire un nid et qu'un oiseau aurait pu tranquillement s'y installer comme si de rien n'était. Son visage présentait de nombreuses tâches de terres, sur la joue, le menton, le front, au point qu'on se demandait si elle ne s'était pas battue ou quoi que ce soit. Dans ses bras, elle tenait d'innombrables pommes de pins et feuilles, les tenant fortement contre sa poitrine. Son uniforme était sale et un peu déchiré d'un côté. Néanmoins, elle présenta son grand sourire :

Salut ! Ça s'entraîne dur à ce que je vois !

Oui en effet, rigola Yo en essuyant son visage avec sa serviette, mais qu'est-ce qui s'est passé ? Tu t'es battue avec un écureuil ou quoi ?

Je suis allée en forêt pour chercher des références pour ma peinture ! J'ai pris des pommes de pins, des feuilles et j'ai pris quelques photos aussi ! Et je pense que l'écureuil n'a pas trop aimé quand j'ai essayé de regarder ce qu'il y avait dans son trou !

Un nouveau rire dépassa la barrière des lèvres du jeune homme. Qui aurait cru que sa simple petite boutade pouvait s'avérer véridique ? Cette fille l'impressionnait de jour en jour et ce n'était pas pour lui déplaire. D'un côté, la voir aussi impliquée dans ce qu'elle aime lui mettait du baume au cœur, au risque d'avoir une petite mésaventure avec un petit animal forestier. Mais d'un autre, cela lui faisait un petit pincement dans la poitrine puisqu'il voyait le fossé qui les séparaient s'agrandir de plus en plus, voyant l'objet de son apaisement s'éloigner de plus en plus. Cependant, il réprima ce sentiment avec un sourire.

Tu as vraiment le don de te mettre dans des situations inimaginables, tu as vu l'état de tes cheveux ?

Ah, en effet, répondit Mio en attrapant une mince mèche de cheveux entre son pouce et son index.

Attends, je vais arranger ça.

À ces mots, le footballeur approcha sa main du crâne de la jeune fille et attrapa petit à petit les objets de la forêt logés entre les mèches, tandis que Mio rester toute sourire.

De quelle couleur était ses cheveux ?

Orange.

	Orange

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𝙋𝙖𝙡𝙚𝙩𝙩𝙚 | ᴴⁱᵒʳⁱ ʸᵒ ˣ ᴼᶜWhere stories live. Discover now