Chapitre 17 - Submersion

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Moody se contenta d'hausser les épaules d'un air indifférent. Intérieurement, elle éprouvait tout le contraire. Elle avait envie de passer la nuit dans ses bras. Son petit corps se dirigea vers son lit, couvrant sa bouche d'une main lorsqu'un nouveau bâillement lui prit. Le vampire ferma doucement la porte derrière lui et attendit qu'elle soit sur le lit pour la rejoindre d'un pas étonnamment timide et méfiant. Il se glissa sous les draps tout en marmonnant:

« Je préfère les draps en soie. »

La lunienne se contenta de lui tourner le dos pour s'installer, un coussin entre les bras, le visage blotti dans un autre. Ses yeux fixèrent la fenêtre avec colère, mais elle ne repoussa pas l'homme qui se blottissait dans son dos. Ni lorsqu'il glissa une main sur son ventre. Nevra posa son menton sur son crâne et la colla un peu plus contre lui.

« Tu ne veux pas parler j'imagine? demanda-t-il à voix basse.

- Non, marmonna-t-elle.

- Tu es en colère?

- Oui. »

- Tu es jalouse? »

- J'espère pour toi que tu t'es lavé avant de rejoindre ma couche ou je te vire. » menaca-t-elle d'une voix froide.

Le vampire se contenta de sourire en caressant son ventre du bout des doigts. Un nouveau silence s'installa entre les deux amants. Nevra quitta le sommet la tête sur laquelle il avait pris appui pour glisser le bout de son nez derrière l'oreille de la jeune femme afin d'humer son odeur. Moody ne savait pas cacher ses émotions. Bien qu'elle voulait faire croire qu'elle était en rogne, elle ne put empêcher son corps de frémir au contact de ses lèvres dans le creux de son cou. Le vampire embrassa la chair à sa disposition, glissant un peu plus sa main vers le bas ventre de la lunienne. Elle serra ses jambes en grognant faiblement alors que ses paupières se fermaient et que ses sourcils se fronçaient.

« Est-ce que tu l'as mordu? » questionna-t-elle dans un murmure.

Nevra continua ses baisers le long de sa jugulaire avant de répondre sur le même ton.

« Non. Ni même embrasser. J'avais encore la sensation de tes gestes sur ma bouche. » sussura-t-il de son cheveux sur la langue.

Elle ne répondit rien. Son corps manifesta sa réponse en se détendant. Le vampire fit promener ses crocs contre sa jugulaire et descendit vers son épaule. Il reprit après avoir embrassé sa peau:


« Il n'y a que toi que je veux mordre. Et j'ai terriblement envie de le faire maintenant. De le faire depuis que tu es revenue avec Lance, confessa Nevra, une pointe de jalousie dans le fond de la voix.

- Si tu me mords. Qu'est-ce que cela signifie ?  provoqua la lunienne.

- Que tu m'appartiens, souffla-t-il à son oreille.

- Ce qui veut dire ? 

- Je ne me confesserai pas tant que tu ne le feras pas ma jolie. Je protégerai mon cœur mort autant que tu protégeras ton cœur de pierre. »

Nevra remonta ses doigts le long du ventre de sa partenaire, glissant sur son flanc pour venir effleurer le galbe de son sein. La lunienne frémit davantage à son contact, laissant ses fesses s'emboiter contre les cuisses du vampire.

« Laisse moi encore du temps... » murmura-t-elle.

Le vampire soupira faiblement en déposant ses lèvres contre l'épaule nue de la petite femme.

« Deux pas en avant. Un pas en arrière, lui reprocha-t-il. Je finirai par me lasser, Moody. »

Elle pinça les lèvres en sentant une nouvelle fois son cœur se serrer dans sa poitrine, enfouissant son nez dans son oreiller. Ce n'était pas ce qu'elle désirait. Elle ne voulait pas que tout s'arrête brusquement. La lunienne déglutit en rouvrant ses paupières pour fixer les vitres martelées par la pluie diluvienne. Comment pouvait-elle faire comprendre à Nevra qu'elle ne se sentait pas prête à se donner à lui ? Que le fait d'être exclusive réveillait en elle l'envie d'être polygame ? Qu'elle avait peur de fauter à cause de ses pulsions nymphomanes ? Qu'elle ne voulait pas le blesser mais qu'elle le désirait. Moody pressentait pourtant qu'il était le seul à pouvoir la canaliser et la guérir de tous ces maux. Le seul qui la méritait réellement. Un faible soupir lui échappa. Il fallait qu'elle prenne une décision sans réfléchir alors elle dit :

𝕷𝖆 𝕱𝖆𝖈𝖊 𝕮𝖆𝖈𝖍𝖊́𝖊 𝖉𝖊 𝖑𝖆 𝕷𝖚𝖓𝖊Où les histoires vivent. Découvrez maintenant