Mehdi, Vol. Final - (FIN DE L'HISTOIRE) -

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L'immeuble ressemble à une bâtisse hausmannienne, elle est la seule dans cette rue à posséder ses caractéristiques par ailleurs. La porte d'entrée est en verre réfléchissant et ne donne pas la possibilité de voir l'intérieur du hall. Je sonne et une personne répond.

– Mehdi ? C'est toi mon chéri ? Oui aller monte !

La porte automatique s'ouvre petit à petit laissant apparaître finement chaque bout de cette belle entrée. J'aperçois en premier le lustre en verre éclairant le hall malgré une lumière du jour déjà bien présente et le sol en pierre blanche accompagné d'un tapis beige sent la bourgeoisie à plein nez.

La voix féminine du robot énumère le nombre d'étages qu'ils restent avant que l'ascenseur arrive à destination. Dans le même temps, un petit homme Noir de taille vêtu d'une chemise bleue marine et d'un pantalon beige m'espiègle, enchaîne les allers retours d'une pièce à une autre et ferme la porte de son bureau avant de l'ouvrir de nouveau. Je monte alors dans l'ascenseur puis ce dernier s'avance en marche rapide et met sa main en guise de barrière afin de faire en sorte que la porte de ne se ferme pas.

– Vous montez au combien monsieur ? Me demande-t-il

– Au troisième.

– Très bien, je dois rentrer le code de l'ascenseur afin de vous faire monter. Pour des mesures de sécurité, ils ont décidé d'instaurer un code, c'est très chiant, je vous cache pas. Se confie-t-il.

1-7-5-9-3-A. La manipulation finie, cette même voix féminine réapparaît et m'indique l'étage vers lequel je me dirige. L'homme se retire de l'ascenseur avant de me souhaiter une agréable journée.

Si le hall de l'entrée a une odeur de vanille, celle de l'étage a une odeur de lavande. Un énorme miroir est collé sur le mur avec un buste en bois ancien scintillant. La porte d'entrée est déjà ouverte d'où j'entends ma mère être au téléphone avec ce qui semble la propriétaire de ce faste appartement. Elles rient et s'amusent, cette dernière lui raconte des blagues et les anecdotes des vacances qu'elle passe actuellement avec sa famille éloignée dans les Bouches-du-Rhône.

Je regarde alors les diverses tableaux disposées dans l'intégralité des murs de l'appartement, la multitude de vases, de livres, la table en bois beige assortie au fauteuil vintage beige et la tonne de journaux en tout genre qui varient d'une politisation à une autre.

A chaque pièce que je fais, je sens le ton de ma mère devenir plus fort, plus lourd, comme agacée que la femme au téléphone lui tienne tant la conversation alors qu'elle souhaite uniquement y mettre fin. J'entends et reconnaît ses rires jaunes alors que je suis dans la salle de bain qui est à l'autre bout du salon. Je reconnais ses fausses exclamations tout aussi hypocrite que l'intérêt qu'elle a pour la conversation. J'avance vers elle, lui fait signe de couper court à la conversation d'un geste de la main mais me dit qu'elle ne peut pas d'un mouvement de la tête. Elle finit par caresser sa nuque dû à la gêne, caresse son cou puis coupe court.

– Oulala, je dois te laisser Céleste j'ai oublié que j'avais une tonne de course à faire pour l'appartement... Oui je sais, ça peut attendre mais tu sais je préfère m'y prendre le plus tôt possible... Oui c'est ça, j'ai hâte que tu me rappelles, bisou !

Elle coupe, lance son téléphone dans son sac et au travers d'une suite de mouvement presque prédéfini et calculé me fait un bisou sur la joue, prend le sac rempli de crème solaire, serviette, friandises, lingettes désinfectante et de bordel en tout genre avant de me demander de fermer la porte derrière moi.

– Elle avait l'air de te faire chier la dame au phone.

– C'est l'appartement de madame Dufresnay, la dame que j'aidais pour ses soins quand t'étais encore petit. Tu te souviens pas quand je t'emmenais chez elle, dans son ancienne maison ? Que tu repartais toujours un petit bonbon à la pomme de sa part ?

ghettoyouth - graine dans la villeWhere stories live. Discover now