Mehdi, Vol. Final - (FIN DE L'HISTOIRE) -

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Le médecin lui a encore fait part d'une nouvelle d'aliments qu'il doit limiter. Ça commence à peser autant pour lui, que pour moi, la préparation doit être minutieuse avec un procédé d'épices et d'ingrédients à respecter aux risques de l'entendre hurler de douleur dû à ses remontés d'acidités qui lui frappent l'estomac. Je suis seul avec lui à vivre ses nuits horribles, seul à l'accompagner aux urgences quand bien même maman nous rejoint à chaque fois, seul à l'aider dans toute cette paperasse administratives dans laquelle je dois indiquer quand est-ce qu'il a pris son dernier traitement et ce qu'il s'en suit. Je gère aussi les appels téléphoniques avec le médecin traitant et les prises de rendez-vous pour les prochains examens.

– Tiens, il y a presque tout. Demain, tu reçois le Nexium et le Losec, j'irai te les chercher.

– Merci mon fils, qu'est-ce que je ne ferai pas sans toi.

– Tranquille, y a rien.

– Demain, ne dis pas à ton frère que je vais mal et que c'est pour ça que je ne suis pas venu. Dis lui que j'ai un rendez-vous important, que je dois voir votre mère ou je sais pas moi, que j'ai un match de foot ! Son rire s'arrête aussi vite qu'il a débuté, l'obligeant à se masser l'estomac afin que la douleur ne se propage pas davantage.

Je reçois un deux appels et un SMS de maman :

M - : 17 rue de Pierre Moroy apt 6 au deuxième étage noublie pas ton maillot de bain!! bisous chéri!!

Pour l'obtention de mon bac dont mes résultats étaient pour le moins néfaste, elle avait loué un studio bien meublé, moderne et jeune à une nouvelle agence immobilière qui venait à peine d'ouvrir en ville. Cette dernière se voulait innovatrice et proposait dès lors des locations de biens journaliers qui pouvaient être loués à l'occasion de festivités. Cette fois-ci, je sais pas ce qui m'attend. 

En me préparant, j'entends les plaintes de mon père face à ces douleurs et c'est à chaque fois la même chose dès que je me prépare pour aller à un endroit où je sais que je m'amuserai, j'ai cette impression de fuir, de cacher sous une énorme couverture d'hiver les responsabilités qui me sont désormais demandées, j'ai la sensation de l'abandonner. Je lui ai déjà fait part de mes craintes et il s'était énervé car il pensait que je le voyais comme un mourant ou comme un vulgaire légume. C'étaient les paroles d'un homme rempli de fierté ce jour-là.

– A tout à l'heure, attention à toi Mehdi. Passe le bonjour à ta mère.

Les effets de la beuh fumée plus tôt ne font qu'effet maintenant. Chaque musique écoutée influe sur ma perception et augmente plus ou moins ma défonce. J'évite les gros sons trap, drill, et les grosses sonorités et basses qui m'ont longtemps accompagné durant toute l'année.

L'été, ce sont les quelques sons afro, latino et même quand cela me prend, les belles chansons de Cheb Hasni que ma mère mettait quand j'étais plus jeune qui me parlent et qui m'évoquent quelque chose.

L'architecture de la ville n'étant pas faite pour ce genre de température, cette dernière est concentrée dans ses rues piétonnes recouvertes de dalles augmentant ainsi la chaleur. La plupart des commerces sont juillellistes cet été avec des fermetures précoces de magasins en tout genre. Les rues sont vides, à l'exception de quelques adultes et d'une équipe de vieux touristes venus visiter La Cathédrale et la ville dans sa globalité. Ces derniers lèvent leurs têtes et ouvrent grand les yeux à chacune des bâtisses disposées, le guide ne manque pas de leur rappeler alors que rien n'y s'y prête, que la ville est plus grande que celle de Lille en terme de superficie et que l'étendue urbaine est similaire à celle de la ville de Lyon, de quoi encore les stupéfier.

ghettoyouth - graine dans la villeWhere stories live. Discover now