4 : Un bruit sourd.

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- Je vais finir par croire que vous me suivez...
Mon accusation lui extirpe un rictus à peine visible.

- C'est un simple heureux ou terrible hasard de vous croiser ici, se défend Sandro.

- Permettez-moi d'en douter... l'accusé-je en prolongeant ma phrase, c'est vrai quoi, il est apparu de nulle part !

- Intelligent de traîner dehors à une heure aussi tardive, et seule en plus, grince ce dernier d'un air sarcastique en me sondant de toute sa hauteur les sourcils légèrement arqués.

« Traîner » ?

- Je ne traîne pas, j'étais avec des amis, souligné-je entre mes dents.

Pourquoi suis-je en train de me justifier auprès d'un total inconnu déjà ?

Tais-toi, Alma bordel.

- Et vous ? Le questionné-je, légèrement intriguée.

- Mes amis ne sont pas du genre à sortir et moi non plus pour être honnête, un besoin de prendre l'air pour remettre mes pensées dans l'ordre. Répond-il spontanément, en regardant l'horizon comme s'il cherchait quelqu'un.

- Nous avons tous des pensées auxquelles on veut échapper, soufflé-je tout bas.

- Et vous quelle sont les pensées auxquelles vous voulez fuir ? Me sermonne ce dernier en croisant les bras, je reste stoïque après tout ça reste un inconnu.

- Vous d'abord !
- Je serai dans l'obligation de vous tuer si je vous faisais par de mes pensées, dit-il avec un calme sidérant, comme si c'était une évidence.

- Qui vous dit que je ne vous aurais pas tué avant ? Mais je raconte quoi ? Je n'arriverais même pas à le bousculer de quelques centimètres.

- J'aimerais bien voir ça, susurre-t-il d'un air défiant en abordant un léger sourire malicieux aux lèvres.

- On est là ! Hurle au loin Rebeka, je me retourne vers mes amies l'espace de 5 secondes.
Sandro, c'est déjà éclipsé.
Comme un mirage.

- C'était qui le mec avec qui tu parlais tout à l'heure ? Je l'ai juste vu de dos quand il partait. Il a eu le temps de le voir ?

- C'était un client du restaurant.
Le reste de la soirée, s'est plutôt bien passée, Simon prend soin de nous déposer chez nous, en arrivant devant chez moi.

Je sors de l'habitacle en leur souhaitant une bonne nuit.

Des bruits sourds provenant de ma cuisine m'arrachent à mon sommeil, je n'ose pas me lever par peur de ce que je vais découvrir.

Avec toute la force du monde, je puise dans mon courage pour me lever, je me saisis mon arc et me dirige dans la cuisine à pas de souris, j'examine la pièce mais rien.

Il n'y a personne, mais en me retournant vers la fenêtre, je constate à mon triste sort qu'elle est ouverte. La peur et l'instinct de survie prennent le dessus sur mon corps.

Je cours en direction de la porte pour sortir de mon appartement, quand la silhouette d'un homme se distingue face à moi.

Je hurle de toutes mes forces en me précipitant vers le tiroir pour saisir un couteau, je garde un œil sur l'homme face à moi quand je sens une main emprisonner mon cou en m'étranglant ce qui m'empêche de respirer, j'essaie de me débattre en vain.

C'est le cœur, prêt à exploser que je me réveille en sursaut toute transpirante, mon souffle saccagé.

Par mesure de sécurité, je me lève pour vérifier que toutes les fenêtres sont fermées, on n'est jamais trop prudents.
Heureusement pour moi elles sont fermées.

J'aime pas ce genre de rêve, ça me rappelle cette époque, où ma vie se résumait à me retrouver recroquevillée dans un angle de la pièce à pleurer et à cauchemarder sur cet enfer.

Le passé appartient au passé.
J'endure, je souffre, j'accepte, puis j'efface.

« Les mauvais souvenirs nous aident à aller de l'avant »

Je jette un coup d'œil au réveil, il est sept heures c'est la journée où je suis censée faire la grasse matinée.

J'aurais dû me lever à midi au moins, je sais que c'est impossible que je réussisse à retrouver le sommeil.

Après m'être bien réveillée et avoir enlevé tout ce surplus de transpiration à l'eau glacée, je mets mes chaussures.

Et je prends soin de bien verrouiller la porte de chez moi pour aller m'acheter des donuts.

En sortant je vérifie ma boîte aux lettres, où je trouve une sorte de carte, je n'y prête pas vraiment attention, je regarderai ça de plus près une fois rentrée.

- Ça sera tout ? Me demande la vendeuse.
- Oui merci.

En rentrant chez moi, je m'accapare cette sorte de brochure qui était dans ma boîte aux lettres pour voir de quoi est-ce qu'elle parle.

J'espère que ce n'est pas encore des publicités pour des meubles de jardin !

- Venez à la rencontre de ses familles pour aider à sauver des vies, lis-je à voix haute.

C'est pour parler des dons de sang, au cours de ma vie je n'ai jamais accompli d'acte réellement brave pour sauver d'autrui.

Mise à part quelques missions de bénévoles pour aider à manger, les personnes âgées en difficulté.
Ça ne coûte rien de s'y rendre histoire d'avoir un point de vue.

Le retentissement de la sonnerie de la porte m'arrache à mes pensées, ça doit sûrement être à
Rebeka et Simon.

Ils viennent tous les jours depuis la découverte de l'annonce de mon appartement.
Je leur ouvre la porte pour les inviter à rentrer. J'ai bien fait de prendre beaucoup de donuts.

Une fois que nous sommes tous autour de la table Simon saisit la petite brochure, qui était toujours disposée sur la table.

- Venez à la rencontre de ses familles pour aider à sauver des vies, lit-il à voix haute.

- J'ai jamais fait de don de sang et vous ? Nous interroge Simon je secoue la tête négativement, en guise de réponse.

- Moi non plus, répond Rebeka.
- Ça vous tente qu'on aille jeter un coup d'œil ce soir tous ensemble ? Proposé-je.
- Tu veux donner tes veines Alma ? Me lance Simon amusé.

- Allez ça pourrait être sympa !
- Je suis partante ! S'exclame Rebeka.
- Je suppose que je n'ai pas le choix, souffle Simon agacé.
- Tu supposes bien.

Blood FragmentsWhere stories live. Discover now