Noémie, Vol. Final

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Dehors, la cour s'est vidée de moitié, les quelques familles restantes discutent avec les professeurs. Certaines personnes ont tout comme moi fait un tour du lycée a fin de s'imprégner du maximum de souvenirs existants. Je quitte l'établissement d'un pas déterminé et solide. Ça y est, nique sa mère tout ça, je l'ai voulue ce moment dans le fond. Devant, personne est là et pourtant, j'attends. Les autres sont déjà partis Mimie, personne viendra te rejoindre.

Chloé part tout compte fait au Canada pendant une année. Elle avait besoin d'une, je cite : « année sabbatique après tout le putain de stress accumulés ces derniers temps ! »

Je l'ai vu une dernière fois durant la dernière ligne droite des révisions. Elle avait un œil au beurre noir, une joue gonflée et une cicatrice qui partait de sa lèvre supérieure à inférieure couleur rouge fraise.

Le sang avait séché laissant une sorte de plaque aux allures de croute. Elle m'avait expliqué qu'elle s'était faite agresser à l'entrée de chez elle et que le mec avait voulu lui prendre son scooter.

Je lui avais dit qu'on devait rechercher ce mec et lui baiser sa mère à ce fils de pute mais aussi que les caméras qu'elle possède chez elle pourraient nous aider dans les recherches.

Mais ce soir là, les caméras n'avaient rien enregistré. Le mardi 9 juin était un jour qui n'existait pas, qui n'existait plus ni dans les archives des caméras supprimés, ni auprès du fournisseur et ni dans l'ordinateur qui enregistre automatiquement les images.

Quand je lui ai demandé pourquoi il était pas parti avec le scooter ni même avec son casque qui coûte une blinde pour les amateurs de moto, elle n'a pas su quoi répondre mis à part prétexter le fait que l'agresseur « était revenu à la raison » après qu'elle l'ait placé devant le fait accompli.

Ses parents aussi ne comprennent pas. Du moins, ne veulent comprendre et préfèrent passer à autre chose tout comme le fait surnoisement Chloé. Après tout, elle s'en va dans quelques jours à Vancouver, on va pas se rajouter des tâches.

De retour chez moi, l'appartement est vide. J'aère les pièces, mets de la musique puis danse. Chacun de mes pas est libérateur et enivirant. Je parfume la pièce d'un désodorisant puis remets une autre musique. L'interphone sonne, c'est Mélissa. Ça sonne de nouveau à la porte cette fois-ci, c'est Mélissa. Elle me prend dans ses bras avant de m'embrasser presque partout sur le visage pour me féliciter pour mon diplôme, elle manque de presque m'embrasser sur les lèvres. Elle rentre, complimente la propreté de l'appartement et l'odeur du désodorisant avant de s'affaler sur le canapé pour s'allumer une clope. Elle m'avait pas manqué, j'aurais aimé que notre amitié se limite à des appels vidéos je crois.

Curieuse, elle me demande comment se sont déroulés les épreuves, comment se passent les examens, si j'étais stressée, si je pensais avoir les reçus et plusieurs autres questions relatives à cet examen qu'elle ne connaitra jamais dans sa vie. Mais je n'ai pas envie d'y répondre.

– Ouais mais bon, c'est passé tout ça.. Viens on parle d'autres choses en vrai Méli', je veux me changer les idées. Je veux sortir. Lui dis- je.

Ni une ni deux, nous nous retrouvons dehors.
La BMW série 1 de sa sœur est une pépite. Pendant les révisions, je me suis passionnée pour les belles voitures et celle-ci est un petit bijoux. Mélissa conduit sans permis, rien ne l'effraie.

ghettoyouth - graine dans la villeWhere stories live. Discover now