- Je ne vous l'ai pas révélée, car cela était trop dangereux, me répondit il.

- Non, fis je d'un ton sec, vous n'avez rien dit, car vous ne voulez rien dire. Vous ne m'avez jamais rien révélé. Peut être parce que, vous ne saviez rien ? Peut être parce que vous ne comptiez pas me mener par delà les montagnes ?

- Je vous assure que si, Arcanya, lâcha t'il en me regardant avec tant de peine dans ses yeux que je ne sus que répondre.

Les ombres se multiplièrent. Elles gagnèrent sa tête et bientôt, il ne fut plus qu'une silhouette dans une tornade sombre. Maven se matérialisa derrière lui. J'étouffais un hoquet, lorsqu'il propulsa vers lui, une épée, presque similaire à celle d'Abrax. Même si il était moins grande, moins menaçante, il lui tournait le dos. Mais il contra la parade, en pivotant avec grâce. Les ténèbres engloutirent Maven et je ne les discernai plus durant de longues secondes. Je pris conscience que je retenais mon souffle. J'étais encore inquiète pour Abrax. Je serrai les dents. Je combattit mes larmes. S'il m'avait mentit, je n'étais pas idiote. Il m'avait indéniablement sauvé la vie, à maintes reprises et il c'était révélé à moi pour empêcher à Maven de m'éliminer. Ce dernier avait fait exprès. Il savait qu'il le ferai. Qu'il s'interposerait. Jamais, il n'aurait risqué de me tuer, alors même que la malédiction n'était pas brisée. Abrax avait fait le choix de dévoiler son identité.

Un vent violent, me malmenait. Des nuages avaient dut apparaître dans le ciel, car la luminosité baissait de plus en plus. Inquiète, je regardai le ciel. Je priais pour qu'une pluie de sang ne s'abatte pas sur nous. Devant moi, je vis les deux princes dans un duel mortel. Les coups pleuvaient, les lames s'entrechoquaient. Leurs crissements retentissaient dans la clairière. Je plissai les yeux et tentaient de discerner le combat.

Les ténèbres étaient effrayantes. Menaçantes, elles me tenaient à distance. Elles tourbillonnaient en rythme avec les coups qu'assénait Abrax. Il se tenait au cœur de cette tempête. Ses vêtements noirs, ses cheveux noirs. Je pouvais presque voir ses yeux brillaient de cette même couleur. Ses gestes étaient puissants, gracieux. Pleins de vélocité. Il se mouvait en un ballet dont il était le seul maître. Maven maîtrisait assurément sa lame, mais je pouvais voir d'ici qu'il n'était pas à la hauteur. Les muscles d'Abrax roulaient, alors qu'il feintait, parait et attaquait. Bientôt, je le vis prendre l'avantage. Ses coups ne faiblissaient pas. Chaque rencontre entre les épées, se soldaient par un tremblement dans l'épaule de Maven, alors que celle de son frère, se stabilisait aussitôt. Je vis, la tempête redoubler. Je vis les ténèbres se resserrer. Puis le sol trembla. C'était comme si Abrax perdait le contrôle. Je vis, effarée, combien, les dents serrées, il se contenait. La force de son pouvoir, m'écrasant encore, je me demandai ce qui en serait, lorsqu'il le déploierait dans son intégralité. Puis, Maven se volatilisa au moment où la terrible arme d'Abrax allait s'abattre sur lui.

Le calme se fit autour de nous. Il se tourna vers moi. Je ne prononçai pas un mot. Il s'avança avec lenteur, comme pour me laisser tout le temps de me dérober.

- M'emmenez vous vraiment au camp des Révoltés, demandai je.

Il hocha la tête. Son visage semblait fatigué.

- Oui.

Il s'approcha un peu plus.

- Je vous assure que je n'ai toujours eut que ce but, poursuivit il, et que je n'ai jamais voulu vous tromper.

Je gardai ma main levée, mon poignard dedans. Il se stoppa à un mètre de moi. Son épée était toujours dans sa main. Il suivit mes yeux et vit ce que j'observai. C'était une merveille. Je vis les reliefs qui la parcouraient, les lignes droites de la lame. Le pommeau était entrelacé de vrilles qui se joignaient. Je vis au sommet, une orbe noire, qui surmontait le tout. Dedans pulsait, une chose noire et opaque. L'intégralité était d'un noir profond. Je m'étais demander brièvement quel métal pouvait faire ressembler une épée, à celle que brandissais Abrax. J'avais maintenant ma réponse. Ce n'était pas du métal, ni de l'acier, mais des ténèbres à l'état pur. Solidifiées en cette arme mortelle. Il remua soudain le poignet, et l'épée se dissolue brusquement dans l'air. Mon regard revint sur lui. Je regardai son visage que j'avais appris à connaître. Son pouvoir retombé, il n'avait nullement changé. C'était toujours les mêmes cheveux décoiffés, les mêmes traits, la même ligne droite de sa mâchoire et les mêmes yeux si étranges qui me renvoyait mon regard.

Le Royaume perduWhere stories live. Discover now