CHAPITRE 3

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III - LES BEAUX DÉLIRES 

Pour revenir à mes années de collège, je me sentais plus ou moins bien et épanoui jusqu'à ce que je redouble ma classe de cinquième et que je change soudainement de collège, un collège se trouvant proche du nid familial, que je redoutais jusque là, si ce n'est son magnifique jardin et ma magnifique chambre, séparée de toutes les autres. Je me retrouvais confronté au réel de ma situation, alors que je refusais toujours de travailler hors des cours. Ces petits changements inattendus sur le fil de mon existence ont suffit pour que mes émotions prennent le dessus et que les rapports conflictuels que je pouvais bien souvent avoir avec les adultes s'étant resserrés. Durant une grande partie de mes années de collège, j'étais accompagné d'une nouvelle personne, cette fois-ci se déplaçant jusqu'au nouvel hôtel de mes parents, pour m'aider dans mes révisions. Elle s'appelait Caroline, elle était blonde, yeux bleus, assez âgée (un peu plus que mes parents), douce et agréable, c'était une ancienne prof de français. Je me sentais bien en sa compagnie car l'on changeait souvent de lieu, elle était plus à l'écoute et en phase avec mes besoins que l'on pu l'être mes autres aides à domicile. Elle me proposait des lieux et des petits coins pour travailler ou alors des sorties à faire de temps en temps, comme se pouvait l'être du mini-golf. J'adorais le mini-golf et c'est grâce à Caroline et son enthousiasme débordant que c'en est ainsi devenu pour moi, un vrai «kiff» ! Elle était souvent en présence de son mari au mini-golf, lui aussi très agréable et avenant, il me prêtait souvent main-forte, on faisait équipe ensemble, tandis que mes soeurs faisait équipe avec Caroline. J'ai encore des moments de nostalgie rien que d'y penser... ! En raison de la proximité qu'elle voulait avoir avec moi, lors de sorties au mini-golf, je me sentais plus en sécurité, confiant et je me sentais plus au moins bien et détendu lorsque je devais m'adonner aux séances de révisions. C'était une personne formidable et au début, étant encore fragile de ce temps passé, je me trompais beaucoup sur elle. Tout simplement car étant têtu, je croyais que, comme toutes les aides que j'ai pu avoir qui était toutes des femmes, elle me forcerait à travailler et à respecter des horaires stricts. Qu'elle me forcerait à rester assis sur une chaise que je rêvais de quitter à jamais pour m'évader... Je n'aimais pas quand une femme devait «penser comme un adulte», c'est-à-dire comme la figure même du prof. Pour moi, je voulais qu'elles se comportent en tant que mère plutôt qu'en tant que prof car j'ai toujours détesté enfermé mon nez dans les bouquins. Je voulais qu'elles puissent être là pour me regarder dans les yeux, m'adresser des mots doux ou que l'on soit aussi là pour m'aider à lire à haute voix un texte long... Bref, d'une épaule, d'un soutien, c'est tout ce dont j'avais besoin à l'époque. C'est pour cette raison qu'être invité par Caroline au mini-golf m'a tant exalté, c'est de cela dont j'avais besoin pour rajeunir. Par conséquent, je me sentais si bien lorsque je devais travailler à ses côtés et je n'avais plus peur de quoi que ce soit. C'était mon enfance et ses expériences douloureuses qui s'était envolées. Bref, mis à part Caroline qui m'aida aux révisions durant mes années de collège, je n'avais plus grand monde pour m'aider en classe, en tant qu'autiste. Au début de mes années de collège, j'étais accompagné mais redoublant ma classe de cinquième et remettant les pieds dans un établissement de ma ville d'origine, je me sentais de nouveau enfermé, me rappelant bien de mauvais souvenirs... Pour moi, le «dehors», c'était le petit monde de mes parents. Ce petit monde de personnes aisées dans un mode de vie routinier, je les ai toujours vu comme de «grandes personnes» mais j'avais la haine contre ce monde. Je voulais, comme papa et comme maman, en tant de chefs de restaurants, être libre de vivre selon mes propres règles mais je me faisais bien souvent une image d'eux qui étaient fausses. Papa et maman étaient le modèle de «grandes personnes» que j'avais toujours imaginé être un jour, des personnes libres de leurs choix et de leurs destinées... ce qui était complètement faux ! Je pense qu'on est jamais aussi libre qu'en soi-même et je n'ai jamais trop cherché à l'être en moi-même car étant bien souvent rêveur et contemplatif, «dans ma bulle», je ressentais une certaine forme d'aversion à l'idée de faire preuve de sérieux, mais aussi de tolérance, la tolérance me renvoyant toujours nécessairement à l'idée de soumission. En fin de cinquième, mon niveau d'implication était très bas, pour ne pas dire «médiocre» et je fus à la décision de maman, placé dans un nouvel établissement, se trouvant donc dans la ville où j'habitais, en Loire-Atlantique. L'atmosphère y était mouvementée, cela me rappelait mon école primaire, la cour était tout aussi spacieuse et les couloirs d'intérieur tout aussi raides et profonds, comme si l'on posait le pied dans un pénitencier. Nous étions séparés et dispersés les uns des autres, rien n'était figé, tout était en mouvement. Je ne me laissais pas forcément porter par cette foule de gens haineux et immatures, se profilant à mon regard. Je fonctionnais très peu dans le jugement, plus dans l'observation, comme il en était de mon enfance. Par conséquent, au milieu de la foule, je pouvais toujours me sentir un peu perdu ou alors, inexistant. J'ai encore et toujours été sensible aux personnes solitaires, qui n'en avait que faire des conventions et des modèles sociaux que l'on pouvait retrouver un partout dans la cour. Dès mon entrée dans ce nouvel établissement, j'ai été placé dans un petit dispositif dédié aux personnes atteintes de troubles mentaux comme moi, dont certains autistes et trisomiques. Ce dispositif servait en quelque sorte «d'inter-cours» pour les révisions mais aussi, pour faire la cuisine ou des sorties en groupe. Là encore, j'étais têtu et je ne voulais pas travailler. La raison était simple : comme à l'école, je me sentais abandonné, face à mes responsabilités et toutes ces obligations que l'on cessait de me rabâcher. Je n'ai aucun mal à tirer parti de toutes ces aides, seulement, je me sentais mal de rester planté sur une chaise, que l'on me dise quoi faire ou que l'on me fasse passer certaines insinuations, pour que j'agisse dans la seconde même. Je sentais ce train-train plus ou moins oppressant, même si j'ai pu en retirer d'immenses bénéfices, je ne pouvais travailler en restant assis dans mon coin. Des fois, j'enviais les personnes plus atteintes que moi, qui pouvait disposer de plus d'aides mais je gardais le silence, derrière un sorte d'écran qui me séparait d'eux. Je reproche à ce système le fait qu'il soit dispersé, les «grandes personnes» ne voyant la plupart des gens qu'à travers un écran et que ces mêmes écrans nous empêchent d'être à l'écoute des spécificités de chacun et chacune. Sur le côté humain, les «grandes personnes» ne s'y engagent peu, sans doute par peur d'être dépassés par certains évènements qui ne leur demandent que trop d'efforts. C'est pour cette même raison qu'ils ne prennent la spécificité que d'un petit nombre de personnes et à côté, en dédaignent la spécificité des autres... Il en est sans doute qu'une simple histoire de tradition mais chacun et chacune doit avoir sa place. On ne devrait pas aussi, fâcher ou mépriser ceux et celles qui n'ont aucune discipline, mais les aider à en avoir, simplement en les écoutant et en réfléchissant de l'attitude à avoir de notre côté. Étant la plupart de mon temps dans ce dispositif spécialisé aux révisions, j'ai tout de même suivi les mêmes cours que les personnes qui n'en faisait pas parti. Dès mon entrée en cinquième, j'ai fais la connaissance de «Floflo», jeune adolescent du même âge que moi qui faisait lui aussi parti de mon ancien collège mais l'ayant quitté dès la classe de sixième. M'étant lié d'amitié avec lui, je m'évadais pas tous les beaux délires qu'on à pu avoir et aujourd'hui, je considérerais Floflo comme mon meilleur ami ! Avec lui, on peut rire de tous un tas de choses absurdes, le monde n'étant qu'une pièce de théâtre dont nous sommes les spectateurs. C'est pour cette raison que je me sentais et que je me sens si bien avec lui : on peut rire de tout ! Le problème étant qu'il savait rester sérieux et ne pas rester sur son «petit nuage», comme je pouvais l'être. Cela se voyait que cela n'avait pas trait à mon autisme ou du moins, il devait y participer durant une grande partie de mon enfance, ensuite la personnalité s'y ait créé et y eut scission considérable entre «moi et moi». Bref, Floflo était quelqu'un de travailleur, qui avait de bonnes notes et qui s'ouvrait plus que je ne l'ai été. Moi, je ne me prenais pas en main et je n'accordais vraiment aucune sorte sorte d'importance aux conformismes sociaux. C'est pour cela aussi que j'avais un cercle d'amis restreint... Je me souviens d'ailleurs avoir longtemps gardé comme mes plus beaux amis, mes peluches. Je me souviens en classe de cinquième, dans l'ancien collège de cette traversée en bateau jusqu'en Angleterre, avec mon petit ours dans les mains, je me sentais en sécurité auprès de lui. Mais à la fin du voyage, l'ayant oublié dans un hôtel alors que l'on partait en bus pour rejoindre le bateau, j'ai été traumatisé par la perte de cette autre partie de moi-même. Entre l'aller où l'on dormais entassés dans un bateau, où l'on vomissait dans des sacs en plastique et le retour dans le bus, fondant en larmes car perdant ma peluche, le voyage à été un vrai cauchemar pour moi !À la suite de ce voyage, lorsque je revenais dans ma grande maison faite de pierres, je sentais la maison vide car cette peluche était en tête de mon coeur ! Je ne l'ai plus jamais retrouvée, une partie de mon passé, envolée ! Ce petit ours s'appelait Timéo, le plus petit ours et le plus mignon de ceux que j'avais de ma collection de petits ours. Bref, revenons-en à mon très cher meilleur ami ! Floflo qui lui, était très sérieux dans sa mise au travail, il avait de bonnes notes car son point fort, c'était les maths alors que moi-même et étant «asperger», ce n'était point mon truc. Je préférais largement le littéraire et cela était avant tout grâce à Caroline qui m'a tout appris ! Je suis reconnaissant pour son sens du devoir mais aussi, la part de camaraderie qui se cachait en elle et qui s'est d'ailleurs révélé au mini-golf, mais aussi une fois et j'avais oublié de le rapeller, aux courses hippiques. Nous nous y sommes croisés ce jour-là, alors que je marchais avec mes parents dans les rues de la ville où se trouve leur restaurant mais il me reste très peu de souvenirs de ces moments là... mis à part que Caroline était là et son mari (mon adjoint d'équipe) aussi. Floflo était donc assez scientifique, il avait un bon esprit de synthèse mais par contre dans les groupes de classe, comme moi, il avait du mal à rester concentré, sans doute dû au spectre autistique. Il y en avait toujours un qui travaillait dans son coin, ici c'était «Math Guy». Math Guy était un autre de mes amis, lui aussi assez timide, n'ayant qu'à faire des conventions sociales, d'appartenir à tel moule ou quoi. Floflo essayait de le sortir un peu de ses bizarreries, je ne sais pas si Math Guy était autiste mais une chose est sûre, c'était un type assez mystérieux. Math Guy avait tout ce qu'il y avait de plus normal chez un adolescent, une coupe au bol aux cheveux bruns, des lunettes carrés, des yeux marrons mais aussi des petits grains de beauté sur le visage. Alors que Floflo avait des yeux bleus, des cheveux blonds assez rebiqués, bouclés et en parlant de «boucles», Floflo à toujours porté des petites boucles d'oreilles, c'était sa «marque», ce qui le distinguait de tous les autres. Floflo et Math Guy pouvait très bien s'entendre même si c'était deux tempéraments différents !À côté, j'étais celui qui se trouvait «au centre», un sorte d'observateur et aussi, la «fleur bleue» du groupe. J'étais sensible au fait que Math Guy se sentait timide, à ses mimiques et ses bizarreries, même si je pouvais moi aussi le trouver bizarre à certains moments, cela ne m'empêchait pas de rester avec lui, à ses côtés alors que Floflo était très souvent porté par tous les collégiens qui jouait au foot. Floflo à toujours été un grand passionné de foot. Math Guy était comme moi, il n'avait pas encore de vraie passion si ce n'était comme moi, les mangas. C'était un grand passionné de Naruto et moi de One Piece. En cours, j'ai toujours été celui en première file, alors que Floflo et Math Guy pouvait se trouver tout derrière. En première file, je me sentais en contact avec l'orateur qui ici était le professeur car oui, je ne les écoutait très peu sur le mode intellectuel mais plutôt sur le mode émotionnel. Je ressentais la force dans le discours de certains professeurs, je me mettais en première file juste pour les écouter, de manière calme et tout à fait docile. Depuis l'enfance et même jusqu'à mon adolescence, j'en ai développé ce trait de «fleur bleue», sans doute une part de moi, ayant souhaitée se connecter aux autres pour combler un certain vide apparent, un sentiment de «ne pas exister»... Maman se souciait beaucoup de moi étant enfant, pensant en terme «d'avenir», ce qui est tout à fait normal pour un enfant autiste dans un monde où la plupart des gens sont «neurotypiques». Maman à toujours été très soucieuse et moi aussi je l'étais, à mesure que ses efforts ne donnait rien et qu'elle se sentait désemparée. J'étais souvent très accroché à elle, étant «fleur bleue», je cherchais toujours le moyen en elle de fuir la réalité. Je cherchais à séduire, à danser au rythme de mes envies et à susciter un quelconque intérêt chez elle. L'adolescence était pour moi la période des «beaux délires». Ça à été la période où je cherchais à m'émanciper, à déjouer les règles, à libérer mon plein potentiel dans les relations. Je me sentais tellement mieux lorsque j'étais en présence des autres que s'en est devenu ma «petite drogue», je ne pouvais me passer de maman, comme de Floflo, l'ami avec lequel je partageais le plus d'affinités. Comme je ne pouvais me passer de me mettre en première file dans la classe alors que j'écoutais pas (sur le mode intellectuel) ce que l'on me disait. Étant toujours évasif envers mes responsabilités, j'ai tout de même obtenu et de justesse, mon Brevet des Collèges, sans avoir redoublé une seconde fois. Ma mère m'en à d'ailleurs félicité et souvent, l'une des choses que l'on faisait pour fêter ce genre d'exploits, c'était que l'on puisse moi et mes soeurs, se mettre en scène pour danser. J'ai toujours été celui qui dansait le plus, épris par un sentiment de joie et d'allégresse, notamment pour séduire maman. Je ne voulais pas me «fondre dans le décor» devant mes soeurs, Inès et Alice dont j'ai souvent été jaloux, en présence de Cloclo ou bien simplement affecté, lorsqu'une des deux me repoussait brusquement. Soit je gardais tout à l'intérieur et «j'implosais» ou soit, à des rares occasions mais surtout en présence de Cloclo qui me semblait trop directive, je rentrais dans des «excès de colère» et je claquais la porte derrière moi. Bref, la danse mais aussi le karaoké me mettait dans l'extase, c'était pour moi une sorte de «thérapie», aussi bien qu'un exercice me permettant de relâcher toutes les tensions accumulées un peu partout dans mon corps. Je voulais me sentir véritablement comme un Dieu auprès de ma famille et surtout, auprès de maman. Je cherchais à ce qu'elle puisse suivre mes mouvements, de plus en plus amples, je cherchais à être le centre de l'attention par ma patte d'artiste ! Durant cette période qu'était mon adolescence, je me sentais bien mieux d'être accompagné et ressentant une certain connexion avec Caroline, je ne pouvais m'empêcher d'être aider pour construire ma logique. Car depuis la fin de l'école primaire, je m'empêchais bien souvent de penser comme les autres, j'analysais et interprétait les choses à ma manière car cela me réconfortait. Je trouvais les «grandes personnes» dont mes AVSI, qui ont été pour la plupart des femmes, peu ouvertes d'esprit alors que c'était moi en réalité qui l'était. Je refusais l'aide alors que l'autre moitié de mes années de primaire, je me sentais bien mieux en sécurité à leurs côtés et je me consolais souvent auprès d'elles pour tout le mal que profs et élèves pouvait me faire. Cela à coup d'arrogance et de mépris de ma différence... Bref, je refusais l'aide car à la fin de mes années de primaires, certaines AVSI et assistantes à domicile avait une certaine emprise sur moi, cherchait plus ou moins à me dominer. Mais depuis ma connaissance avec Caroline et la sensibilité que j'en ai développer, j'ai accepté tout simplement de pouvoir l'écouter, de pouvoir écouter les «grandes personnes» parler. Souvent têtu, dans une véritable scission entre «moi et moi», c'est ce qui faisait que je manquais de maturité, en particulier, sur le domaine affectif. J'étais en l'occurence très «fleur bleue» lorsque l'on m'envoyait des signes positifs et je cherchais tout le temps à me mettre en scène par ma patte d'artiste pour être le centre d'attention de la famille. L'adolescence à été le moment le plus intense où j'ai pu cultivé, en plus de mon âme d'artiste qui à toujours été présente, mon âme d'enfant par le chant et le mouvement, ce qui me déliait de vraiment beaucoup de tensions. Mais lorsque l'on ne vit que par son côté agréable, son côté artiste, son côté «fleur bleue» en dehors du cadre que l'on nous impose de suivre, on ne vit pas dans le «monde des adultes» mais sur son «petit nuage». Maman n'a pas été souvent là pour moi ou si elle l'était, c'était bien souvent pour m'encourager à travailler. Du côté de mes AVSI, je pouvais retrouver cette affection, je voulais souvent mettre en avant ce que je savais faire de mieux mais je n'écoutait pas et ne suivait pas tout ce que l'on me disait. Je m'attachais souvent à mes savoirs-faire, mes «intérêts spécifiques» commun au trouble autistique. Ce chemin long et fastidieux vers l'autonomie affective, c'était pour moi, un chemin vers la reconstruction des «beaux délires» et des fous rires naïfs... Comme se pouvait l'être avec Caroline, lorsque j'ai vraiment été disposé à l'écouter, à ne pas dépendre des «beaux délires passés»... grâce à elle, j'ai d'ailleurs excellé dans l'orthographe et la grammaire ! Cette perte d'autonomie affective faisait que j'avais des difficultés à me tourner en dérision mais la routine et mes petites activités en solitaire m'ont nettement permis de décompresser. C'est en étant seul que je développais le plus de talents mais l'année prochaine, après l'obtention de mon Brevet des Collèges, un événement brutal est survenu ce qui faisait que pour la première fois de ma vie, je me sentais «vide», aucune présence à mes côtés me guidant fermement, j'ai été désemparé...

Fleur bleue égarée / M.MWhere stories live. Discover now