—On va s'assoir ! Me susurrait Nina, et j'acquiesçais sans un mot.

     On s'assit ensemble. La salle avait repris son tempérament qu'elle avait avant mon entré. Mon discours s'effaçait après quelques minutes dans ce mur de bavardage mutuel.

     —Qui aurait cru ça possible, avança Kassim. Le garçon le plus muet de la salle qui tient un bref discours devant tous. Le monde est vraiment un étrange envers .

     Kassim avait raison ; cette action que je venais de poser n'étais pas propre à ma nature, à ma connaissance. Mais je l'avais fais, cette action inopinée. Et sans peur je m'étais exprimer à la hauteur de ma voix. Je ne me rendait pas vraiment compte jusqu'à lors. Peut-être Nina y était pour quelque chose ; sa présence m'avait rassurer au point d'oublier mon conflit intérieur, et ma phobie. Mais, en y pensant, ma vie n'avait rien de logique depuis le décès de mon père et cette malaise  qui fit surface au centre de ma poitrine suivie par le cancer, répliquai-je donc :

     —Il va s'en dire que le chat sage qui dort n'est pas complètement dépourvu de tous ses sens ; il saura miauler quand on lui tendra une queue de poisson griller.

     Ils se marrèrent tous à mon proverbe.

     —D'où tu sors avec ça ? Me questionna Awa, amusée.

     —Certainement de son grand-père ! Répondit Nina à ma place, me tapotant l'épaule.

     Voir ainsi ces trois là avec ce fous rire dont j'étais l'auteur me réjouissait ; de cet instant, je sus qu'il ne me fallait pas grande chose pour être heureux, je savais que je ne m'étais aucunement trompé sur leur compte, ils m'apportaient le réconfort avec ce caractère insouciant de leur personnalité,  probablement ce qui semblait me manquer, ils me l'apportaient. Et Awa complétait ce cercle que je chérissait plus que tout.

     Ô Awa ! Je fixai ses yeux luisant enrobé de sourire affectueux à mon égard. Puis dit-elle :

     —Alors qu'attends-tu pour défendre l'honneur et la réputation de ton grand-père ?

J'étais follement enchanté par sa beauté et surtout par sa singularité, et sa voix suffisait à faire vibrer toutes mes cordes sensorielles.

     —Aucune envie de défendre l'honneur d'un mort. plaisantai-je.

     —Attention, intervint Kassim, notre chat s'endors à nouveau.

     Je ne répondis à sa provocation. Je me contentai au sourire. Nina, quand a elle prit dans son sac un petit paquet de biscotte qu'elle me tendit.

     —Tiens, manges-en.

     J'appréciais fort peu les biscottes. Mais je me servais dans le paquet pour éviter les mécontentement de Nina car, si j'osais refuser ses biscuits, elle me les ferait avaler par tout les moyens imaginables. Et son regard satisfait de mon choix raisonnable ne passa inaperçue au yeux de Kassim.

     —Awa, badina-t-il. A ta place je me méfierais de cette frivole assise là ; elle tient carrément Hamed par les couilles ( il me jeta un papier qu'il prit soin de compresser dans sa paume). Et ce dernier ne peut rien lui refuser ma parole.

     —J'ai rien à craindre de Nina. Se dérida-t-elle la voix.

     —Avoue ta jalousie pour une fois, balbutia Nina à Kassim en se serrant contre moi. T'aimerais secrètement que je te comble des mêmes privilèges que Hamed.

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