« Arrestation de l'auteur de la série de coups de feux à Goélands. Son procès tiendra lieu le 14 septembre 2006. » - Le Quotidien pour tous !

« Violences urbaines dans la nuit du 7 avril 2003 dans la cité Goélands à l'ouest de la ville. Les autorités dépassées, le Maire s'exprime ». - Plus Belle Notre Ville 


D'autres éléments accompagnaient le tout tels que des gants de nettoyages, des uniformes de techniciens de surfaces, un cadi, une télé, des planches en bois, des bouquins et des sacs remplis de papiers.

Cette première salle donnait lieu quand on eut enlevé tous les trucs inutiles, à une porte condamnée qui protégeait une arrière pièce difficile dès lors d'accès.

On dut demander l'aide de certains grands du quartier pour l'enfoncer avec des matériaux lourds. En vrai, nous ne voulions pas de leur mains d'oeuvres, juste de leurs outils. On patrouillait la cité et toutes les rondelles à la recherche de marteau- piqueur, d'enfonce pieux, d'hache, de masse et même de bélier. Bref, de tout ce qui pouvait servir à la destruction de cette porte.

Certains grands demandaient : « Pourquoi vous avez besoin de ce matériel ? », on répondait que c'était un grand d'une autre rondelle qui nous envoyait pour réparer une gov', cramer une gov' ou pour un business dont il ne souhaitait pas trop parler. Le grand nous prêtait alors le matériel sans aucun problèmes.

Le soir même on avait récolté de quoi faire afin de niquer cette porte. Je me souviens encore du premier coup de masse difficilement portée par Mam's afin d'enfoncer la porte. Meskine, il peinait à la porter, elle lui donnait du fil à retordre. J'me rappelle aussi des premiers coups de bélier portés à deux par Djaby et Sincère, du marteau piqueur de Brayan et de tous les autres cas de violences en bande organisée que nous avions produites contre cette putain d'porte.

Presqu'une heure qu'on avait passée devant cette pute en comptant les allers-retours afin de se rafraîchir chez nous et les pauses faites aléatoirement.

Le dernier coup mis par Joel avait formé une ouverture en bas de la porte ce qui faisait que l'on devait s'accroupir afin de rentrer dedans, comme si nous n'avions déjà pas fait assez de sport.

Mais arrivés à l'intérieure, c'était une piaule spacieuse, vide et bien agencée qui nous regardait. Du courant électrique passée par la présence d'un interrupteur qu'on remarqua quelques minutes après. La pièce avait l'allure d'un appartement sans tous les murs posés qui par leur présence auraient crée de vraies pièces à vivre avec chaque îlot d'individualité et de fonctionnalité.

Elle était tellement vide et propre que c'est comme si tout ce que cette pièce possédait avait été déplacée dans la première pièce de la cave afin de la conserver.

On se regardait heureux et béat de la trouvaille et du travail que l'on venait de faire. Tout ça par nous, pour nous. La première chose qu'on avait faite avait été de prendre tous les meubles jetés par les voisins du quartier ou posés à côté des poubelles pour les caler dans La Mine. Nous avions épluchés le quartier à pied, en scooter, en voiture dont la conduite était assurée par Brayan qui savait déjà maniée le volant. Oui, à 15 ans.

ghettoyouth - graine dans la villeWhere stories live. Discover now