LE ZOO FAIRY (T4) : L'âme d'or

Chapitre 2 - Un voyage aux mille saveurs

Après plusieurs heures des plus mouvementées, ils se réveillaient en même temps tandis qu'un rideau noir surplombait le ciel. Une nouvelle douce nuit s'offrait à eux.

D'un commun accord, ils décidaient de se rendre sur le pont afin de prendre l'air, car Calya commençait à étouffer dans cette petite chambre. Qui plus est, cela leur ferait le plus grand des biens de s'aérer l'esprit.

Dans les cieux scintillait un arc-en-ciel de boules lumineuses. Muets et les yeux rivés sur les nombreuses étoiles qui égayaient cette noirceur presque irréelle, Idríl et Calya se plongeaient dans des souvenirs des plus ombrageux. Chacun de leur côté pouvait observer au détour d'une constellation, les fantômes de leur passé venir les saluer avec beaucoup de douceur.

C'était sans surprise qu'Idríl revoyait ses parents mener une valse des plus tendres. Un instant, il se plaisait à sourire tout en les observant. Ils étaient si heureux ensemble, les doigts entrelacés. Ils ne se lâchaient pas et riaient même aux éclats.

De son côté, Calya revoyait distinctement Azurtan, Hermine ainsi qu'Anétha. Tous les trois lui souriaient. Le regard perdu dans le vide, c'est à peine si elle sentait le vent s'infiltrer dans ses longues mèches rousses.

D'un simple geste de la tête, Idríl chassait les fantômes de son passé pour pouvoir se concentrer sur ce que lui offrait désormais le présent. De fait, il se tournait vers Calya, la déesse éternelle de son cœur, qui regardait droit devant elle. Quelques secondes durant lesquelles il se perdait dans sa contemplation.

Soudain, il décidait de lui changer les idées.

— Il y a un endroit que j'aimerais te montrer, déclara-t-il, d'une voix mélodieuse.

À l'entente de ses mots, surprise, Calya orientait désormais toute son attention vers lui.

— Où allons-nous ? lui demanda-t-elle, immédiatement.

Délicatement, son pouls s'accélérait sans qu'il ne puisse le contrôler tant elle lui faisait d'effet. Il lui était impossible de dévier son regard de sa jolie bouche drôlement bien dessinée. Il lui tendait alors sa main.

— Dans mon cœur.

Les yeux écarquillés, Calya restait d'abord sans voix ce qui ne faisait que croître l'angoisse que ressentait Idríl. Il craignait soudainement d'avoir été trop brusque dans sa demande ou bien trop démonstratif. Pourtant il n'en était rien de cela. Comme pour le rassurer, Calya s'emparait gracieusement de sa main, entrelaçant ainsi leurs doigts frais.

— Je serai ravie de le rencontrer, déclara-t-elle, sans détourner le regard.

— Il n'attend plus que toi, sourit-il.

Plus que jamais, Idríl avait la certitude que son cœur était entièrement dévoué à la belle rousse. Bien que le passé s'était souvent présenté de façon tumultueuse ou comme un obstacle pour leur relation, Idríl avait pleinement envie de fêter ses douces retrouvailles avec Calya. Plus que jamais, ils s'aimaient et ils avaient besoin de se le faire comprendre.

D'un geste tendre et délicat, il la rapprochait de lui tandis qu'ils s'éloignaient tous les deux de la barrière. Ils se retrouvaient à présent au milieu du ponton où ils se faisaient face. Un vent léger du sud s'élevait et les entourait désormais. On aurait dit qu'il venait leur donner sa bénédiction quant à leur relation.

Le cœur battant la chamade, Idríl faisait amoureusement glisser ses mains dans le dos de sa belle jusqu'à trouver finalité sur ses hanches. Contre toute attente, elle réprimait un léger frisson nullement provoqué par le vent. Et ça, Idríl en avait parfaitement conscience, car c'était la première fois que leurs deux corps se tenaient aussi proches depuis leurs retrouvailles. Le jeune Elfe devait reconnaître qu'il adorait sentir son corps tout près du sien.