Quand tout nous oppose [Maneskin]

Chapitre 16

Pendant que le groupe passe leurs interviews et multiplies les rendez-vous, je décide de rester toute la matinée à travailler à l'hôtel avant d'aller me balader dans les rues de New-York. Une fois mon travail terminé et un rapport envoyé à Lola, j'indique au garde du corps que je souhaite aller me promener. Suivie de prêt par un homme à la carrure d'un rugbyman et faisant une tête de plus que moi, je prends la direction de Central Park. Comme la veille, je prends le métro. J'aime beaucoup ce moyen de transport, même  si des fois on est serré à cause de l'influence et que les odeurs ne sont pas toujours très agréable. Le garde du corps reste debout à côté du siège où je me suis assise. Je ne me sens pas très à l'aise, je ne connais pas cet homme et le voir planté comme ça sans rien dire me donne l'impression d'être une aliène. Il n'y a rien de normal de sortir visiter un endroit, suivie d'un homme qui doit assurer votre sécurité.

Lorsqu'on sort du métro, il se trouve enfin au même niveau que moi. Enfin "niveau" n'est pas le mot juste puisqu'il fait une tête de plus que moi. Pour casser le malaise que je ressens depuis que je suis sortie de l'hôtel, je décide de faire la conversation, même si je ne sais pas si faire la conversation fais partie de son travail.

- Comment tu t'appelles déjà ? je lui demande.

- James, Madame.

- Ne m'appelles pas Madame s'il te plaît, appelle moi Leïa. Tu fais ce métier depuis longtemps ? 

- Vingt ans, mais ça fait que deux ans que je suis à mon compte.

Nous commençons à faire la conversation. J'apprends à le connaître. Il a trois enfants de 3 ans, 10 ans et 16 ans. Il vit dans la banlieue de New York et lorsqu'on lui a proposé ce contrat il a tout de suite accepté, car même si il va devoir nous suivre dans tout le pays, le salaire qui accompagne cette mission et très intéressant. Il m'indique qu'il ne pouvait pas se permettre de refuser car sa fille de 16 ans va bientôt entrer à l'université. James est quelqu'un de très sympa, et je suis contente que ce soit avec lui que je vais passer la plupart de mon temps libre. Nous arrivons à Central Park, et il me propose de me servir de guide. Il a grandit à New York et connait donc la ville comme sa poche. Il me propose d'aller visiter le zoo, ce que j'accepte avec joie. J'ai toujours voulu visiter Central Park. Petite je regardais Toupou et je rêvais de me balader dans le parc, comme elle. Nous nous promenons dans les allées du zoo tout en discutant. Je lui parle de mon agression et de ce que ressent Damiano depuis. Je lui parle aussi de ce que je ressens, de mes doutes. Il m'écoute et me donne des conseils. Pour la première fois depuis que j'ai quitté Barcelone, je m'ouvre à une oreille attentive. Même si je sais que je peux tout dire à Damiano, je lui en parle pas car je ne veux pas le rendre malheureux face à mes doutes. Après plus d'une heure de promenade dans le zoo, nous décidons de nous poser pour manger une glace.

Ma glace à la vanille en possession, on s'installe sur une petite table. Alors que je profite du soleil qui me réchauffe et de la glace, James se lève d'un bond et se place devant moi.

- Je vous dis que je la connais ! j'entends finalement.

 Je me penche pour voir qui parle à James. Soit je rêve, soit la personne qui prétend me connaître, dit vrai.

- Euh James, je le connais, je finis par dire.

James se pousse, et je me retrouve face à mon ancien petit ami. A des milliers de kilomètres de la France, me voilà face à la personne qui a brisé mon coeur. Je le regarde de la tête aux pieds, m'assurant que je ne rêve pas. Gabriel est face à moi. Cela fait plus d'un an que je ne l'ai pas vu, peut-être deux ans même. 

- Je peux m'assoir ? il me demande.

Je hoche la tête, n'osant pas parler.

-Pince-moi, je chuchotte à James.