๑ Sunflower ~ Hopekook ๑

72 • INTERLUDE YEONJUN •

- Bon, eh bien, je vais faire pareille, loin de moi l'envie de rentrer me faire encor sermonner par ma mère pour la soirée de la dernière fois, mais bon...

Ah, elle n'a toujours pas digéré ?

- Humm non, elle a retrouvé des tasses dans le jardin ! Oh, vous auriez dû la voir, c'était pâques !

Un rire se fit entendre dans le groupe. Jungkook étant allé payer sa tournée revint alors. Yeonjun lui ébouriffa les cheveux. Jungkook releva les yeux vers lui, sans une once de colère, il n'avait tellement pas l'habitude de voir ce genre d'attention de la part du coloré, d'ordinaire, il était plutôt réservé et ne s'approchait pas trop de Jungkook. Le noiraud ne savait pas trop comment prendre cette information, aussi, il la laissa dans un coin de sa tête, jugeant que pour l'heure, elle était normale. Et puis, tout le monde se salua et partit de son côté. Yeonjun prit une petite rue et regagna l'arrêt de bus quelques mètres plus loin, bien à l'abri des regards de ses amis. Le chauffeur s'arrêta et Yeonjun le salua. Il le connaissait. Il avait déjà travaillé pour le service de ménage des bus et en avait rencontré pas mal de la compagnie. Après un sourire et un échange de quelque minutes sur des banalisées, le coloré regagna une place assise.

Cette journée avait été remplie d'informations. Il avait compris le lien entre Hoseok et Jungkook, ça n'avait pas été difficile à en déduire vu les réseaux sociaux des deux hommes. Puis, il avait recueilli tout autre détails, même s'il ne savait pas encore tout, sa curiosité était piquée au vif par le mutisme du noiraud et les automatismes de défense de Hoseok. Yeonjun avait toujours été ce genre de personne. Il épiait les autres, se créait une autre vie avec celles qu'il se perdait à observer de loin ou bien de près. Et rapidement son besoin de tout comprendre et tout connaitre lui était devenu indispensable, quasi maladif. Il aimait tout savoir, même ce que les gens cachait et gardait pour eux. Pourtant, toutes ces informations ne lui servait pas à faire pression ou chantage sur quiconque. Elle le satisfaisait seulement pour lui, comme s'il pouvait partager un secret, une parcelle de cette vie qu'il espérait tant savoir, tant posséder, même si ce n'était rien qu'en rêve.

Le bus s'arrêta dans cette bourgade. Dans les coins reculés de la capitale. Cet endroit paressait fade, gris, terne et, en réalité, il l'était. Il était vide, mort et presque personne d'intéressant y vivait. Rien de quoi satisfaire les besoins du coloré. Mais néanmoins, Yeonjun vivait là, il y était contraint. Ici, tous les immeubles se ressemblaient, ils étaient vertigineusement haut et si l'on regardait vers le ciel, le vertige nous montait à la tête, c'est ce que Yeonjun avait remarqué avec le temps. Il avait pourtant fini par s'y habituer. Le jeune homme poussa la porte en fer d'un vieil immeuble et monta de nombreux escaliers dans une quasi-obscurité avant de d'atterrir sur le palier d'un des étages. Quelques portes étaient ouvertes et des cris en sortaient, se battant pour quelque chose qui dépassait le coloré et dont il n'avait envie de s'en mêler. Il entra les clés dans la serrure de la porte de chez lui et laissa la porte s'ouvrir dans un fracas métallique.

À peine rentré, une petite fille lui sauta dans les bars. Le coloré s'agenouilla pour la prendre dans ses bras en retours. La petite brune aux cheveux mi-long lui tendit un dessin qu'elle venait fraîchement de finir. Tout sourire, elle le prit par la main et lui intima de venir avec elle. Yeonjun se déchaussa en vitesse et suivit sa petite sœur. Ils finirent par arriver dans la chambre de la jeune enfant. Yeonjun se stupéfia en voyant que la pièce de la brunette était déjà remplie de tout nouveaux dessins, recourant les murs et le sol. Il enjamba une pelouse et des petites marguerites et s'assied sur le lit aux côtés de la jeune enfant. Le coloré souffla. Puis, il reprit la parole, ramassant un autre dessin à ses pieds, qui vraisemblablement n'avait rien à faire dans la pelouse dessinée à la craie grasse.