Chapitre 13 - Âmes-Sœurs

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Deux semaines s'étaient déjà écoulées depuis leur arrivée au Temple Fenghuang. Deux semaines que la lunienne vivait une vie de princesse solitaire à errer dans le bâtiment, parfois en compagnie de ses équipiers de mission. La plupart du temps, ils étaient plutôt occupés à discuter avec Oth dans un endroit tenu secret. Seul Ezarel restait plus longtemps avec elle, médusé par les demoiselles qui servaient de servante à Moody. Elle avait surpris une fois l'elfe minauder avec l'une d'elle, la lunienne lui avait alors frappé l'arrière du crâne, prétextant pour excuse une jalousie certaine de l'attention qu'elle ne recevait pas de son fiancé. Si Oth n'était pas prêt à lui en donner alors Moody irait la chercher elle-même, voilà l'idée saugrenue qu'elle s'était mise en tête.

Les bras croisés dans les longues manches de son kimono rouge, et talonnée par ses dames de compagnie, elle traversa les couloirs en bois pour rejoindre la chambre privée du mercenaire. Sans y être invitée, elle pénétra dans ses quartiers, laissant les jeunes femmes horrifiées de son geste dans son dos. La lunienne feignit une moue innocente avant de s'incliner lorsque les geishas à moitié nue lui laissèrent la place, cachant leur poitrine et jaugeant l'impudente venue déranger leur art. Oth jaugea sa fiancée.

« Nurly. » l'accueillit-il d'un ton froid.

Il n'avait pas apprécié son intrusion. Moody se redressa et déclara :

« Je m'ennuie de vous. J'ai arpenté tous les couloirs de ce temple, je pourrais vous dire le nombre exact de planches de bois au sol. Personne ne se dévoue pour m'accompagner à l'extérieur. Pourriez-vous m'honorer de votre présence ? »

Elle battit légèrement des cils, une petite moue sur ses lèvres pulpeuses. Oth soupira en pinçant l'arête de son nez.

« Que vous êtes agaçante. » dit-il.

Moody fronça les sourcils quand les geishas se mirent à glousser. C'était lui le plus irritant à cet instant, il lui faisait foirer tous ses plans. Elle posa un regard assassin sur les autres femmes dénudées. Moody arqua un sourcil condescendant et eut un ricanement mauvais, elle n'avait rien à leur envier. Ses améthystes se posèrent à nouveau sur le piteux personnage enivré de luxure et d'alcool. Bien, pensa-t-elle avec détermination. On va négocier autrement. Ses bras se décroisèrent et elle tira les pans de son décolleté pour dévoiler la chair blanche de sa poitrine plantureuse. La lunienne affichait un décolleté outrageusement plongeant pour capter l'attention du mercenaire. Oth fut surpris avant d'afficher ce rictus pervers qui lui était propre. Les geishas cessèrent leurs ricanements. Moody avait gagné ce coup-ci mais se retint d'afficher une moue insolente.

« Suis-je toujours agaçante ? » questionna la lunienne d'une voix mielleuse.

« Je vous accompagnerai. » reconsidéra-t-il. « Me laisseriez-vous finir mon spectacle, maintenant ? »

« Ne me laisseriez-vous pas regarder ce que vous aimez pour que je puisse reproduire la même chose le jour de notre lune de miel ? » rétorqua-t-elle en remettant le tissu sur sa chair opaline.

Le mercenaire sourit un peu plus et se redressa pour taper le coussin à ses côtés comme invitation. Moody eut un sourire innocent en venant se glisser à ses côtés, s'asseyant en tailleur, arquant un sourcil condescendant vers ses rivales. Elle leur avait bien fait ravaler leur fierté mal placée. Puis reprenant conscience de sa mission, elle coula un regard mielleux vers son horrible amant qui posa une main moite sur sa cuisse.

« Vierge mais pas prude. » constata-t-il.

« Je souhaite vous plaire et répondre à tous vos désirs afin que vous ne vous lassiez pas de moi trop rapidement. » minauda-t-elle en faisant glisser ses ongles sur la peau de son avant-bras.

𝕷𝖆 𝕱𝖆𝖈𝖊 𝕮𝖆𝖈𝖍𝖊́𝖊 𝖉𝖊 𝖑𝖆 𝕷𝖚𝖓𝖊Où les histoires vivent. Découvrez maintenant