"Quand on ne peut oublier" de Tamara McKinley

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Synopsis : L'amour les unit. Un océan les sépare...

Décembre 1941. Le père de Sarah Fuller, 19 ans, dirige une plantation d'hévéas en Malaisie, ou sa famille mène une vie de riches colons. Mais le conflit qui secoue l'Europe gagne cette partie du monde.
Quand les Japonais commencent a bombarder Singapour, Sarah est contrainte de quitter sa famille et son fiance , Philip, pour aller trouver refuge en Angleterre. La longue traversée vers le vieux continent s'annonce périlleuse. Or, ni elle ni sa sœur Jane – qui requiert une attention constante – ne savent si leur grand- tante, censée les accueillir, est toujours de ce monde...
Arrivées a Cliffehaven, sur la côte sud-est de l'Angleterre, les deux sœurs s'installent a la pension du Bord de Mer, tenue par la chaleureuse famille Reilly.
Bien décidée a participer a l'effort de guerre, Sarah se voit offrir un surprenant travail... Qui ne lui permet toutefois pas d'occulter les mauvaises nouvelles en provenance de Singapour, et la crainte de ne jamais plus revoir Philip...

Où le trouver : grands distributeurs, librairies
Prix : format poche environ 9 euros, format broché environ 22 euros


    Ce fut une très belle surprise.C'est apparemment une saga qui dure depuis plus de dix ans, la saga La pension du bord de mer qui comporte aujourd'hui 14 tomes. « Quandon ne peut oublier » est en réalité le cinquième tome. Jen'ai jamais lu les tomes précédents, pour autant il se lit trèsbien. C'est un roman tranche de vie, qui décrit le quotidien dedifférents personnages durant la deuxième guerre mondiale.


    Je m'attendais, au vu du titre et de la couverture, et aussipossiblement parce que j'ai regardé la série Netflix Self made, àce que ce soit l'histoire d'une femme ayant un passé qui la hantemais qui essaye malgré tout de s'en sortir. Je pensais que l'angleserait plutôt accès sur la galère d'une personnage principale àse construire une carrière et un certain niveau de vie. Bien que ceséléments soit présents dans la narration, ils ne sont pas racontéscomme intrigue principale. Le roman se concentre plutôt sur lesrelations entre les différents personnages, sur la vie de tous lesjours, les petits gestes du quotidien plutôt que des grandes étapesde vie. Ce fut ma première surprise.


    Ensuite,contrairement à ce que je croyais, nous ne suivons pas une jeunefemme dans un périple de vie mais plusieurs personnages, situés àdifférents endroits de la planète. J'ai trouvé ça assezenrichissant et intéressant, car le premier chapitre nous plongedans un climat équatorial chaud et humide en Malaisie. On a tout desuite en tête les jungles fournies, la flore touffue et la chaleurconstamment présente. Un beau dépaysement, qui nous amène àsuivre une famille qui dirige une plantation. Un couple, leurs deuxfilles, dont l'une est fiancé à un beau jeune homme, et le fiancéen question. Puis, l'auteure nous transporte tout de suite enAngleterre, au bord de la mer, avec un climat beaucoup plus frais,une atmosphère plus citadine, où l'air est plus frais et l'ambianceplus bruyante. L'activité humaine plus présente. Deux mondescomplètement divergeant qui pourrait désorienter le lecteur etpourtant, à chaque passage entre les deux, le lecteur n'est jamaisperdu ni en reste.


    La façon dont les lieux, personnages etactions sont décrits, me font personnellement, beaucoup penser auxfilms Ghibli. Notamment pour la simplicité des mots employés, pourles petits gestes banales, tels que changer la couche d'un enfant ouencore la préparation du thé et des petits gâteaux, la chasse pourdîner etc... Le contexte est effroyable, l'intrigue se déroule en1941, les hommes sont déployés à la guerre, les femmes participentà l'effort de guerre en soutenant l'activité forestière,industrielle etc... Malgré tout, l'estomac ne se tord pas à chaquechapitre et l'horreur n'est pas dominante grâce à l'accent mis surles petits bonheurs simples. L'histoire est racontée sans fioriture,sans exagération, sans langue de bois. On vit l'inquiétude, lapeur, la joie, l'amusement, le soulagement, l'espoir au fil dela narration.


     Le petit plus, que j'ai adoré et qui m'aplongé en totale immersion : les petits détails de vie durantla deuxième guerre mondiale en Angleterre que j'ignorais. Parexemple, l'existence des Woman's league qui distribuaient desaffaires de première nécessités aux rapatriés qui venaientd'ailleurs : serviettes hygiéniques, des chaussures, desmanteaux, etc... Les conditions de vie, et les imprévus qui peuventavoir lieu durant le voyage des jeunes filles de la Malaisie àCliffeHaven en Angleterre, les difficultés alimentaires, les ticketsde rationnement pour se procurer non seulement de la nourriture maisaussi des vêtements. Le fait que les femmes en ce temps, faute demoyen, se badigeonnaient les jambes de thé agrémenté d'un trait decrayon noir à l'arrière pour simuler la présence de bascollants.


En somme, j'ai souverainement aimé cettelecture, la découverte de la vie quotidienne durant la guerre, ladouceur et la simplicité avec laquelle c'est raconté. Je recommandefortement.

Book Club By Charlotte LaffreyWhere stories live. Discover now