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Son sommeil fut agité de plusieurs scènes macabres ou quelqu'un la violait sous le regard amusé d'un autre qui regardait. Elle se réveilla par son propre cri qui lui déchira le larynx et les tympans.

Elle toussa sous la douleur et porta une main à sa poitrine pour tenter de calmer son coeur qui cognait trop fort. Sa respiration redevint calme quelques instants plus tard. Puis, elle entendit des chuchotements dans le couloir.

Elle leva les yeux vers sa porte en fronçant les sourcils, puis jeta un regard à travers la baie vitrée. Le soleil pointait juste son nez. Tout le monde avait dû l'entendre hurler dans son sommeil. Sa gorge se noua de honte.

Elle ne voulait pas être le sujet de conversation de qui que ce soit. Elle resta assise dans son lit, écoutant les chuchotements s'éloigner. Puis, elle retomba mollement dans ses draps. Ce qui lui était arrivé l'avait plus touché qu'elle ne l'avait pensé.

Elle frôla du bout du doigt sa lèvre encore enflée et sa douleur la ramena à ce moment-là. Pour sûre, si Emmet n'avait pas été présent, elle serait sans doute morte. Et malgré elle, elle ressentait quelque chose d'indescriptible pour ce type. Était-ce de la reconnaissance ? Oui, un tout petit peu.

Mais, par-dessus tout, son comportement l'agaçait. Elle aurait voulu avoir le pouvoir de sonder son esprit pour comprendre ce qui clochait avec lui. Avait-elle envie de le revoir dans ce cas ? Elle fronça les sourcils. Hors de question ! Il l'avait déshabillé, lavé et mis dans son lit sans son consentement ! Son ventre se serra de honte et elle serra ses bras autour d'elle. Il l'avait touché. Qu'avait-il fait d'autre ?

Elle secoua la tête et se concentra sur les bruits de la maison jusqu'à ce que tout le monde s'en aille. Lorsque la porte claqua, elle s'empressa de prendre une douche, de grignoter un morceau puis elle décida de mettre la main sur le chargeur de son téléphone.

En revenant à sa chambre, elle se rendit compte qu'elle n'avait pas encore déballé ses affaires. Son sac trônait dans un coin, ses vêtements sortant par petit bout, comme une poignée de fleurs fanées tombant mollement de leur vase.

Ça faisait quelques jours à peine qu'elle était arrivée et elle avait l'impression que ça faisait un siècle. Elle défit ses affaires sans ménagement en les jetant sur son lit défait. Au fond, elle trouva l'objet recherché et sans se presser, elle brancha son téléphone et remis ses affaires dans son sac tel quel en le regardant d'un oeil noir.

Elle se sentait encore indécise, il ne servait peut-être à rien de tout ranger soigneusement dans sa commode. Peut-être rentrerait-elle chez elle, peut-être resterait-elle ici. Elle voulait rester ici, elle avait choisi son prochain établissement scolaire, car son père restait une année dans chaque ville qu'il choisissait pour l'accueillir. Mais maintenant...

Elle ne pouvait de toute façon plus faire machine arrière, les papiers étaient faits et elle n'avait pas d'autre alternative, sinon de tout annuler et de ne plus faire d'étude. Ce n'était pas envisageable. Ce n'était pas pour autant qu'elle rangea ses affaires.

Perdue dans ses pensées, elle ne se rendit pas tout de suite compte que l'engin de malheur s'était rallumé. Elle se dirigea vers lui tandis qu'il émettait plusieurs sons menaçants. Elle s'en empara, une moue boudeuse sur le visage.

Des messages, sa mère encore, son amie Sandra. Elle ouvrit d'abord celui de son amie. Sandra s'inquiétait aussi de ne pas avoir plus de nouvelles et elle la menaçait de prendre la route pour lui tordre le cou si elle ne l'appelait pas rapidement. Lorey composa son numéro et attendit en regardant par la baie vitrée, mais elle tomba sur son répondeur.

Elle fronça les sourcils, posa le téléphone en oubliant complément sa mère, puis se dirigea vers la cuisine, d'un pas traînant. Elle n'avait pas prévenu Sandra qu'elle quittait la ville de sa mère pour vivre ici. Les au revoir n'étaient pas son fort. Sa mère ne le savait pas non plus. Elle ne savait pas du tout de quelle manière elle allait lui annoncer la nouvelle.

C'était son père qui avait signé les papiers de sa prochaine université et elle avait compté sur lui pour l'aider à rendre la nouvelle publique. Malheureusement, avec ce qu'il s'était passé, tout était compromis et elle serait seule face à ses proches pour leur dire la vérité.

Elle arriva dans la cuisine, lorsque soudain, elle entendit une voiture rouler dans l'allée. Prise d'une panique ridicule, elle eut envie de retourner se terrer dans sa chambre.

Elle se retint en ayant envie de se mettre une claque. Elle se sentait vraiment stupide depuis plusieurs jours. Elle se pencha à la fenêtre et souleva le rideau. Une voiture inconnue s'avançait doucement et se gara derrière sa propre voiture. Elle resta abasourdie. Qui était-ce ?

Elle n'avait aucune envie d'ouvrir à un étranger. Elle décida qu'elle ferait la morte en attendant qu'il s'en aille. Une personne en sortit. Lorey resta bouche bée lorsqu'elle reconnut son amie. Elle paniqua alors, se relevant de la fenêtre et regardant partout autour d'elle, à présent, vraiment paniquée.

Sandra avait mis sa menace à exécution. De quand datait son dernier message ? Elle resta électrifiée quelques secondes, tandis que son amie s'avançait dans l'allée, le pas rigide, l'expression décidée.

Puis, elle émit un bruit de gorge en se rendant compte que son visage était encore assez tuméfié pour faire peur à n'importe qui. La sonnette retentit alors. Lorey regarda la porte, sans savoir que faire.

Des coups y furent portés rapidement et une voix tonitruante retentit depuis l'autre côté.

— Lorey ! OUVRE CETTE PORTE OU JE LA DÉFONCE !

 

 

Tatouage de Sang - Malédiction. Tome 1Where stories live. Discover now