Chapitre 4 : Pause

29 2 0
                                    

Après leur grandiose bataille au château d'Utgard, les soldats du bataillon ayant atteint le mur Rose, se hissèrent jusqu'à son sommet. Il devait être tout juste le début de la matinée pour les habitants des murs, et la plupart d'entre eux devait encore somnoler dans leurs lits.

Le ciel tout juste éveillé, laissait transparaître de faibles lumières grisâtres qui éclairaient les hauteurs des remparts. La jeune fille brune, dont les pommettes étaient parsemés de tâches de rousseur, se remettaient partiellement de sa transformation surprenante.

Il semblait pour tous, que les découvertes ne cesseraient de les étonner de plus en plus à propos du changement en titan. En effet, tout avait commencé avec Eren, qui semblait en savoir autant que le bataillon à ce propos, puis Annie Leonhardt qui avait en son âme et conscience, trahi les soldats de sa brigade, et enfin Ymir.

La jeune et tendre Historia, portant son regard suppliant, tentait d'expliquer à la cheffe Hanji la protection apportée par son amie. La petite blonde trouvait multiples arguments pour prouver l'innocence de cette soldate dont elle savait finalement peu de chose.

Nifa, qui les avait accompagné dans l'opération, trouva alors Petra, rangeant les cordes ayant servi à hisser les soldats sans équipements d'un air vide et inexpressif. Elle s'approcha avec précaution de son amie, et devina enfin ce qui la rendait si maussade alors que leur mission s'achevait enfin.

-Hey, laisse, je vais le faire. Dit la soldate aux cheveux auburns à la rousse en lui prenant délicatement la corde des mains.

Elle avait entendue d'Auruo que le bras de son amie l'avait fait terriblement souffrir pendant le trajet à cheval, et qu'il ne comprenait pas pourquoi elle s'entêtait encore à s'occuper des tâches impliquant sa douleur.

-Merci Nifa, je vais aller aider les soldats à monter sur le mur. Répondit alors Petra, comme pour fuir la conversation redoutée à propos de leur troisième camarade, morte quelques heures plus tôt.

-Petra, tu ne comprends vraiment rien. Va te reposer et faire un bandage pour ton bras au lieu de te fatiguer avec les exercices physiques. Dans ton état, tu ne serais pas capable d'aider un enfant à grimper dans le monte-charge. Et puis, je sais pour Nanaba... Lâcha-t-elle finalement, comme un explosif faisant retentir toute la tristesse conservée au fond de leurs cœurs depuis leur arrivée sur le champ de bataille.

Les larmes coulèrent sur ce beau visage comme de simples gouttes de pluie tombée du ciel, d'un châtiment divin qui les accablait de tristesse. Elle prit tendrement sa camarade entre ses bras tremblants, la soutenant avant qu'elle ne s'écroule sous le poids de ses émotions.

Une sorte de trop plein se faisait ressentir pour tous les soldats depuis toujours, mais la brusque mort de son amie, le doute qu'elle portait sur ses sentiments et la peur de tout perdre en un instant consumaient Petra plus qu'elle ne pouvait le supporter.

Les deux jeunes femmes s'écartèrent, essuyant toutes deux les fines gouttes ayant rougis leur yeux et embrumé leurs regards. Elle se séparèrent, en se jetant un regard affectueux, accompagné d'un sourire sincère et chaleureux comme elles n'en avaient plus fait depuis longtemps.

De son côté, Eren aidait Reiner à atteindre le sommet du mur, surveillé par l'attention protectrice de Mikasa. Mais avant tout, il était urgent d'envoyer un message au caporal-chef ainsi qu'au major Erwin pour leur faire un rapport de la situation.

Hanji, sachant pertinemment ce qu'elle risquait si elle ne prenait pas en charge la blessure de la rousse, s'approcha de sa subordonnée et de Petra pour leur délivrer ses directives.

-Petra, toi et l'escouade, vous devez rejoindre Livaï à Trost. Il ne devrait pas tarder à ramener les brigades spéciales avec le reste du bataillon pour contre attaquer les titans encore présents. Prévenez-les pour Ymir et Historia et toi Petra, rend toi à l'hôpital dès ton arrivée. Compris ? Demanda sa supérieure d'un air soucieux à la rousse, qui ne semblait pas prendre grand soin de sa santé.

-Oui Hanji, je vais aller chercher les autres. Déclara-t-elle militairement, remise de ses émotions après le réconfort de Nifa.

-Ils sont déjà prêts, ils descendent dans le monte-charge. Va les rejoindre et ne tardez pas. Un imprévu pourrait arriver à tout moment et j'ai un mauvais pressentiment... Avoua la brune à lunettes, jetant un regard aux alentours sous les airs inquiets des deux soldates.

Petra partit aussitôt vers le monte-charge pour rejoindre les chevaux attendant calmement au pied du mur. Erd l'aida à descendre avant de la laisser grimper sur sa monture. Ils partirent alors vers le district de Trost, en longeant également le mur pour tenter de repérer une potentielle brèche dans le secteur Sud-Ouest.

Tandis qu'ils avaient commencé à s'éloigner de leur point de départ et du reste des soldats, un éclair jaune apparut brusquement, suivi d'un courant d'air chaud et rapide sur les visages des quatre soldats.

-Un titan ?! Vous pensez qu'Ymir s'est transformée ? Mais c'est impossible, elle était si faible quand on est partit ! S'exclama Petra, affolée de voir les suspicions de sa supérieure être confirmée.

-Vous pensez qu'on doit ajouter ça au rapport ? Demanda alors Auruo, en regardant au loin vers la provenance de l'éclair.

-Non, on fait notre rapport comme prévu ! Un cavalier du détachement passera forcément pour donner toutes les informations au major et au commandant Pixis d'ici l'arrivée des brigades et du bataillon à Trost. Ordonna Erd, restant le second du caporal-chef et donc son remplaçant pendant son absence.

Ils continuèrent donc de galoper, suivant les abords du mur avec toute la concentration possible de peur de croiser un titan, ou pire la brèche où devait affluer une masse d'ennemis.

Cependant, malgré la douleur qui crispait tout son corps et le danger pouvant surgir à tout moment, Petra redoutait déjà le moment où elle saluerait son supérieur, le poing sur le cœur devant le reste des soldats, comme si cette soirée n'avait jamais existé.

Elle brûlait pourtant d'envie de le revoir, pour lui prouver qu'elle allait bien, et qu'il pouvait compter sur elle encore plus qu'avant, mais attendait aussi avec anxiété et doute la discussion qu'elle aurait avec lui au sujet de ses sentiments, et de la réelle signification de ce baiser.

« Et si cela ne voulait rien dire ? Et si je m'imaginais bien trop de choses alors que le caporal Livaï a seulement eu une envie soudaine ? Non, arrête maintenant ! Ce n'est vraiment pas le moment ! » Songea-t-elle en retrouvant ses esprits et en pointant son regard au loin, d'où elle apercevait les étendues verdoyantes et tantôt, des maisons désertée après l'arrivée des titans.

Toutefois, alors qu'ils allaient toucher au but, elle réalisa qu'aucune de ces créatures n'avait été aperçue, même au loin malgré la longue traversé qu'ils avaient effectué. Les questionnements se bousculaient toujours dans leurs esprits, mais leur objectif primaire était d'aller avant tout, avertir leurs dirigeants de la situation sur ces mystérieuses jeunes recrues qui semblaient porter toutes deux, leurs passés avec elles.

Ils arrivèrent aux abords de la ville, où des bâtiments se dressaient devant eux à côté de l'immense rempart les empêchant de voir la bleuté du ciel. En effet, les nuages avaient enfin laissé traverser la pureté des rayons du soleil qui baignaient de lumière tout ce qui les entourait.

Il passèrent la grille, et arrivèrent enfin à Trost après quatre longues heures de chevauchée. Aussitôt qu'elle lâcha les rennes de son cheval, Petra comprit qu'elle avait abusé de son muscle déjà très faible, qui ne supporterait plus un voyage de plus secoué par les mouvements des chevaux.

Ils passèrent une dernière heure dans les rues étroites jusqu'à arriver à l'endroit où les soldats n'allaient plus tarder à arriver. Et soudain, descendant d'un de ces chariots de ravitaillement, elle reconnut cette posture irréprochable et cette coupe finement taillée. Il était là, et lui fit face en cachant difficilement sa surprise de la voir enfin de retour, saine et sauve.

S'il n'y avait pas eu tous ces soldats des brigades spéciales et du bataillon d'exploration, il l'aurait assurément serré dans ses bras de toutes ces forces, ignorant lui aussi sa blessure à la jambe qui l'avait empêché de les accompagner.

Mais il se retint, ne lui adressant qu'un preste regard fuyant, avant de se tourner vers Erd.

𝔻𝔸𝕐𝕃𝕀𝔾ℍ𝕋 | Acte II : 𝓕𝓮𝓪𝓻𝓵𝓮𝓼𝓼Where stories live. Discover now