𝐍𝐄𝐗𝐓 𝐒𝐓𝐄𝐏, ᵐⁱⁿˢᵘⁿᵍ

XVIII

Décidément, il ne pouvait pas se lasser de cette vue. Que ce soit les strass, l'ouverture dans le dos ou même la matière du vêtement, de voir Jisung patiner dans sa tunique était absolument exquis. Même si les souvenirs de la veille étaient toujours frais, il ne pouvait pas nier le plaisir esthétique d'observer Jisung dans cette tenue. Il regardait les plis de former avec le vent quand Jisung prenait de la vitesse, et ses bras et ses jambes se lancer en même temps, se déplier, s'enrouler, se dérouler, s'étirer à l'atterrissage... Après quelques courtes minutes, on appela son nom.

Jisung salua les deux côtés des gradins et se plaça. Minho avait deviné à sa tenue quel programme il allait faire, et la musique le lui confirma. Il découvrit cependant un autre Jisung. Il avait visiblement changé le contenu du programme, peut-être pour le simplifier, et il se mouvait d'une façon diamétralement opposée à ce qu'il avait vu à Goyang. Là où il avait été contenu et calculé en compétition, il semble détendu et léger. Plus rien ne semblait lui demander d'effort, il glissait à une vitesse constante, sans le moindre déséquilibre, sans la moindre faute. Le plus frappant était sûrement son visage. Minho se souvenait du moment où il l'avait perdu à Goyang, puis de la détresse. Aujourd'hui, Jisung interprétait réellement les mouvements et changements du morceau. Il l'avait vu parfois le faire en entraînement, mais jamais à ce point. Il ne pouvait détacher ses yeux de lui.

Plus surpris encore, il vit un sourire se dessiner sur ses lèvres quand il salua une fois le programme terminé. Minho se leva.

« Si seulement mon programme pouvait être comme ça en compète.

- Tu le ferais bien mais t'aurais quinze points de retard sur tout le monde.

- Quinze ? Dose.

- Je sais même pas si c'est tant un abus, quand tu pars avec des points de retard sur la valeur de base, c'est vraiment mauvais signe.

- Peu importe, j'ai pas de compète à prévoir tout de suite.

- Euh, Jisung si ? T'as perdu la mémoire ? Y en a une mi-janvier.

- Hein ? Mais c'est juste un mois !

- Putain j'arrive pas à croire que tu l'ai vraiment oubliée.

- Franchement ça me pète les couilles de devoir retourner en compétition.

- Bah fais que des galas si t'aimes tant ça. »

Ah ?

Il se déchaussa sans répondre, en imaginant cette possibilité. Il continuerait de patiner, et il pourrait se concentrer sur les aspects qu'il aime le plus, sans stress et sans d'aussi grandes déceptions. Il avait fortement rejeté l'idée toute son enfance, parce que l'objectif qu'il s'était fixé demandait tout son dévouement. Et même le soir, quand il s'était repenché sur la question, il avait une drôle d'impression d'insatisfaction. Comme si l'idée touchait la cible, mais pas en son centre.