Chapitre 6

3.5K 286 44
                                    

Clic, clic...

Le cliquetis des clefs me fit relever la tête. Je me sentais comme dans un brouillard épais. J'avais perdu la notion du temps. L'air hagard je fixais le gardien qui venait d'ouvrir la porte.

- Sors de là. Un ami a payé ta caution.

Qui? Quel numéro à prévenir avais-je bien pu donné à ces policiers?
Soit Key soit Loukas...

Tout s'était passé tellement vite. Pendant ma perte de contrôle, on m'avait brutalement empoigné par derrière. La douleur, les sirènes, un attroupement, des murmures. Des murmures partout m'étouffant, de sales masques moqueurs, imbus d'eux-même et malsains. Ils m'observaient, attendant la moindre occasion pour se jeter sur moi et ne faire qu'une bouchée de la bête de foire, du divertissement que j'étais devenu.
Un trajet en voiture, puis une salle floue. Des questions nombreuses et sans queue ni tête me parviennent, brouillées. Je ne sais pas quoi répondre : je suis terrorisé, paralysé tel un faon hypnotisé par les phares d'une voiture.
Tout s'arrête, on m'enferme dans une salle froide, seul. Je m'y recroqueville...

Et voilà qu'on venait me récupérer. Sans volonté et mécaniquement j'empruntais le chemin de mon gardien.

- Tao.

Pas lui, pas maintenant, je ne suis pas prêt pour une confrontation. Levant les yeux vers Loukas, son regard réprobateur et froid me fit l'effet d'une gifle.
Comment peut-il me regarder ainsi, en face et être aussi sur de lui? De quel droit me regarde-t-il dans les yeux comme si j'étais le fautif, le problème.
Comment peut-il se conduire comme ça en me trompant?

- Viens, on s'en va.

Même là, il détournait le dos me laissant seul et face à mes démons.

Même dans ce genre de situation je n'existe pas...

Existerai-je un jour? M'aime-t-il encore? Mon sang se glace alors dans mes veines. M'a-t-il seulement réellement aimé ou n'étais-je qu'une expérience de jeunesse qui s'était éternisée pour son plus grand agacement ?

L'image de ses lèvres sur celles de l'autre me hantait.

**********

De retour à l'appartement, sans même jeter un regard sur le bazar environnant et sur lui, je m'allongeai sur le canapé rescapé de ma folie destructrice ,au contraire du lit , dos à Loukas.

Loukas ne bougeait pas de l'entrée sans doute estomaqué par l'état général de l'appart.

- Que s'est-il passé ici ? On s'est fait cambriolé ?

Face à mon silence, il soupira :

- Bon... On verra plus tard.

Je l'entendis sortir de la pièce pour y revenir quelques minutes plus tard. Je le sentis s'asseoir à mes côtés. Il me redressa puis commença à soigner mes quelques plaies.

Une fois qu'il eut finit, il rompit le lourd silence:

- Alors que s'est-il passé ?

Je ne répondis pas et me dirigeai vers la cuisine en faisant attention aux bouts de verre.

Me servant de l'eau, je sursautai lorsque je sentis ses bras entourer ma taille. Sa respiration effleurait ma nuque. Dans ses bras si forts et protecteurs je me sentais plus fort que tout. Là était ma place; entre les bras puissants de cet homme.

Choix (BxB)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant