Cœur Fantôme

CHAPITRE 1

AGATHE

Les questions se multipliaient dans ma tête. Se rappelait-il de moi ? Savait-il que j'étais de retour ? Aucune réponse.

Pourtant, j'étais présente sur la colline de nos souvenirs, là ou tous se déroulait. Nos rires, nos pleurs, nos cris. Je n'oublierais jamais tout ce qu'il s'est passé sur cette colline ...

La première fois que j'ai rencontré Louis Stauve était il y a maintenant quelques années, en classe de seconde. Je rentrais des cours et comme à mon habitude, j'aimais me retrouver en haut de la colline. D'ici je pouvais observer le village . Je me sentais toujours apaisée lorsque je m'y installais, je n'étais plus cette fille que personne ne remarquait, j'étais la super vilaine qui régnait sur ce simple monde qui s'offrait à moi. Mais en soit, je n'étais que moi, pas méchante ni malveillante, mais seulement envieuse du bonheurs des autres, de la joie qu'ils avaient à se retrouver au café après les cours, des soirées organisés. À cette époque, la timidité prenait le dessus, m'empêchant de me présenter aux autres. Timide et invisible, ça fait un bon duo pour la solitude, non ?

Tout a changé lorsque ce garçon, apprécier de tous m'a rejoint ce soir d'automne, le soleil commençais à se coucher quand j'entendis une voix derrière mon dos me confier que la vue était magnifique. À ce moment-là, il ne connaissait pas mon prénom, je n'étais encore qu'une inconnue pour lui. Il pensait que j'étais nouvelle, mais j'étais juste oublié. De là, nous avons commençaient à faire connaissance, et s'en est suivis des soirées par milliers de printemps, d'été, d'automne et d'hiver à se retrouver en haut de la colline. Nous étions devenus amis, mon premier ami. Mais apparemment cela ne suffisait pas. Louis était un beau garçon, beaucoup de lycéennes et de lycéens auraient aimé être à son bras, mais aussi très respectueux, il m'avoua qu'il ne sortirait jamais avec une fille si les sentiments n'étaient pas là, ce jeune homme n'était pas du genre à apprécier les coups d'un soir. Et ces individus n'étaient pas les seuls qui fondaient pour lui et ses beaux yeux, je dois avouer que moi aussi, je craquais pour ses iris verts . J'aimais l'idée qu'il était charmant. Un prince charmant. Il m'a fait comprendre que je n'étais pas voué à être seule. Je le remercie pour ça.

J'allais oublier que je devais partir boire un verre !

Cela me ferait du bien, les mille et une question dans ma tête cesserait de se chamailler et j'arrêterais peut-être de penser à ma mère. Elle me manque tellement, la dernière fois que l'on s'était parlés remonte à un peu plus d'1 an, c'était au téléphone, nous nous étions embrouillés suite au fait que je ne venais pas pour Noël. À ce moment-là, je finissais mes études et travaillais dur dès que je pouvais pour pouvoir me payer ma scolarité, ma mère ne pouvait pas, elle avait bien assez de frais médicaux à payer pour que je veuille qu'elle m'aide à fournir les fonds nécessaires. Je m'en suis beaucoup voulue, mais suite à ça, elle ne répondait plus à mes appels, jusqu'à ce que je reçoive le dernier, celui qui signifiait la fin. Et je l'ai raté, voulant faire une sortie avec mes amis de ma résidence universitaire. Je ne comprenais pas en écoutant le message qu'elle m'avait laissé sur le répondeur pourquoi elle me disait ça, jusqu'au lendemain où je reçus cet appel, ma mère était décédée. J'étais persuadé qu'en revenant ici, je me sentirais plus proche d'elle, mais rien n'y fait, elle me manquait énormément et j'étais remplie de remords et de culpabilité.

Prête à partir, quelques larmes aux coins de l'œil, je sentis une main se poser sur mon épaule. Prise d'un sursaut, je me retournai pour observer qui venait de me retrouver sur la colline, c'étais lui. Alors... il ne m'avait pas oublié.

- LOUIS ! M'écriais-je les larmes aux yeux de le retrouver.

-Ma Agathe, prononça-t-il le sourire aux lèvres, content de te revoir, s'ensuivi d'un clin d'œil.