Chapitre 1

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                                                                         LUCIA

" Mais qu'est-ce que je fous là ? " C'est ce que je me demande chaque matin depuis que je suis devenue réceptionniste dans cette résidence perdue au fin fond des Pyrénées.

Il y a bien pire comme endroit, il faut l'avouer. La vue est magnifique, entre les montagnes et la forêt. Mais c'est tellement calme et tranquille que ça me donne presque le vertige. Les seules personnes que je vois sont les résidents, et qui, pour la plupart du temps, sont vieux.

Le travail n'est pas très difficile, mais il y a des moments où je me sens vraiment seule. Je n'ai pas beaucoup de contact avec le monde extérieur, à part les rares fois où je sors en ville. Et même là, je me sens un peu perdue, comme si je ne faisais pas partie de leur monde.

Mais je suppose que c'est ce que je cherchais en venant ici. Un peu de tranquillité.

C'est comme ça que je me retrouve la tête posée sur mon poing à attendre qu'une chose inespérée me sorte de là et vienne éblouir ma vie.

Oui ben quoi j'ai le droit de rêver non ?

Ce jour-là, j'étais toute seule et une seule arrivée à faire, donc ça devrait bien se passer.

Mateo Alvarez, une réservation pour... tiens, une seule personne. Bizarre de venir se perdre ici tout seul.

Je vois que c'est un Espagnol et je ne le parle qu'un tout petit peu et si je suis honnête avec moi-même, moins je le parle, mieux je me porte.

J'espère vraiment qu'il parle français sinon je sens que je vais bégayer et rougir et je n'en ai vraiment pas envie. Je stresse rien que d'y penser.

Béa aurait pu me sauver si elle avait été là, mais elle ne travaille que le matin lors du petit-déjeuner.

C'est ma meilleure amie et sûrement la seule en fait, ce qui est affligeant à dire sachant que je n'ai que 24 ans. Béa est une belle brune aux cheveux bouclés en carré court avec le sourire le plus communicatif qu'il m'ait été donné de voir !

Il est capable à lui seul de dérider la personne la plus aigrie que vous connaissez. À vrai dire, quand on la voit, on lui donne 45 ans maximum, mais sûrement pas les 56 ans qui lui incombent.

Cela fait 4 ans que je la connais et elle est l'unique raison pour laquelle je reste ici.

Notre amitié a été immédiate, comme une connexion que l'on ne trouve que très peu dans une vie. Elle est mère de deux enfants qui ont un peu plus de mon âge et pour elle, je suis la fille qu'elle n'a jamais eu.

D'ailleurs, je dîne ce soir chez elle dès que je sors du travail, il ne faut donc pas que je sois en retard !

L'après-midi passe, mais toujours pas de nouvelles de notre fameuse arrivée.

Juste le jour où je dois être à l'heure pour le dîner prévu avec Béa... Ça tombe toujours sur moi.

Il est 18 h 45 quand je me décide à l'appeler pour savoir où il est en est, quand je vois un homme d'environ un mètre quatre-vingt-dix rentrer par la porte principale.

- Désolé, pour le retard, je n'ai pas eu de réseau pendant un moment. Dit-il en souriant.

Je le regarde, un peu surpris, et je lui rends son sourire.

- Mateo Alvarez ? C'est bien ça ?

Il acquiesce et me tend la main.

- Oui, c'est moi. Enchanté de faire votre connaissance.

J'essaie tout mon possible pour me concentrer sur ce que je fais, mais impossible. Mon cerveau s'est fait la malle.

Le fameux Mateo Alvarez est d'un charme à couper le souffle, enfin le mien en tout cas.

Brun, grand et des yeux noisettes, il dégageait quelque chose de sympathique et réconfortant.

Allez, concentre toi Lucia ! Je commence à lui donner des instructions dans un espagnol approximatif en bégayant un mot sur deux. Oh non, je me sens rougir.

Je pense que mon stress est palpable parce qu'il me rassure en me disant de prendre mon temps et qu'il comprend le français, avec un sourire en coin.

Je n'ose absolument pas le regarder dans les yeux et je me languis juste d'une chose, c'est que tout soit fini pour que je puisse passer à autre chose.

Moi associable ? Pas du tout, timide par contre ? Absolument ! Étrange pour une réceptionniste non ?

Je finis son admission et une fois les clefs dans sa main, je le vois poser son coude sur le comptoir et qui s'installe pour entamer une conversation.

Mon anxiété est officiellement à son maximum. Je vais poser son dossier dans le bureau derrière, souffle un bon coup et retourne à ses côtés.

- Est-ce que vous savez où manger un bout dans le coin ?

- Oui bien sûr, voici la liste des restaurants en partenariat avec nous.

Vous êtes venu pour le travail ?

- J'étais en train de voyager, et je me suis perdu. Je ne savais plus où j'étais, et puis je suis arrivé ici. C'est comme si j'avais été guidé par quelque chose.

- La chaleur et le confort d'un bon lit, sûrement, dis-je en essayant de rester professionnelle, toujours en rougissant.

- Ouais, c'est sûrement ça, dit-il avec un sourire en coin, en me regardant dans les yeux. Je ne vais pas vous déranger plus, je vous vois demain.

- Reposez-vous bien et à demain, lui souriais-je en le voyant me tourner le dos et osant enfin le regarder.

Après m'être remise de mes émotions, je me suis remise au travail en roulant des yeux devant le ridicule de la situation et l'exagération de ma réaction.

Une fois l'heure de la fermeture arrivée, je suis en effet en retard ! Je déteste être en retard.

Ma mère m'a toujours appris qu'être un quart d'heure en avance, c'est déjà être en retard.

Je retourne donc presque en courant à mon appartement pour me changer. Je sélectionne une robe noire, des collants et des bottines qui feront l'affaire pour ce soir.

Je me prépare en quatrième vitesse, envoie un message à Béa pour lui dire que je vais avoir un peu de retard et m'excuse platement, mais je la connais, elle ne m'en tiendra pas rigueur.

Je laisse mes cheveux mouillés sécher à l'air libre, met mon manteau et m'en vais d'un pas rapide. L'air frais de l'hiver picote mes jambes à travers le collant.

Oh mince les madeleines ! Je retourne vers chez moi, prends la boîte en fer entre mes mains et je m'en vais pour de bon.

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Hola tout le monde !

Voici mon premier chapitre, j'espère vraiment que cette histoire va vous plaire !

Vous connaissez maintenant Mateo et Lucia. Elle est comment dire ... ? Un tantinet anxieuse et s'emmerde un peu dans son boulot. Vous connaissez ça aussi ?

Je vous dis à bientôt pour de nouveaux chapitres !

N'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez en commentaire.

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