Lawson

|1| Proposition

Lana

Lundi matin. 9h20.

Debout devant mon miroir, je regarde mon corps encore vêtu de mon pyjama. Je ne ressemble en rien à celle que je  voudrais être. Mes pupilles se perdent sur mes bras qui retracent toute ma douleur.

La nuit dernière a été  rude.

Tout à coup, je sens des larmes s'immiscer au coin de mes yeux mais je les retiens. Cette chambre n'a cessé de me voir dans mes pires états.

Je sors alors de ma contemplation, toujours déçue de ne pas être une autre personne que moi-même. En m'extirpant de mes pensées, je décide de me préparer pour me rendre en cours alors je m'habille mais ne me maquille pas. Je n'en vois pas l'utilité.

Qui va s'intéresser à moi de toute façon ? 

Personne.

À partir du moment où je franchirais l'enceinte de mon lycée, je plongerais dans le tourbillon de l'anxiété où mes pensées s'agiteront et s'entremêleront. Mon coeur battra de plus en plus fort et ma respiration s'emballera. Une multitude d'émotion me prendra en otage pour me ravager de l'intérieur et semer la zizanie dans mon esprit.

Lorsque j'arrive en bas des escaliers, je remarque que la télé est allumée et je pense aussitôt à ma mère. J'aime avoir la télé en bruit de fond pour me rassurer alors maman laisse toujours le son pour moi.

Je me sens moins seule. 

Mon premier cours de la journée est les sciences et je dois que je me demande encore pourquoi j'ai pris cette option, qui est passionnante pour ma part mais tellement compliquée. D'autant plus que l'enseignant qui nous a été attribué est assez jeune et fait tourner des têtes. Il doit avoir 23 ou 25 ans.

Les cours de travaux pratiques qu'ils nous donnent sont en général assez intéressant mais à chaque fois, il y a une fille qui fait son intéressante en lui posant des questions débiles, tout ça pour espérer avoir une touche sur lui. 

Pathétique.

Pour ma part, je me suis installée au fond de la salle et je suis l'élève seule du cours. Cependant, il y a quelque chose d'amusant à cela car Monsieur Lawson vient souvent vers moi pour vérifier que je m'en sorte avec les différentes manipulations à faire, ce qui forcément, agace les deux bouffonnes du premier rang. 

La brise matinale me donne des frissons lorsque je pointe mon nez à l'extérieur. Ma maison se situe non loin de mon école alors je m'y rends à pieds et c'est sur ce trajet que mon angoisse grossis à chaque minute. Je n'apprécie pas particulièrement marcher seule dans la rue car j'ai constamment cette impression que l'on m'observe.

Qu'à chacun de mes pas, quelqu'un me juge en silence. 

Soit sur ma façon de marcher ou encore sur la façon dont je suis habillée ou encore de comment sont mes cheveux. L'anxiété me pourrit la vie et je ne suis jamais en paix avec moi même. Le lycée n'ai d'ailleurs pas d'une grande aide à cela.

Mais j'essaye de ne pas y penser en augmentant le son de ma musique dans mes écouteurs. 

Cry baby de The Neighbourhood .

L'une de mes chansons favorites.

En approchant peu à peu de la zone tant redoutée, je peux apercevoir les grilles de mon lycée ouvertes. Lorsque j'arrive à hauteur du bâtiment, un homme me reluque de haut en bas en me remarquant entrer.