๑ Sunflower ~ Hopekook ๑

63 • L'AMPHITHÉÂTRE •

- Bonjours chers étudiants, nous allons d'une minute à l'autre vous distribuer les sujets, je vous demanderais d'attendre que l'intégralité des feuilles soit distribué avant de vous en saisir ! Merci de votre compréhension.

Le noiraud s'effondra sur sa table, les yeux fermés, il se laissait ressasser tout ce qu'il avait pu se passer la veille. Tous, il n'avait oublié aucun de ces mots que le châtain lui avait légitimement jeté au visage. Puis, de paire avec ses paroles telles des lames, il voyait également son regard, ce regard qui transpirait le dégoût et la peur. Lui aussi avait peur, était-il allé trop loin ? Oui... pourquoi tu ne lui as pas tout dit, tu n'es qu'un abruti Jungkook. pensa-t-il. Et ses mots ne le quittèrent plus, ils tournaient dans un coin dans sa tête, ce coin qui s'agrandissait de seconde en secondes, de pensées en pensées. Les yeux rouges, il aurait voulu laisser couler encore tellement de larmes, mais il n'en avait même plus à fournir.

- Ne retournez pas la feuille tout de suite, je vous prie !

Jungkook se redressa subitement et, paniqué, il se courba légèrement en signe de compréhension. Il posa ses mains sur la feuille qu'on venait de déposer sur sa table, et, bien trop vite. Le flot de pensées ne tarda pas une seule seconde à refaire surface, aussi puissamment qu'une vague qui serait venu frapper la paroi rocheuse d'une falaise. Le noiraud laissa échapper un râle, frottant son visage vigoureusement de ses mains. Je ne veux plus te voir... ne le voulait-il plus ? Vraiment ? Jungkook n'avait fait qu'espérer que ses paroles avaient été balancées sur le vif, comme ça, sans la moindre once de vérité. Pourtant, cette part de lui criait sans cesse que tout était sa faute, qu'il venait de faire un pas de trop derrière la ligne, cette ligne où tout retour était impossible.

- Le temps débute dans quelques instants, chers élèves. Je vais vous énumérer les quelques règles qui, je l'espère, sont toutes acquises pour tout le monde. Les téléphones sont éteints et rangés dans vos sacs au devant de votre bureau. Que les éléments essentiels sur la table, pas de trousse. Et... Donnez votre meilleur, bonne chance à tous !

Jungkook tourna le regard et le coloré, d'une moue dépitée, rangea son cellulaire dans une des poches de son sac. Un léger sourire d'amusement étira les lèvres de Jungkook, avant qu'il ne soit pris d'un poids au creux de la poitrine. Il essaya de calmer ce haut le cœur qui venait de le prendre au dépourvu, en vain. Dégage, dégage... Jungkook avait fait revenir une fois de plus devant ses yeux, malgré lui, ces mots. Il fut sorti de ses pensées par les bruits de feuilles qui venaient de remplir l'amphi. Hâtivement, il retourna lui aussi sa copie et se mit en tête de laisser couler ces pensées. Bien sûr, il n'y parvint pas. Les mots sous ses yeux semblaient ne pas vouloir rentrer dans sa tête.

Pourquoi faut-il toujours que tu fasses toi foiré Jungkook ?

Tout est ta faute, ça l'est toujours...

Tu te rends compte de ce que tu fais subir aux autres ?

Même si tu fais de ton mieux, tu finis toujours par blesser quelqu'un Jungkook.

Jungkook ferma les yeux, pourquoi n'arrivait-il pas à songer à autre chose, se concentrer ? Il avait relu le sujet des dizaines de fois, mais rien ne lui vannait à l'esprit. Rien à part ces souvenirs douloureux de la veille qui tapissait toutes les parois de sa boite crânienne sans exception. Il avait beau chercher, rien, aucune explication ne pourrait le justifier, il avait menti à celui en qui il croyait depuis quelque mois, celui avec qui il avait passé plus de temps que quiconque ses dernières semaines et celui avec qui il s'était senti si compris ses deniers jours, avant qu'il ne découvre tout, avant qu'il apprenne, qu'il apprenne d'une manière que le noiraud ignorait totalement. Comment avait-il pu comprendre ? être si proche de la vérité, cette vérité si dur et si secrète, presque oubliée. Une colère indescriptible lui était montée à la tête, se traduisant par une horrible migraine naissant là, au creux de ses tempes. La seule solution plausible le foutait encore plus en rogne, ses parents était peut-être parti, mais ça ne les avaient pas empêchés de lui planter un énième couteau dans le dos.