Sur le terrain

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Miphram

Ensuite le vaisseau s'approcha de la planète, la capsule de Georg était prête depuis longtemps, dans les hangars. Il se permit donc de rester profiter de la section tactique. Il disposait d'une magnifique excuse, un pirate pouvait se dissimuler à l'intérieur du système, et le capitaine Fert ne connaissait pas toutes les astuces tactiques. Évidemment, après leur feu d'artifice, si cet hypothétique forban était demeuré, soit qu'il avait un culot tendant vers l'infini, soit le projet de mettre définitivement fin à ses chances de reproduction grâce à une mort prématurée. Georg, détestait les embuscades, ou exposer un camarade et pouvait justifier qu'il demeure sur la passerelle devant ses orgues.

Le capitaine ne pourrait pourtant pas prolonger sa présence pour couvrir Georg, heureusement que cette mission était censée réduire les risques.

La capsule s'engagea dans l'atmosphère, il n'avait pas de lieu d'atterrissage prédéfinit. Il choisit un endroit d'océan tranquille, avec des bois qui lui permettraient de construire une pirogue. Surtout, il s'assura de n'avoir personne à proximité, et une fois posé, il contacta le capitaine.

— Je suis bien arrivé au sol, merci mon capitaine.

— Bonne chance lieutenant. et il fut seul !

Il se fit ramener des troncs par des drones, il triait et regroupait les bois sains. Ensuite, Georg n'ayant pas le temps de travailler avec des outils primitifs, creusait le tronc au fusil à plasma. Il chargea un robot de finir d'arracher les fonds de son bateau et lia un rondin qui servirait de balancier d'un côté. Il installa finalement une petite voile triangulaire, sortie de la capsule et le navire fut paré.

Avec son matériel, il récupérait des poissons qu'il fumait, il avait emmené ses vieilles gourdes de Mycènes où il avait erré en mer lors d'une précédente mission. Elles étaient suffisamment proches des modèles locaux pour ne pas éveiller de soupçons.

Il regarda une dernière fois sa capsule, ces deux derniers jours elle avait constitué une petite île depuis laquelle il travaillait. Il était maintenant temps de dire au revoir à son lien avec le monde, et il laissa la machine s'immerger par cinquante mètres de fonds. En cas de besoin il suffirait de l'appeler.

Un drone les entraîna près d'une île et plaça la pirogue au vent. En une nuit il serait en vue de son objectif. Le vent se prenait dans la voile, Georg retrouvait le plaisir de naviguer. Lors de ses études sur Leman il avait eu l'occasion de faire quelques sorties sur l'eau avec l'une ou l'autre de ses copines à la fac. Cette expérience, nouvelle à l'époque, lui avait plu. Évidemment, depuis il y avait eu le drame sur Mycènes où, dérivant perdu à travers les mers, il avait failli mourir. Mais il n'allait pas se laisser arrêter par une mauvaise expérience. Ici il disposait de satellites et de son implant pour le guider, il savait donc en permanence au millimètre près où il se trouvait. Il était donc confiant, il ne pouvait rien lui arriver !

La nuit passa, le matin il lui restait encore vingt kilomètres à parcourir pour atteindre l'île. Il pagayait un peu et se laissait porter par la voile, il n'y avait pas de besoin réel d'ajouter à la propulsion. Professionnel de l'infiltration il savait cependant que les habitants regardaient les détails et il se connecta à son IA.

Athéna, vérifie si le mouvement de ma pagaie est le bon.

Et pendant une demi-heure, il s'entraîna, les herkonniens était par nature des terriens, sa planète n'avait pas de grands océans. Leur monde restait une vaste surface de terre désormais parcourus de plans d'eau. De vastes failles s'étaient remplies du précieux liquide, mais les sports nautiques étaient inconnus sur Herkon où la terraformation devait être finalisée. La première fois de sa vie que Georg avait tenu une pagaie entre les mains cela avait été durant ses études.

ADI- 4 Les pécheurs de KrillWhere stories live. Discover now