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Ndeye Absa
13h28

« Yalla bouye défare daye melni kouye yakue » j'y crois aujourd'hui. Me voilà , entrain de faire du shopping avec les filles. Moi qui ne voyais ces boutiques luxueuses qu'à travers les films, j'y suis aujourd'hui.

Mais c'est pas facile comme dans les films aussi. Des heures qu'on va de boutique en boutique. Parfois, on sort les mains vides, parfois avec pas mal de choses.

Léa: Non je préfère la rouge

Yacine: Moi aussi

Moi: Mais elle est trop courte

Yacine: Non t'as rien à dire on va la prendre

Moi: Se serait du gaspillage je ne la porterai jamais

Yacine: C'est ton problème

Elle prend la robe et me tourne le dos. Sans me calculer, elles choisissaient tout pour moi. Elles avaient rien à faire de mes avis. Et c'était comme sa tout au long du shopping.

Bref...on a acheté trop de choses. On a passé une journée de ouf. Arrivées à la maison, on s'est directement jeté sur les canapés. La fatigue nous dominait, sauf Léa qui courrait de gauche à droite mdrrr.

Je ne sais pas combien de temps on était restées coucher sur les canapés mais Aziz revenu du travail nous y est trouvé.

Aziz: Alors pas trop fatiguées ?

Mais ? Comment peut-il poser cette question en voyant notre état ?🤦🏾‍♀️

Léa s'est mise à rire, nous aussi, sans faire exprès. C'était trop drôle, Aziz ne comprenait rien.

Aziz: J'ai dis quelque chose de drôle ?

Léa: Non papa

Aziz: Ok alors

Il lâche un petit rire.

Réunis autour de la table aussi, même ambiance que d'habitude, on rigole sans cesse. C'est le moment que j'aime le plus depuis que je suis ici. Après la prière, je montre à Aziz ce que j'avais acheté et je le remercie.

Une semaine après...
07h22

Moi: Merci

Aziz: De rien passes une bonne journée

Je souris et descends de la voiture. Il s'en va et j'entre dans l'école.

Eh oui ! Je vais à l'école grâce à Aziz. C'est une très bonne école qui est dans la ville. La plus part sont des enfants d'autorités ou des jeunes influenceurs célèbres sur les réseaux sociaux.

Leur problème: ils sont pas sociable. Cela fait une semaine que j'ai commencé mais je ne fréquente personne et personne me fréquente. Ici, ils traînent par « bande » , c'est chacun ses affaires.

Moi déjà je suis timide alors inutile de vous dire que jamais je ferai le premier pas et honnêtement ils me font peur. Je ne veux avoir aucun problème et je ne veux pas être humiliée alors, je fais comme eux : je m'occupe de mes affaires et de ce qui m'amène dans cet établissement après tout je ne dois pas décevoir Aziz qui fait beaucoup pour moi.

Je marche le long du couloir, tête baissée, je sens des regards mais je ne calcule pas. En classe, je me met derrière. Je fais partie des quatre à venir en premiers.

On sonne, la classe était déjà remplie. Le prof d'anglais débarque et on commence avec ma matière préférée...

Aziz Ndiaye
10h00

Je termine ma réunion avec mes collègues. Je me précipite à sortir pour répondre à l'appel de ma mère. Elle prenait de mes nouvelles et réclamait sa petite fille. D'ailleurs j'ai prévu de l'amener là bas passer les vacances de Noël qui sont pour bientôt. En ce qui concerne Ndeye Absa, elle sait tout. Elles se sont rencontrées et ma mère l'apprécie énormément.
Une fois dans mon bureau, je recommence à recevoir les patients.

19h07

Ce fut une très longue journée comme d'habitude. J'arrive à la maison accueilli par ma princesse. Elle se jette dans mes bras et refuse de se séparer de moi. Yacine était dans la cuisine et Ndeye Absa dans sa chambre entrain d'étudier.

J'aime beaucoup l'ambiance de la maison maintenant. Il y'a un grand changement. Avant avec Yacine on parlait presque pas, elle s'occupe de son travail et moi je ne faisais que m'enfermais dans ma chambre, ce qui fait que Léa était seule.

Maintenant que Ndeye Absa est là. On ne cesse de nous amuser. Elle est timide certes, réservée mais elle a changé nos vies, Léa et moi sans s'en rendre compte. C'est la lumière qui nous manquait. Je suis reconnaissant envers le tout puissant qui l'a mis dans ma vie. Depuis que celle dont j'aimais le plus m'a abandonné...Et croyez moi, tout ce que je fais c'est pour elle, j'attends rien en retour, elle le mérite je la protègerai et prendrai soin d'elle, je serai le grand frère qu'elle a toujours voulu avoir.

 
Alima, mère de Ndeye Absa
13h00

Reste qu'une semaine pour aller enfin à Dakar. J'ai tellement hâte de partir loin.

L'autre fois, je partais au marché et j'ai vu Néné, fille de ma belle soeur. Heureusement elle ne m'a pas vu. Je suis rentrée directement. Depuis j'ai peur. C'est pas comme la ville, ici les villageois se connaissent tous. Même si ce n'est le même village, on se connaît tous.

J'en suis sûr maintenant tout le monde est au courant de ce que j'avais fait. Et inutile de vous dire qu'ils sont entrain de me chercher. Je n'ai pas peur d'eux, non. J'ai peur d'échouer avec ma seconde fille. Je me dois de rester en vie pour elle pour la protéger et qu'elle ne finit pas tuée.

Coumba: Mère j'arrive, j'accompagne Abdou Rahman au marché.

Moi: Ne dure pas Coumba

Elle s'en va.

Jamais j'aurais cru qu'ils allaient découvrir notre cachette de si tôt. Coumba et Abdourahmane sont rentrés en courant. Coumba pleurait et disait qu'elle avait vu son père avec sa bande et qu'ils les ont suivi.

J'avais peur. Ces gens ne cessaient de frapper à la porte. Derrière, ils nous insultaient, Ndeye Absa, Coumba et moi. Ils nous traitaient de tous les noms d'oiseaux et nous menaçaient.

Ils sont capables de nous tuer. Ce n'est rien pour eux. Mais comment sa se fait-il que mon mari soit pas derrière les barreaux ?

CHRONIQUE SÉNÉGALAISE: Ndeye Absa Where stories live. Discover now